Critique La Tour de verre [1970]
Avis critique rédigé par Manu B. le mercredi 7 décembre 2005 à 06h15
La parabole androïde
« Ecoutez, aurait voulu dire Siméon Krug, il y a un milliard d’années, il n’y avait pas un seul homme sur Terre, il n’y avait qu’un poisson. [...] Il vivait dans l’océan, et l’océan était comme un toit au-dessus de sa geôle. [...] On mourrait si on le traversait, disait-on. Mais il y eut un poisson qui le traversa, et il mourut. Et il y en eut un autre, et il le traversa, et il mourut. Et il y eut un troisième poisson, et il le traversa, et ce fut comme si son cerveau était en feu, ses branchies en flammes, et l’air l’étouffait, et le soleil était une torche dans ses yeux, et il resta gisant dans la boue, attendant la mort, mais il ne mourut pas. Il rampa sur la plage, rentra dans l’eau et dit : « Dites donc, il y a tout un autre monde, là-haut ! » Et il y retourna, et il vécut encore, disons deux jours, et puis il mourut. [...] Et ils sortirent en rampant sur la boue du rivage.[...] Et ils se transformèrent en lézards, en dinosaures, et en bien d’autres choses, et ils continuèrent à marcher pendant des millions d’années, et il commencèrent à se dresser sur leurs pattes postérieures, et ils se servirent de leurs mains pour saisir, et ils se transformèrent en singes, et les singes acquirent l’intelligence et devinrent des hommes. Et pendant tout ce temps, certains, quelques uns en tout cas, continuèrent à rechercher d’autres mondes. On leur disait : » Retournez dans l’océan, redevenez des poissons. La vie de poisson est bien plus facile. » Et peut-être que la moitié d’entre eux étaient prêts à le faire, même plus de la moitié, peut-être, mais il y en avait toujours qui répondaient : " Ne dites pas de bêtises. Nous ne pouvons plus redevenir des poissons. Nous sommes des hommes."» Et ainsi, ils ne retournèrent pas à l’océan. Ils continuèrent à monter. ..»
Frankenstein ou la relation créature/créateur.
Silverberg revisite lui aussi le mythe du créateur de vie. A la seule différence près que ces créatures ne sont pas vraiment vivantes, ce sont des androïdes. Mais à l'instar des androïdes Nexus de Blade runner de Philip K Dick, les androïdes sont si bien perfectionnés qu'il est quasi impossible de les distinguer d'hommes, si bien qu'on a dû leur donner une peau rouge, pour que le distinguo se fasse. Les moyens aidant, les androïdes sont plus puissant, plus physiques que de simples hommes, et les casseraient en deux si besoin. Le souci du détail externe étant effectué, Simon le créateur a voulu les doter d'une conscience, d'une intelligence, elles aussi supérieures à l'homme.
Malgré toute leur supériorité, les androïdes sont traités comme de la sous-espèce humaine et ne sont finalement que des esclaves, et qui dit esclavage dit humiliation, brimade, frustration, peine... Ces êtres pensants ne valent alors plus que des bêtes de somme. Une situation pour le moins explosive, mais dont certains des représentants tentent de calmer la tension grandissante pour une bonne raison...
La religion.
La raison, et c'est là que Silverberg m'a plu, c'est la création d'une religion pour les androïdes. Malgré le mépris de certains humains à l'égard des androïdes, ils ont la foi, une foi inébranlable en leur créateur Simeon Krug, lui qui, un jour va donner l'affranchissement des androïdes et la tyrannie des hommes sur les androïdes.
Quelle va être la réaction de Simeon ? Quelle sera celles des androïdes ? Les androïdes seront ils les égaux de l'homme ?
Un dénouement superbe.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : La Tour de verre [1970]
Le mythe de Frankenstein revu et corrigé par Silverberg, la tour de verre est un beau roman à lire sans attendre.
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