Critique Kraken [2013]
Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 11 juin 2013 à 22h04
Architeuthis
"Un homme-sandwich, prophète de malheur ordinaire, s'écarta brusquement du bout de trottoir qu'il avait occupé ces derniers jours aux portes d'un musée. Son panneau frontal annonçait une fin des temps à l'ancienne. Dans son dos, le second intimait: LAISSEZ TOMBER..."
Billy Harrow est heureux de son travail. Chacun rêve de trouver sa voie, de pouvoir assouvir sa passion et d'en faire son métier. Quel qu'il soit. Sa passion à lui, c'est les mollusques, les céphalopodes. C'est donc tout naturellement qu'il prend ses quartiers dans le grand British Museum de Londres dans la section réservée aux animaux de la mer où il est scientifique. Sa grande fierté se trouve dans la dernière salle qui clôt la visite quotidienne des badauds et touristes. Au centre trône dans un énorme bocal la dépouille intacte et conservée d'un calmar géant. Un Architeuthis.
Mais un jour durant lequel Billy finit son tour, il découvre en compagnie des visiteurs, que ledit calmar a disparu. Avec son contenant. Aucune trace de cet énorme ensemble qui semble s'être volatilisé. Il est bientôt interrogé par deux policiers d'une section obscure et c'est alors que les évènements les plus étranges de sa vie se produisent....
On ne présente plus China Miéville, l'un des écrivains anglais les plus créatifs des dix dernières années. Il est entre autres l'auteur de The city and the city, Perdido Street Station, Les Scarifiés pour le roman adulte, et l'étonnant Lombres pour la jeunesse.
Publié aux éd. Fleuve Noir, Kraken évoque une fois de plus son amour pour la ville de Londres.
Si le lecteur avait des doutes sur l'humour de China Miéville, il sortira de Kraken avec des certitudes. Ce livre est bourré de clin d'oeil et d'anecdotes, y compris vis à vis de ses propres créations.
C'est ainsi que l'on retrouve d'une manière détournée les Recréés de Perdido Street Station. Vous trouverez des espèces d'hybrides d'humanité et de technologie assez effrayants, tout comme ces hommes dont la tête a été remplacée par un énorme poing. L'auteur fait de nouveau des expériences génétiques sur les êtres.
De son roman Lombres, il reprend ce Londres clandestin et inaccessible du grand public où séjournent des créatures fantastiques ou monstrueuses. Un milieu souterrain que l'on avait déjà lu dans Neverwhere de Neil Gaiman. Il y règne la même ambiance à la fois effrayante et drôle à la fois. Sur un ton badin, il nous y décrit des scènes de torture assez sanglantes donc ne vous y trompez pas: ce n'est pas un roman jeunesse. Malgré le ton parfois léger et les personnages bien barrés, China Miéville n'y va pas avec le dos de la cuillère.
Evidemment, le livre ne repose pas sur un concept aussi original que The city and the city ou même Embassytown (peut-on faire mieux ?) mais on en ressort avec le sentiment d'avoir passé un bon moment, notamment grâce aux clins d'oeil (souvent musicaux, d'ailleurs).
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Kraken [2013]
A l'heure où l'un des plus grands et plus imaginatifs auteurs britanniques, Iain M. Banks, vient de nous quitter, consolons nous avec cette nouvelle génération d'auteurs talentueux dont China Miéville est l'un des fers de lance.
Il prouve avec Kraken qu'il a la même fibre en termes d'humour et de créativité.
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