Critique Au tréfonds du ciel [2001]

Avis critique rédigé par Manu B. le dimanche 27 novembre 2005 à 08h04

Vinge signe un deuxième chef d'oeuvre

« La chasse à l’homme se prolongea sur plus d’une centaine d’années-lumière et sur huit siècles. Ç’avait été toujours été une quête secrète – certains de ses acteurs refusaient même d’en reconnaître l’existence. Les premières années, il s’agissait simplement de questions encryptées dissimulées dans des émissions radio. Les décennies, les siècles s’écoulèrent. Il y eut des indices, des entretiens avec des compagnons de voyage de l’Homme, des signes indiquant une demi-douzaine de directions contradictoires : l’Homme était à présent seul et continuait de s’éloigner ; l’Homme était mort avant même que les recherches commencent ; l’Homme possédait une escadre de guerre et se retournait contre eux… »
Un millénaire avant un feu sur l'abîme... Vernor Vinge reprend les ingrédients du précédent roman, mais en situe l'intrigue mille an avant Un feu sur l'abîme. Les enjeux sont différents, l'humanité n'est pas encore une minorité des races galactiques et n'est pas encore considérée comme une meute de chiens fous. Les Hommes sont bien répartis dans la galaxie, malgré le temps, malgré la distance, et cela grâce... au commerce.
L'action se situe sur une planète de l'étoile de Marche-Arrêt, une étoile singulière qui a la particularité de s'allumer pendant 30 ans et de s'éteindre pendant ce qui semble être une éternité. A ce cycle pour le moins curieux, une race arachnoïde tente de faire évoluer leur civilisation, avant la retraite hibernale et hivernale, la Ténèbre, l'extinction de l'étoile où la température à la surface de la planète est invivable. C'est une course contre la montre, contre leur soleil, où il faut mettre à profit ces quelques décennies pour progresser technologiquement et aussi idéologiquement, car cette civilisation médiévale en est encore à l'ère du téléphone. Vinge met à profit les particularités des araignées pour construire une civilisation tout à fait crédible, dont on reprochera peut-être leur humanité en terme de sentiments, certains étant très attachants. Comme dans toute société à ce stade, progressistes technologues et conservateurs intégristes religieux s'affrontent dans d'âpres combats aussi souterrains que vicieux.
Et vinrent les hommes. Comme dans un feu sur l'abîme, Vernor Vinge nous construit une histoire à plusieurs niveaux. Les Hommes, deux factions en fait vont devoir s'arranger de manière plus ou moins diplomatique pour exploiter cette civilisation en devenir. La difficulté réside dans le moment opportun pour débarquer du ciel, lorsque les Araignées en seront parvenues à un stade intéressant pour le commerce. Ils doivent patienter sans se faire remarquer jusqu'à cet instant délicat du contact. D'autant que la rivalité est féroce. Vinge imagine ces factions comme celle du commerce et l'autre comme celle du despotisme. La focalisation, qui est l'esclavage mental (l'auteur parle même de "Sida mental") des hommes, est la plus terrifiante arme de cette dernière, conférant un gigantesque réseau informatique humain.
L'information, voilà le maître mot de ce roman. Celui qui contrôle l'information contrôle tout, un thème à rapprocher du réseau des mille mensonges de un feu sur l'abîme.
Et un homme, a priori au dessus de tout soupçon, va devenir le maître de l'ombre de tout ceci.

La conclusion de à propos du Roman : Au tréfonds du ciel [2001]

Auteur Manu B.
95

Au tréfonds du ciel allie une intrigue maîtrisée, une cohérence dans la construction et l'édification des civilisation qui l'ont propulsé au panthéon de mes oeuvres préférés. Deuxième roman dans le même univers que son précédent roman un feu sur l'abîme, Vernor Vinge gagne son deuxième Hugo, mérité.
Prix Hugo en 2000

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