Critique Poe Dameron, Tome 6 [2019]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 23 mars 2025 à 09h00

L'entre deux-films

Clap de fin pour une des premières séries régulières du nouveau canon Star Wars qui est plus que jamais un complément des films dans son dernier tome.

Commencée au printemps 2016 aux Etats-Unis, la série régulière aura donc connue 31 chapitres sous la plume de son créateur Charles Soule. Une série ayant aussi connu deux dessinateurs avec une première partie réalisée par Phil Noto (sous forme d'erreur de casting malheureusement) remplacé par l'Espagnol Angel Unzueta qui officie donc sur ce dernier tome. Un dernier arc (en six chapitres) paru et écrit en 2018 après la sortie au cinéma des Derniers Jedi qui est une suite directe du Réveil de la Force. Alors que le tome 5 se terminait juste avant l’épisode VII, Charles Soule a donc dû concocter une histoire qui va s'étaler au même moment que les deux films comme juste après l'épisode VIII. Notamment pour boucher les trous afin d'en apprendre plus sur la situation de Poe Dameron d'abord et de son escadron ensuite pendant les deux films. Un dernier arc paru au printemps 2019 en France chez Panini Comics et qui comprend le second et dernier Annual de la série dont on parle plus en détails dans le dernier paragraphe.

L'histoire de ce tome se déroule juste après la fin des Derniers Jedi alors que ce qu'il reste de la Résistance reprend son souffle dans le Faucon Millenium. La Générale Organa, Poe Dameron, Rey, Finn, C-3PO, BB-8 et R2-D2 vont en profiter pour faire le point sur les informations qui leurs manquent après avoir vécu de tels événements. Notamment en ce qui concerne les actions de Poe Dameron et de son escadron Black. On apprend donc ce qu'a fait Poe Dameron entre Jakku et Takodana, comment l'escadron Black a réalisé un scan de la planètes-arme Starkiller puis comment elle a été attaquée par les pilotes. On apprend aussi le devenir de l'escadron Black lors des événements des Derniers Jedi alors qu'ils étaient partis chercher de l'aide. Une quête qui va s'avérer compliquée...

Si ce dernier arc de la série Poe Dameron est globalement une réussite, il reste néanmoins assez particulier. Charles Soule a ici dû articuler son récit autour de ceux des films alors que les arcs précédents étaient assez indépendants dans leurs lectures. Ici, il faut quand même avoir les films en tête pour bien comprendre le contexte. Certes un pré-requis assez logique pour un produit dérivé Star Wars mais un pré-requis quand même. Les trois premiers chapitres peuvent donc êtres lus comme des scènes coupées du Réveil de la Force dans le sens où ils pourraient parfaitement s'y intégrer mais aussi dans le sens où ce qui y est raconté n'est pas non plus indispensable. Les péripéties de Poe sur Jakku sont par exemple anecdotiques. On alterne donc des passages au présent avec des flash-backs offrant un rythme assez lent donnant des airs d'épilogue étiré en longueur pour ce dernier arc. Les trois derniers chapitres sont néanmoins bien plus satisfaisants alors qu'on suit Jess, Karé, Suralinda et Snap sur deux planètes afin d'y chercher de l'aide. On est bien plus dans l'esprit de la série avec ces personnages secondaires attachants qui sont ici mis à rude épreuve. Il y a un réel sens du suspense avec de beaux combats aériens comme de nouvelles planètes visitées. Bref, ce qui fait le sel d'une série qu'on aura apprécié même si elle aura toujours connue de réels défauts.

 

Aux dessins, l'Espagnol Angel Unzueta est fidèle à lui-même. Connu pour avoir été un des précurseurs du numérique dans son pays, il n'est pas étonnant d'en retrouver une nouvelle fois dans cet arc. Néanmoins, on sent que c'est ici fait avec bien moins de soins et quelques modèles 3D jurent franchement dans ses planches. De même que son point faible reste les visages humains que cela soit les personnages des films via l'utilisation de calques offrant quelques aspects grotesques ou encore Karé Kun, un personnage qu'il n'a jamais vraiment réussi à maîtriser. Il reste néanmoins toujours aussi efficace quand il s'agit de dessiner des vaisseaux, des aliens ou des scènes d'action. Il sied ici parfaitement à l'esprit space-opera/Star Wars de la série. Il propose aussi quelques bonnes idées de mise en scène accentuant le suspense voulue par Soule ou pour bien faire comprendre la double-temporalité du récit. Il a néanmoins la volonté de souvent revenir à ce qu'il maîtrise le mieux d'où l'abondance importante de planches divisées en 4-5 bandes horizontales.

 

Le second et dernier Annual de la série a donc été confié à la scénariste américaine Jody Houser (Rogue One, Thrawn...) et l'Italien Andrea Broccardo (Kanan...) aux dessins. Il s'agit d'une histoire se déroulant avant Le Réveil de la Force alors que l'escadron Black se voit confier la mission de récupérer un trésor pour Leia Organa afin de financer la Résistance. Ils devront y aller incognito avec de vieux vaisseaux alors que le Premier Ordre est aussi intéressé par le trésor. Ailleurs, Han Solo et Chewbacca sont aussi sur sa piste... Le récit très rythmé fonctionne bien avec des courses-poursuites, des surprises et des héros qui ne se croisent finalement jamais. On retrouve avec plaisir Han Solo et son copilote tandis que les membres de l'escadron Black sont toujours aussi attachants. Pour ce qui est des dessins, on est dans une approche plus stylisée que chez Unzueta avec une approche plus européenne dans une mise en page bien américaine. Cela fonctionne malgré quelques visages trop changeant et des vaisseaux manquant un peu de détails. Mais c'est dynamique servant bien le récit.

On vous le conseille si vous aimez Le Réveil de la Force, Les Derniers Jedi, Renaissance...

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Poe Dameron, Tome 6 [2019]

Auteur Bastien L.
72

Dernier épisode pour la série Poe Dameron qui se termine de manière satisfaisante tout en étant un complément à la Postlogie. Cela permet de rester dans l'ambiance tout en éclaircissant quelques zones d'ombres. On apprécie surtout la seconde partie bien plus dans l'esprit de la série de Charles Soule comme un condensé ce qu'on a aimé pendant autant d'albums. Les dessins restent toujours aussi satisfaisants avec une réelle maîtrise s’accompagnant toutefois de défauts récurrents. Plaisant sans être vraiment mémorable.

On a aimé

  • Le second arc
  • Les personnages secondaires attachants
  • Du bon space-opera visuellement

On a moins bien aimé

  • Le premier arc mollasson
  • Les visages pas toujours maîtrisés
  • Une série qui n'aura jamais su pleinement convaincre

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