Critique La Malédiction de la Veuve Noire [1978]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 16 décembre 2005 à 08h05
Spiderwoman a les crocs
Un homme est assassiné d’une étrange façon ; il a été vidé complètement de son sang et de profondes entailles sont décelées sur son thorax. Une autopsie approfondie révèle qu’un poison violent est présent dans son organisme ; du venin d’araignée. Frank Higbie, un détective privé, est engagé pour enquêter sur ce meurtre. Il découvre que ce cas n’est pas unique et que tous sont reliés aux soeurs Lockwood.
La Malédiction de la Veuve Noire, diffusée en 1977 sur les télévisions américaines, est un thriller horrifique dans la plus pure tradition des films d’horreur des années 70. Durant cette décennie pleine de cols pelle à tarte et de pattes d’efs, la mode des créatures géantes, si populaires dans les années 50, est de retour. Rats, fourmis, araignées, Bee Gees et autres créatures ignobles envahissent les écrans et les réseaux de télévision, de manière diverses et variées - avec plus ou moins de réussite d’ailleurs.
Dan Curtis, pour ce film, a choisit comme base de travail la malédiction de le veuve noire, une légende indienne qui conte que certaines femmes, ayant atteint le seuil de la mort suite à une morsure d’araignée, se voient transformées en arachnides géantes les nuits de pleine lune. Elles partent alors chasser des males humains, pour les dévorer après les avoir séduit. A cette légende, dans une naïve tentative de brouiller les pistes, le cinéaste ajoute une histoire de schizophrénie. En effet, la jeune femme victime de cette malédiction n’est pas consciente de son état, car les soirs de mutation, elle se transforme auparavant - physiquement et psychologiquement - en une femme fatale séduisante et très aguichante. Le détective, et les enquêteurs, se retrouvent donc embarqués dans un imbroglio qui met en cause la ‘’veuve noire’’ et son double, auquel on peut adjoindre les agissements de sa jolie sœur – qui va séduire Higbie - et qui est également soupçonnée par la police .
La narration se fait de manière très classique, dans la pure tradition de ces films policiers en vogue à l’époque. Le détective, aidé par sa sempiternelle – ô combien raleuse mais compétente et fidèle – secrétaire, poursuit son enquête parallèlement à la Police. Les autorités sont incarnées par le "chef", le traditionnel lieutenant soupçonneux. Il voit la présence de Higbie comme une entrave à la justice, et il passe donc son temps à l’engueuler, l’envoyer paître ou le cuisiner. Bref, on évolue dans un récit présentant les archétypes du film noir hardboiled, horrifique ou pas.
Hélas, ce classicisme fait que l’on pige rapidement qui est la responsable de ces crimes horribles, et les fausses pistes donnent parfois l’impression de n'être là que pour amuser la galerie. Finalement, on arriver à se poser en témoin passif de la progression de l’enquête, à la manière d’un épisode de Columbo, en attendant la lutte finale, que l’on sait inévitable.
Cependant, le scénario reste intéressant à suivre car les personnages sont relativement bien développés et les relations entre eux, bien que peu originales, sont bien construites. Le mérite en revient, bien sûr, principalement aux comédiens, qui sont très bons. Ma préférence à Tony Franciosa – Ténèbres -, parfait en privé un peu dépassé par les évènements, qui fait montre d’un grand panel de sentiments et qui est très convaincant lors de certaines séquences. Comme l’expression de son affliction quand il découvre le corps de la sœur de la veuve noire inanimée et enveloppée dans un cocon – non, ce n’est pas Alien !
Du coté des effets spéciaux, avec les moyens limités, on est plutôt dans la suggestion que dans le démonstratif. Une vue subjective à partir des yeux de la bête, un bout de patte par ci, une mandibule par là. Bref on ne voit pas grand chose hormis des futures victimes qui fuient en hurlant et qui trébuchent – comme d’habitude – avec de mourir avec leur visage terrorisé en gros plan, regard caméra. Toutefois, sur la fin, le cinéaste ose nous montrer le ‘’monstre’’... et on le regrette aussitôt. On a droit en effet à un énorme jouet en plastique rigide monté sur roulette, dont les pattes ne bougent même pas lors des déplacements. Heureusement, les plans sont rapides, il fait nuit et la séquence est brève – avant que la créature arachnéenne ne soit brûlée vive par les héros.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : La Malédiction de la Veuve Noire [1978]
Pour conclure, je dirais que la Malédiction de la Veuve Noire est un téléfilm à l’ancienne qui a gardé son charme. C’est filmé de manière concise et posée, en portant une particulière attention aux dialogues et sur les relations entre les personnages, interprétés par des comédiens compétents. Bien sur, les effets spéciaux sont mauvais et l’action n’est pas trépidante, mais cela ne gène en rien le plaisir que l’on a à suivre cette intrigue déjà dévoilée par avance.
On a aimé
- Réalisation classique agréable
- Personnages principaux travaillés
- Comédiens convaincants
On a moins bien aimé
- Effets spéciaux risibles
- Amateurs d’action, passez votre chemin
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