Critique La fin de l'Eternité [1967]

Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 27 juin 2006 à 06h04

Quel temps !

"Andrew Harlan entra dans la cabine. Elle avait une forme rigoureusement circulaire et elle s'encastrait parfaitement dans une puits vertical composé de baguettes légèrement espacées qui luisaient dans un invisible brouillard à six pieds au-dessus de la tête d'Harlan..."
Andrew Harlan est un Eternel. non pas qu'il puisse vivre éternellement mais qu'il fait partie de la colossale organisation dont le but altruiste est de réguler le cours du temps en y ajoutant ça et là des changements qui éviteront aux Hommes l'extermination ou tout autre catastrophe planétaire: l'Eternité est une réalité! Jusqu'à ce jour où il croise le chemin de Noÿs Lambert, son parcourt était tout tracé, brillant et sans faille, mais à partir de ce moment, ses certitudes vont être ébranlées...
Le voyage dans le temps a été exploré par beaucoup d'auteurs dont Barjavel avec son voyageur imprudent, Poul Anderson et la patrouille du temps, Gregory Benford et son paysage du temps et enfin le précurseur Herbert G. Wells avec sa machine à explorer le temps. Chacun a exploré une partie de ce concept, auquel l'Homme rêve, de façon théorique ou bien plus romancée, en éludant le problème de la boucle temporelle ou non, mais toujours de manière originale en soulevant un point bien particulier. C'est aussi le cas de Asimov qui, en tant que parmi les plus grands auteurs de SF, ne pouvait que s'y frotter. Et quel bonheur ! En fin de compte, Asimov ne traite du voyage dans le temps comme un moyen plutôt que comme un but. Je m'explique. Autant les autres auteurs comme Barjavel ou H. G. Wells s'étaient intéressés à ce que le futur pouvait bien être, le bon Docteur lui s'intéresse à la conséquence de toute manipulation sur le destin de l'homme. Quel serait la finalité à vouloir remettre sans arrêt l'homme sur le bon chemin ?
"En balayant les désastres de la Réalité, ..., l'Eternité supprime aussi les triomphes. C'est en faisant face aux grandes épreuves que l'Humanité peut avec le plus de succès s'élever à de grandes hauteurs."
L'intérêt de ce roman ne se limite donc pas à la perspective ou l'imagination que de ce que sera le futur mais bien plutôt dans la manipulation. On est également ici en présence d'un roman qui a du style avec des personnages vivants et crédibles, contrairement à d'autres oeuvres au style plus "froid" de Isaac Asimov (les robots en est le meilleur exemple), ce qu'on lui a souvent reproché.

La conclusion de à propos du Roman : La fin de l'Eternité [1967]

Auteur Manu B.
80

Un beau roman qui nous présente toutes les implications du voyage dans le temps.

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