Critique Warlock #1 [1990]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 8 décembre 2005 à 10h16
Un sorcier bien peu fréquentable…
Nous sommes à la fin du 17ème siècle, dans le Massachusetts. Une assemblée inquisitrice a condamné le Warlock, un puissant sorcier au service de Satan, à la peine capitale.
Cependant, un peu avant l’exécution de la sentence, un phénomène paranormal se produit sur la petite ville et permet la fuite du Warlock à travers l’espace temps.
Ce dernier arrive dans la Californie de 1988 où il se voit confier par Satan la tâche de retrouver les pages perdues du Grand Grimoire, une sorte d’anti-bible au pouvoir surpuissant.
Il ne se doute pas encore que le plus célèbre chasseur de sorcières de son époque l’a suivi dans le temps.
Dans ce film, la sorcière incarne le serviteur du Malin, une sorte de prophète de Satan, prête à tout pour permettre à son Maître d’asseoir son pouvoir. On est en plein dans la théologie chrétienne anglicane qui voit en chaque manipulateur des énergies une créature vouée au Mal. Au milieu de cette engeance diabolique, pratiquant à volonté magie, sorcellerie et nécromancie, on trouve le Warlock, un spécimen d’autant plus puissant qu’il est un male – désolé les filles, c’est pas moi qui ait écrit le scénario.
Bien évidemment, le fief de cette créature atroce ne pouvait se trouver que dans la région la plus connue pour être une terre de sorcière, le Massachusetts. Boston, Salem, Providence, des villes réputées pour ce folklore qui sent le souffre.
Grâce à l’aide de Satan, le Warlock parvient à échapper à son châtiment et est transporté sain et sauf au 20ème siècle. C’est à partir de ce moment que le réalisateur Steve Miner décide de nous montrer la démence et la détermination qui hante le sorcier. Alors que des braves gens l’ont recueilli et soigné, il n’hésite pas à couper froidement le doigt de l’un de ses hôtes afin de simplement récupérer une bague qui lui fait envie. Cette attitude horrible ne sera pas la seule, et le Warlock continuera durant tout son séjour à pratiquer ces exactions. La plus horrible étant sans nul doute lorsqu’il écorche vif un jeune enfant, afin de récupérer la graisse indispensable à la concoction d’une potion de vol ! Heureusement, cet acte se déroule hors champ, à travers une ellipse.
Le Warlock recherche les pages du Grimoire, qui ont été séparées en trois parties. La première est aisée à trouver car elle se trouve là où Satan l’a directement fait ‘’atterrir’’, les autres se trouvent en plein dans le middle-west, dans une communauté religieuse, et la dernière partie à Boston. Les héros effectuent donc un voyage initiatique ouest-est, directement inverse à celui parcouru par l’ouvrage lors de sa séparation. Car, en effet, il y a des héros, et ils sont à la poursuite du magicien. Il s’agit d’un autre voyageur du temps, un chasseur de sorcières qui a suivi le Warlock dans le maelström spatio-temporel, et une jeune femme qui subit un sortilège de vieillissement à l’efficacité radicale. En fait, c’est le traitement de cette course-poursuite qui pose plusieurs problèmes.
Le premier souci est le celui de la synchronisation. Le Warlock, qui a pourtant le don de voler – et très très vite !-, se retrouve souvent en retard ou seulement en légère avance sur les lieux de rencontre entre les deux partis. On a parfois l’impression d’assister à un épisode des Fous du Volants avec le Warlock dans le rôle de Satanas et Diabolo. Guidé par les yeux de Satan – piquée à une femme médium – il devrait pourtant avoir l’initiative sur un plouc en peau de bête et une jeune écervelée.
Ensuite, on se demande pourquoi le Warlock, qui est si puissant, n’essaie pas de tendre un piège à ces deux gêneurs, ce qui lui permettrait de s’en débarrasser et de pouvoir ensuite continuer tranquillement sa quête. Sensation renforcée lorsque l’on constate sa supériorité dans le combat qui se passe au cimetière. Bref, on sent trop fortement que cette ‘’traque’’ est peu crédible et maintenu artificiellement, sans réelle justification scénaristique.
Finalement, l’aspect qui nous intéresse le plus dans ce film est le Warlock lui-même. Et cela grâce au physique et à l’interprétation du comédien Julian Sands. En portant son choix sur cet acteur, au charisme indéniable, Steve Miner a mis dans le mille. Doté de ce visage à la fois angélique et froid, de ce regard détaché contrastant fortement avec la puissance de l’acte exécuté, Julian Sands est comme une sorte d’enfant pervers pratiquant des jeux innocents mais cruels comme brûler des fourmis ou noyer des lézards. La seule différence, et elle est de taille, c’est qu’il y a des humains en lieu et place des victimes. Il est à signaler que Warlock est le film qui a réellement lancé la carrière de l’acteur. Et cela est parfaitement justifié.
Au niveau de la réalisation, il n’y a pas grand-chose à dire, Steve Miner est un vieux routard des films d’horreur et les rares scènes de genre sont soigneusement réalisées. Les séquences de vol, quand à elle, ont un peu vieilli en 20 ans, mais avec un peu de tolérance, il est vraiment aisé de les trouver convenables. De plus, conscient sûrement de ses lacunes scénaristiques, le cinéaste n’a pas omis d’insérer une bonne dose d’humour sadique – Julian Sands est le pince-sans-rire idéal – et parfois potache, comme avec la lance girouette ou les menottes orteils-doigts – qui font vraiment partie des anciennes croyances sur la manière de ligoter les sorcières.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Warlock #1 [1990]
A l’époque de sa sortie, Warlock était une œuvre qui m’avait agréablement surpris. Aujourd’hui, les effets spéciaux - surtout le vol – ont perdu en crédibilité mais il reste encore l’excellente prestation de Julian Sands, qui suffit à elle seule à donner un intérêt au film. Mais bien entendu, il n’y a pas que cela, car Warlock reste une bonne série B, distrayante, bien filmée, et interprétée de manière convaincante.
On a aimé
- Réalisation correcte
- Effets horrifiques réussis
- Julian Sands, excellent
On a moins bien aimé
- Les séquences de vol un peu kitch
- Scénario parfois peu crédible
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