Critique L'Envoûtée [2003]

Lisa Seeshan fait partie d’un groupe de rock, les 747, où elle exécute le chant et une partie des solos de guitare. Sa vie se voit bouleverser du jour au lendemain quand des crimes affreux sont perpétrés sur deux fans des 747 et quand sa meilleure amie disparaît soudainement. Suite à la découverte de ces deux drames, cela déclenchera chez Lisa des hallucinations venues d’un autre temps. En pratiquant l’auto hypnose, Lisa découvrira que son destin est étroitement lié à celui de Lady Elizabeth, une jeune femme vivant au 17e siècle. Une jeune femme s’adonnant à la magie noire et s’alliant à des forces maléfiques défiant tout entendement. Un pacte magique accompli par le biais de sa rencontre avec un homme dangereux. Que cache en fin de compte le lien qui relit étroitement ces deux jeunes femmes et que cache les crimes affreux commis sur les deux jeunes gens fans des 747 ?
L’Envoûtée se déroule au 20ème siècle et au 17éme siècle. Une accroche narrative fort alléchante puisque nous lirons deux romans dans un. Pas le temps de s’ennuyer puisque nous passons alternativement d’un récit à l’autre. Des récits restant parallèles entre eux et se regroupant finalement en fin de roman. Un final très attendue d’ailleurs puisque au terme des voyages dans le passé dû à l’hypnose réalisée par Lisa le récit s’essouffle quelque peu et nous avons hâte de savoir ce qu’il en est réellement.
Kim Wilkins possède une remarquable technique de narration qu’elle emploie avec savoir-faire. Une manière totalement réussie et qu’elle utilise également dans son second roman traduit en français Le Grimoire. Elle sait narrer une histoire évoluant dans des lieux et des époques différentes. Une histoire étoffée par une profusion de personnages ayant tous un rôle bien défini dans le déroulement de l’intrigue. Une intrigue d’ailleurs pas très originale puisque la trame fantastique est vue et revue. Mais cela ne nous cause pas trop de labeur à la lecture.
L’Envoûtée m’a fait penser par moment à un roman qui aurait pu être écrit par une adolescente. Une impression engendrée par les relations qui lient les personnages et les réflexions qui s’imposent à eux. Un schéma très puéril déjà employé dans Le Grimoire où se côtoie le même genre de personnages que dans L’Envoûtée. Malgré cela, ce cartel de personnages est assez torturé et ceux-ci n’hésitent pas à prendre des décisions extrêmes ou n’hésitent pas à adopter des points de vus tout à fait lâches. C’est-ce qu’il y a de bien dans la confection des personnages de Kim Wilkins puisque même si parfois ils nous font penser à des adolescents attardés ils n’ont pas la prétention de se rallier à une cause bien définie. Ils font ce qu’ils peuvent face à des situations terrifiantes et de temps en temps ils prennent des mauvaises décisions.