Critique La Crypte [2006]

Avis critique rédigé par David Q. le jeudi 12 janvier 2006 à 10h06

Cette crypte sera votre tombôôô

Des spéléologues descendent dans une caverne inexplorée pour le plaisir de la découverte. Mais leur périple va tourner court quand ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls sous terre.
Le scénario de ce film est un prétexte basique pour enfermer un groupe dans un endroit sombre et inconnu d'où peuvent surgir à chaque instant des monstres assoiffés de sang. On aurait pu ressentir la tension et la claustrophobie de ce lieu exigu hanté par une bête féroce. On aurait pu assister à une lutte passionnante entre deux espèces intelligentes ainsi qu'à un déluge de sang. Je vous rassure tout de suite, il n'y a rie de tout cela dans la crypte.
Mais c'est quoi ce film ? Au début, il semble s'orienter vers l'aventure avec la découverte de la crypte et de sa caverne. Comment ils arrivent là? On n'en sait rien mais au final on n'est plus à ça prêt. Le réalisateur nous sort donc quelques scénettes déjà vues et bien mieux réalisées ailleurs (entrée dans la crypte, découverte de la grotte). Il a d'ailleurs du s'en rendre compte lui-même car juste après, le film semble vouloir changer de style.
Un film de suspens et de tension? Après les quelques minutes passées à nous présenter les personnages - ce seront les seules accordées à cette tache - notre équipe descend sous terre pour explorer ce qui semble être la plus grande rivière souterraine terrestre, qui se trouve sous les carpates. ça n'a aucun intérêt dans l'histoire mais historiquement ça fait bien, avec Dracula et tout, donc ça plaira aux fans du genre, à moins que ce soit considéré par les américains comme un endroit quasi inexploré? Dommage que ce film sorte maintenant, quelques mois seulement après The Descent qui a déjà abordé le sujet de superbe manière. Notre équipe - pas très soudée dès le départ - commence à explorer la caverne - qui au passage est jolie - et rencontre ses premiers problèmes : une agressive et terrifiante... taupe! Question angoisse, il faudra trouver mieux, surtout que la rencontre avec cet animal bien connu pour sa férocité est mise en scène de façon à nous faire croire à une espèce inconnue de monstre hideux. Franchement, n’importe qui peut mieux faire avec la peluche de sa petite cousine et une baignoire plongée dans le noir. De plus, le réalisateur se décrédibilise lui-même vu que le plongeur attaqué par la taupe se ballade ensuite dans les galeries tout seul, comme si de rien n’était et sans aucune crainte d’un danger éventuel. Il s’en suit une exploration des cavernes contiguës grâce à leurs appareils à ondes courtes qui ne sont pas sans rappeler les détecteurs de mouvements d’Aliens le retour. Une première référence qui va devenir une habitude.
Un film d’horreur alors ? Après avoir passé les moments d’angoisse extrême face à cette taupe de la mort, nous avons droit à quelques gros plans de sa carcasse (j’allais dire sanguinolente, mais en fait non). On arrive donc à la pseudo phase horreur. Les plongeurs commencent à se faire attaquer, à saigner, mais on ne voit rien. On a juste droit à quelques épisodiques traces de sang mais rien qui ressemble à un film d’horreur. Les créatures qui commencent à montrer le bout de leur nez sont des pâles copies d’Alien sans avoir leur style. En effet, ces créatures ont dû capturer Batman car elles sont mi-humaines, mi-chauve-souris vu qu’elles volent et qu’elles utilisent les ultrasons pour se guider. Bien sûr, c’est là que les choses se corsent et les plus faibles vont y passer… sans que ça nous fasse ni chaud ni froid. Et là encore, le sang est très subjectif (sera-t-il présent dans la version DVD sous forme de scènes coupées ?). Nous sommes là à bien plus de la moitié du film et on commence à vraiment sentir le nanar à plein nez, si bien que même si vous vous absentez quelques dizaines de minutes, vous ne serez pas perdu dans le film, vu qu’il ne s’y passe pas grand-chose d’intéressant.
Bon, ce sera un film d’action ? La question se pose alors concernant une nouvelle orientation du film : l’action. Une fois la grande cascade d’eau passée, nos amis vont commencer à réagir et à muter. Jack (Cole Hauser) le leader qui a déjà joué dans Pitch Black a dû trop admirer le style de Vin Diesel car il essaye de l’imiter sans lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville. D’ailleurs les lentilles en losange de ses yeux doivent le gêner car il n’arrête pas de jouer avec. C’est ensuite à la bimbo de service de se la jouer en solo - car c’est bien connu que la meilleure méthode pour sortir vivant d’un lieu fermé hanté par un prédateur est de se séparer en groupes de 1 – et de nous gratifier d’une hilarante séquence de voltige à cheval entre Tomb Raider et Prince of Persia. La salle a d’ailleurs réagit en chœur à cet exploit avec un rire général bien mérité. C’est d’ailleurs à ce moment là où le réalisateur à du se dire qu’il avait oublié de mettre un peu d’érotisme dans son film puisque qu’il rajoute coup sur coup quelques gros plans évocateurs et un arrachage de tenue de plongée prévisible comme pas deux. Nos héros vont ensuite continuer leur avancée en traversant tour à tour un environnement glacé et un autre en quasi ébullition – Et oui, les décors étaient trop identiques, il fallait changer un peu – sans bien sûr aucune raison apparente, c’est bonus. Les combats avec les grosses bêtes s’intensifient alors tout en restant à la mesure du reste du film, c'est-à-dire au ras des pâquerettes. Passons les nombreux exploits physiques tellement grossiers que personne n’aurait osé les réaliser pour arriver à une superbe séquence Riddickienne de combat en vol avec un alien… complètement foirée.
Mais qu’est-ce donc alors ? Eh bien je serais tenté de comparer ce film au diplomate que Joey mange dans la série Friends. C’est une succession de différentes couches qui, prises séparément sont bonnes, mais réunies forment une infâme et immonde bouillie. C’est le Canada Dry du film d’horreur : ça a la couleur de l’horreur, le gout de l’angoisse, mais ce n’est pas de l’horreur. Un dernier mot sur les dialogues qui sont quand même d’anthologie (mais dans le mauvais sens du terme). Citons le désormais fameux « Les seules personnes capables de nous sortir de cette grotte se trouvent ici. Les sauveurs c’est nous ». Notons aussi l’apparition de Daniel Dae Kim (Jin-Soo dans Lost) dont on ne sait fichtrement pas comment il s’est retrouvé là. Passons aussi rapidement sur la fin qui ouvre bien sûr la possibilité d’une suite et qui du coup arrive à encore plus saboter le film (par pitié, évitez la suite) et vous obtiendrez l’un des nanars de 2006 qui sera assurément très difficile à battre.

La conclusion de à propos du Film : La Crypte [2006]

Auteur David Q.
10

Pour ce premier film Fantastique de l'année, on ne peut pas tomber plus bas. Un film sans saveur qui se cherche sans se trouver. Des acteurs noyés par une réalisation moyenne et des dialogues à deux balles. Une sous série B qu'il faut laisser dans sa caverne, son propre tombeau.

On a aimé

  • C'est tellement nul qu'on fini par en rire, à dépit d'en pleurer

On a moins bien aimé

  • La réalisation, les dialogues, les incohérences, le manque de sang, le scénario, les pales copies des vrais bons films...

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