Critique SOS Fantômes 2 [1989]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 19 février 2007 à 16h16
Des Ghosbusters un peu plus sages
Cinq années après leurs « exploits » new-yorkais, les Ghostbusters sont quasiment retombés dans l’oubli. Cette mise en semi-retraite a contraint ses membres à emprunter différentes voix. Si certains sont restés dans le domaine de la recherche (le très sérieux Egon), d’autres doivent se contenter d’animer des fêtes pour enfants ou tenir un miteuse boutique ésotérique, alors que Venkman, le plus volubile, amine une ridicule émission télévisée sur le paranormal. Quand à Dana, elle a refait sa vie avec un musicien qui l’a désormais quitté, la laissant seule pour élever son enfant. C’est alors que les phénomènes surnaturels resurgissent…
Il aura fallu cinq années à ce bon vieux Ivan Reitman, que l’on sait peu acharné à son travail, pour nous offrir une nouvelle aventure des casseurs de fantômes. Sur le projet, exactement la même équipe, c'est-à-dire le quatuor de choc Harold Ramis, Dan Aykroyd, Bill Murray et Ernie Hudson, assisté de Sigourney Weaver, Rick Moranis et Annie Potts. Et pour l’histoire, le producteur-réalisateur décide de procéder en terrain connu en retraitant sans pudeur le même déroulement scénaristique.
Et c’est d’ailleurs l’un des principaux défauts du script d’Harold Ramis et Dan Aykroyd. En reprenant presque ligne par ligne la narration du premier volet, les scénaristes ont eu certes l’impression de marcher sur du velours et de pouvoir s’assurer l’adhésion d’une audience conquise d’avance, mais en même temps, l’on aurait aimé un peu plus de folie et de nouveauté. En effet, dés le début du film, en mettant en scène une équipe de has been (même la belle Dana s’est vautré dans sa vie sentimentale), Ivan Reitman et ses amis repartent du même pied que cinq ans auparavant. Une sensation de déjà vue confirmée avec la manière accidentelle du déclenchement de l’un des premiers évènements qui touche encore l’environnement personnel de Dana.
C’est d’ailleurs encore elle qui crée le lien entre le focus des manifestations parapsychiques et l’équipe des Ghosbusters. Le personnage de Rick Moranis étant désormais attaché au groupe, il était nécessaire de faire entrer en scène un nouveau bouc émissaire, ce qui est fait avec l’arrivée de Peter McNicol, très drôle dans le rôle d’un peintre possédé par un spectre ancestral. Cette fois-ci, après la Mésopotamie, l’on se dirige vers l’une période plus récente de l’histoire, avec la résurgence fantasmagorique d’un despote médiéval originaire des Carpathes (un petit clin d’œil au célèbre Vlad l’Empaleur) au sein d’un tableau en rénovation. Une idée interesssante au traitement réussi (très marrant : Dana Aykroyd pendouillant gaga sur son échelle, hypnotisé par le tableau) mais le reste du script est néanmoins beaucoup plus vaseux, et même si les questionnements disparaissent sous les gags, l’ensemble est nettement moins cohérent que dans le premier volet.
On assiste également à une légère retombée du souffle comique en milieu de métrage. Moins de gags, plus de discours, et une action un peu moins bien maîtrisée que dans le premier opus. Même si l’idée géniale du slime dansant est hilarante (notamment la séquence du grille-pain), l’efficacité de la scène de la statue de la liberté est nettement inférieure à la ballade new-yorkaise du bibendum Chamallow. Et tout est de cet acabit : un petit peu moins bien, un petit peu moins fou, un petit peu moins non politiquement correct (dans le premier volet, c’est les bons sentiments gnan-gnan qui amène le malheur sur la ville, ici, cela contribue à la sauver, c’est dire le revirement…)
Reste que Ghostbuters 2 réserve par moment son lot de pépites, de succulents délires mis en forme par d’excellents comédiens (la séquence du tribunal, le trou dans la cinquième avenue, le train fantôme, et l’arrivée du Titanic – mieux vaut tard que jamais). Et même si le rire arrive plus souvent par l’intermédiaire de performances comiques individuelles que par l’intrigue à proprement parler, l’ambiance est toujours aussi géniale et l’atmosphère conserve un parfum d’outrecuidance. Cela semble juste un peu plus forcé et artificiel que dans le premier volet. Jusqu’à un final qui est lui, est complètement décevant et retombe comme un vieux soufflé.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : SOS Fantômes 2 [1989]
En choisissant de rester en terrain connu pour son deuxième volet, Ivan Reitman n’a pas voulu prendre le risque de perturber son audience. Mais ce qu’il gagne en sécurité, il le perd en spontanéité et, au final, il en ressort que la comparaison, inévitable, entre les deux volets, laisse apparaître de nombreuses faiblesses dans celui-ci (à part dans le domaine des effets spéciaux). Malgré tout, le film est souvent très drôle, porté par des comédiens de grand talent, qui ont pris apparemment un très grand plaisir à revêtir à nouveau la salopette de travail et à retravailler ensemble. Et ce n’est pas le final un peu raté qui va m’empêcher de penser que, avec un peu plus de culot, ce SOS Fantômes 2 aurait pu être un véritable bijou.
On a aimé
- Une atmosphère unique
- Une équipe de comédiens hors pairs
- De bons gags
- De bons effets spéciaux
On a moins bien aimé
- Un scénario sans surprise et souvent trop incohérent
- Un manque de folie dans la réalisation
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