Critique Un bonheur insoutenable [1972]
Avis critique rédigé par Manu B. le lundi 18 septembre 2006 à 06h15
Une atmosphère étouffante
"Piliers de béton blancs et aveugles d'une ville, géants entre de moindres géants, entourant une vaste place rase où s'ébattaient quelque deux cents enfants encadrés par une douzaine de surveillantes en blouse blanches..."
Tout est bien dans le meilleur des mondes. Personne ne meurt de faim, personne ne vit seul, chaque homme a une compagne, l'argent a disparu dans cette société où la seule récompense est l'acte bien fait. Que demander de plus ? Sauf que tout le monde doit recevoir son traitement tous les mois, qui consiste à calmer les esprits trop fougueux, ou rebelles et que la liberté ne signifie plus rien. Cette société est contrôlée par un ordinateur qui choisit pour les hommes. Copeau est un être différent. Sa vie va être quelque peu mouvementée malgré le contrôle total exercé sur sa vie...
Un monde parfait, qu'est ce que c'est ?
Est-ce un monde où tous les hommes ne souffriraient pas ?
Est-ce un monde où il n'y aurait plus de monnaie ?
Est-ce un monde où tous les hommes seraient toujours souriants et non agressifs ?
Est-ce un monde où il n'y aurait plus de surpopulation et de faim ?
Mais ce monde limiterait les choix des hommes, celui de pouvoir mourir de vieillesse, d'enfanter librement, de pratiquer le métier que l'on souhaite.
Ce monde entraverait la liberté, tout simplement.
Et pour diriger ce monde, quoi de plus fiable qu'un ordinateur Uni-ord qui avec toutes les données possédées sur chaque individu, pourrait justement faire ce choix.
Copeau est différent. Avec son oeil marron et son oeil vert, il marque sa différence dès sa naissance, ce qui sera le début d'une longue lutte contre l'uniformisation. Mais comment lutter lorsque tous les mois, on vous injecte des calmants et d'autres cocktails chimiques pour limiter toute forme de protestation et pour vous faire oublier ce qui vous faisait vraiment vivre ??
Ira Levin signe avec ce roman une oeuvre de premier plan, sur les sociétés uniformisées et pyramidales. Mieux que le clonage, il suffit de traiter chimiquement les humains pour en faire des esclaves. Et lorsqu'un ordinateur, froide carcasse métallique, régente votre vie, peut-on s'attendre à la moindre faille? La moitié de ce roman nous maintient dans cette atmosphère étouffante où l'on ne sait comment notre héros va pouvoir s'affranchir de cette situation désespérante. Puis vient la faille, du moins le pense-t-on. La situation ensuite, est toujours aussi précaire et le dénouement est prend totalement le lecteur à contre courant dans un rebondissement majeur.
On notera cependant que ce roman manque cruellement de style, compensé par une intrigue bien ficelée, et par des personnages touchants, éclatants dans l'uniformité ambiante. On pourrait lui reprocher également de ne pas maintenir assez fort la pression sur le lecteur, comme dans 1984. En y réfléchissant bien, ce roman est aussi très proche du meilleur des mondes, par bien des détails.
Pour conclure, un bonheur insoutenable est une dystopie de fort bonne facture mais elle n'arrive (puisqu'on en arrive au jeu des comparaisons) pourtant pas aux chevilles des extraordinaires 1984 et le meilleur des mondes, écrits des décennies avant. Mais, comme ce roman traite du même sujet que ces deux monuments de la littérature, comme on dit: c'est le jeu, ma pauvre Lucette !
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Un bonheur insoutenable [1972]
Un bonheur insoutenable est un livre marquant, surprenant et captivant sur un monde trop parfait. Un classique de la dystopie.
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