Critique L'anatomie du ciel [2006]

Une course poursuite infernale entre le Prince Stellan et son sosie maléfique à l’ignoble apparence. Une course poursuite qui a commencé à cause du kidnapping de la dulcinée du Prince Stellan perpétré par l’affreux sosie puis à cause d’un livre magique. Un livre plein d’énigmes qui est en fait la propriété de la tribu magique des Gyrgolls. Les Gyrgolls sont là pour faire régner l’équilibre alchimique du monde. Les gens les surnomment les gendarmes de l’alchimie et à chaque fois qu’un fait maléfique pointe le bout de son nez un élu Gyrgolls est choisi par le démon Titivillus puis se voit remettre le livre magique pour endiguer le mal. Malheureusement, cette fois-ci c’est le pauvre Thobie qui hérite du livre magique et qui ne capte rien à rien à cause de son manque d’enthousiasme pendant les cours d'Harrypotterisme. Un vrai pleutre d’ailleurs ce Thobie qui ne désire pas tellement être plongé dans cette histoire dangereuse qui sens le souffre ! Pauvre Prince Stellan, il va devoir en faire des efforts pour supporter ce Thobie qui lui a été envoyé par le conseil des Gyrgolls pour résoudre l’énigme qui endiguera le mal et fera revenir sa charmante Nora.
L'Anatomie du Ciel se déroule dans un somptueux dégradé de gris qui accompagnent allégrement une multitude de décors et de personnages pourvus de nombreux détails. Ce qui peut paraître comme une sorte de remplissage abusif et presque trop présent étouffant parfois les cases de cet album de 72 pages en carton souple. Toutefois, ce dessin réalisé par Ivica Stevanovic illustre tout de même très bien l’histoire qui est un mélange de fantasy, d’humour et d’énigmes ésotériques. Stevanovic aime à dessiner les têtes de ses personnages disproportionnés par rapport à leurs corps ce qui octroient une très bonne représentation des nains Gyrgolls – qui ont des têtes et des nez hallucinants - et ce qui donnent aux monstres maléfiques une allure très terrifiante. Un côté terrifiant accentué par l’utilisation de ce très beau crayonné de noir et de blanc qui valorise l’ensemble des pages en lui donnant un côté hermétique imitant l’intrigue du récit.
Néanmoins, ce qui cloche dans L'Anatomie du Ciel c’est le scénario de Zoran Penevski. Le tout roule malheureusement à cent à l’heure, et malgré un début bien sympathique, la suite du récit se meurt peu à peu à cause d’une suite d’événements prévisibles et répétitifs tournant toujours à la faveur des deux héros. Même l’histoire qui doit en premier lieu se déroulait à l’envers en est absolument transparente et est remisée aux oubliettes. Penevski ne laisse pas le lecteur se reposer et endigue ses personnages dans une course poursuite laborieuse et lourdaude. C’est dommage de gâcher le si beau coup de crayon de Stevanovic à cause d’un scénario qui manque de légèreté, de panache et qui ne procure aucun engouement au lecteur.