Critique En attendant l'année dernière [1968]
Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 8 décembre 2006 à 08h01
En attendant l'année dernière
« De l’édifice familier en forme d’aptéryx, s’irradiait comme à l’accoutumée une luminescence grise et vaporeuse. Eric Sweetscent replia son mobilo et réussit à le ranger dans le box minuscule qui lui était affecté… »
Au milieu du XXIème siècle, Eric Sweetscent, chirurgien de talent, est spécialisé dans la transplantation d’organes, une tâche qu’il met moins de temps à effectuer qu’il ne faut pour le dire. Or, il se retrouve au chevet de Gino Molinari, hypochondriaque notable mais aussi et surtout secrétaire des Nations Unies, soit donc le chef de la planète Terre.Or il a conduit cette dernière à faire un pacte avec le peuple de Lillistar, en conflit depuis des siècles avec les Reegs. Le malheur a voulu que les Lillistariens soient en train de perdre la guerre. Dans le même temps, Eric est malheureux en couple, marié à une femme somptueuse, mais dont la carapace renferme un cœur de pierre et une personnalité détestable. L’engagement de Eric auprès de Molinari lui permettra-t-elle de couper le cordon, d’autant que la drogue JJ180 complique encore la donne ?...
En attendant l’année dernière est un roman renfermant toute la thématique majeure de Philip K. Dick. Pour ceux et celles qui ne seraient pas familiers de l’auteur, reprenons un peu ces thèmes :
- la drogue : à l’instar du Dieu venu du centaure, ou bien Substance mort, P. K. Dick explore les possibilités d’une drogue et ses effets sur les hommes, lui permettant en même temps d’être complètement déconnecté de la réalité. C’est aussi dans ces romans que l’auteur peut à sa guise exploiter ses expériences personnelles dues à l’ingestion de ces substances (les amphétamines en particulier)
- les Extra-terrestres : ils apparaissent également souvent dans ses romans, des entités qu’il affectionne particulièrement (le dieu venu du centaure, les joueurs de Titan, les clans de la lune alphane, SIVA, l’invasion divine, le guérisseur de cathédrales…). Ils sont parfois malveillants, mais souvent supérieurs à l’homme. Ils servent de repère, de gardien ou de berger, ils sont des faire-valoir de la bonne conduite du héros.
- les réalités alternatives et les mondes parallèles : c’est la marque de fabrique de cet auteur, car à un moment ou un autre, le lecteur sent un net décrochement par rapport à la réalité du personnage. Ce pas soudain dans l’inconnu est provoqué par la drogue ou bien est le résultat d’un point de vue bien particulier. De nombreux lecteurs sont tombés dans le piège de Dick et sont restés perdus des années…Inutile de citer la totalité des œuvres de Philip K. Dick.
- le temps alternatif : ici aussi, l’auteur aime perdre le lecteur dans des allers-retours assez déconcertants.
- les relations de couples : chose finalement compréhensible, la vie de Philip K. Dick transparaît dans ses romans qui sont souvent écrits suite à tel ou tel événement majeur de l’auteur. On peut sans trop se tromper que ses romans sont presque toujours autobiographiques. Le plus marquant est la trilogie divine. Comme ses personnages, Dick a des difficultés dans ses relations de couple, puisqu’il a mis en scène un certain nombre de personnages féminins vénaux et calculateurs (les clans de la lune alphane, le guérisseur de cathédrales…).
Inutile dès lors de détailler ce roman, sinon qu’il intègre tous ces éléments dans une histoire à la fois passionnante et jouissive pour les inconditionnels de cet auteur. Deux mots pour ce roman : lisez le !
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : En attendant l'année dernière [1968]
En attendant l'année dernière est un roman de bonne facture, et même passionnant pour tout Dickophile qui se respecte.
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