Critique Sandman slim #1 [2013]

"Je me réveille sur un monticule fumant de feuilles mortes et de déchets divers dans le cimetière d'Hollywood Forever, derrière les studios Paramount de Melrose Avenue... autant de détails qui ne me viendront que plus tard à l'esprit. Pour l'instant, tout ce que je sais, c'est que je suis de retour en ce monde et que je crame. Mais si mon esprit a des ratés au démarrage, mon corps a encore suffisamment de réflexes pour s'écarter des rebuts qui se consument et rouler jusqu'au moment où la chaleur cesse d'être perceptible..."

Il est de retour après onze années en bas. En bas, c'est l'enfer, avec les démons, Satan et ses généraux occupés à comploter les uns contre les autres. Stark revient de dix ans d’enfer qu'il a passés à combattre dans les arènes où les coups qu'il a pris l'ont rendu plus fort chaque jour. Et aujourd'hui, il est de retour dans le monde des hommes. C'est en parfait anonyme parmi les ignorants qu'il va pouvoir se venger de ceux qui l'ont exilé pendant si longtemps et qui ont tué sa petite amie. Enfin.
Mais il constate qu'en un peu plus d'une décennie pas mal de choses ont changé. Ses ennemis en ont profité pour prendre plus de pouvoir. Ils sont devenus de puissants magiciens. Comme lui...

Richard Kadrey est un artiste indépendant et touche à tout puisqu'en plus d'avoir écrit une bonne vingtaine de romans de fiction et de non fiction, de comics, il est connu pour ses photos à connotation pornographique. Faites une recherche sur Internet.
Sandman slim est le nom du héros de ce roman fantastique. C'est aussi celui de ce roman qui est le premier de la série qui porte le même nom. Il est publié aux éd. Denoël coll. Lunes d'encre. Encore un roman d'un autre genre de fantasy au sens anglo-saxon du terme. Comme écrit en quatrième de couverture: de la série B, certes, mais de la bonne.

Tel Orphée revenu des enfers, James Stark (ne l'appelez pas Jimmy, il déteste ça) revient sans sa copine, celle qu'il a rencontrée onze plus tôt et avec laquelle il a vécu quelques semaines passionnées.
Comme dans toute histoire un tant soit peu intéressante, il y a du drame, des larmes et du sang pour qu'elle mérite d'être racontée (C'est très difficile de raconter une histoire sans violence mais certains, de manière détournée, l'ont fait dans Contrepoint).
Pas la peine de chercher ici: tous les ingrédients sont là.
Pour ceux qui ont lu son précédent roman Butcher bird (Dans l'ordre de traduction en français), Sandman slim nous plonge dans un monde qui dégage une espèce de déjà-vu. On se sent un peu en terrain connu. Il y a une fois n'est pas coutume des démons, des anges, un paradis, des enfers et une guerre éternelle... Bref, ce roman ne brille pas par son incontestable originalité.
Et bien, non, c’est assumé. L'auteur ne semble pas rechercher le concept qui explose sa mère mais il préfère plutôt essayer de divertir le lecteur avec un grand n'importe quoi festif et bruyant. Avec des armes, si possible. Nous voici donc avec du Tony Scott déjanté ou du Tarantino pour la littérature de genre. C'est pourquoi le mettre dans la catégorie des séries B n'est pas péjoratif ici.

Du coup, on en prend plein nos yeux et nos oreilles imaginaires et l'aventure est franchement agréable à suivre. Comme précédemment, l'auteur développe de bonnes idées. On veut un na'at pour Noël. Non, tout de suite.