Critique Kuru [2005]
Avis critique rédigé par Christophe B. le lundi 25 juillet 2005 à 04h32
Diablement agréable...
Kuru : Maladie du système nerveux de la famille des encéphalopathies spongiformes subaiguës. L'évolution est mortelle en quelques mois.
Le Kuru est dû à un agent infectieux particulier, un prion (ni bactérie, ni virus), qui infecte le cerveau. Il se transmet aux individus qui mangent des cerveaux humains infectés…
Petit Larousse médical
Ce roman de Thomas Gunzig aurait-il un quelconque rapport avec la découverte d'une ancienne tribu de Nouvelle-Guinée pratiquant encore le cannibalisme ? Un suite à Cannibal Holocaust ou à Virus Cannibal ?
Non.
Le rapport entre la maladie titre du roman et le propos est bien moins évident qu'il n'y parait et il va falloir "ressentir" ce livre pour bien le comprendre. C'est pour cette raison que toute critique sur le fond semble vaine. Le plus simple serait peut-être de présenter les protagonistes.
Tout d'abord, il y a Fred, qui passe ses journées à essayer de lire et de comprendre des essais de philosophie et de théorie politique dont il croit deviner le sens mais qui, en même temps, lui vrillent la tête à force de concepts et de références. Parce que Fred, son problèmes, c'est les milliers de mouches qui parfois décident de se réveiller sous son crâne...
Il y a Kristine, la fille engagée qui a vraiment lu Marx, Proudhon, Lénine, qui fait partie de tas de collectifs, d'associations, de groupes de discussion et de réflexion. Issue d'une famille très riche, la simple vue d'un chéquier ou d'une carte de crédit suffit à la faire vomir tant elle sait que c'est à cet endroit précis que le mal plante ses racines, que selon ses dires : "c'est l'origine de toute la merde nauséabonde qui envahi le monde depuis des lustres".
Il y a Katerine, un corps de déesse et un pois chiche dans le crâne. Elle n'a appris que récemment la différence entre les mots "hémorroïde" et "éphéméride", mais depuis peu elle sait qu'elle est une élue appelée à un destin hors du commun, qu'elle a un rôle à jouer dans le grand jeu des événements qui façonnent la nature de l'univers. Tout cela elle l'a appris dans les fiches astrologie de "Cosmo" et puis dans tous les autres magasines féminins aussi… D'ailleurs depuis peu, elle arrive à déplacer des objets uniquement grâce à la force de son esprit. Ca fait tout drôle...
Il y a Pierre, réussite biotechnologique de première importance, embryon cloné de son père réimplanté dans l'utérus de sa mère, il est le premier clone humain. Bizarrement, tout le monde s'en fout... Il serait d'ailleurs comme tout le monde si ce n'était ses infimes petits dysfonctionnements enfouis dans le secret entortillé de ses chromosomes. Pierre est allergique à une quantité phénoménale de choses. On n'a jamais vu ça, c'est une performance médicale et un enfer quotidien… et puis il y a aussi cette petite bouche atrophiée sur son flanc…
Il y a encore d'autres personnages… plein !
Tout ce petit monde va se faire manipuler et embarquer dans la lutte politique la plus radicale qui soit, celle qui conduit à une forme de terrorisme au nom de valeurs pourtant éloignées de toutes violences radicales.
La conclusion de Christophe B. à propos du Roman : Kuru [2005]
Des chapitres courts et incisifs, un humour dévastateur au service de la satyre sociale, un regard particulier sur la lutte "alter mondialiste".
Une dénonciation de toutes les formes de soumissions et de manipulations, celles subies contre son gré, ou pire, celles qui semblent librement acceptées, qui se cachent derrière les visages de charismatiques gourous au service d'une "juste cause".
Kuru est un roman diablement agréable à lire pour cet été. Un livre ludique et intelligent qui va vous prouver qu'on peut bronzer tout en développant sa matière grise…
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