Critique Le Mystère de la Lance Sacrée #1 [2006]

Fraîchement éconduit d’un cercle d’étudiants pour « abondance de diplômes », le rêveur mais surdoué Flynn Carson cède aux arguments maternels et accepte partir en quête d’un travail rémunéré. Il prête alors attention à un étrange courrier qu’il a reçu dernièrement, une convocation pour un entretien d’embauche au sein d’une mystérieuse Bibliothèque…
Le Mystère de la Lance Sacrée est le premier volet d’une trilogie produite par Dean Devlin pour le compte de la chaîne câblée TNT. Seuls deux ont été finalement tournés et ils narrent les aventures extraordinaires d’un conservateur de bibliothèque de génie, engagé par une organisation veillant sur les trésors de l’humanité, y compris les plus mystiques (l’Arche d’Alliance, Excalibur, La Boîte de Pandore, La Poule aux Œufs d’Or, ect.). Refuge de la majorité des trésors de l’Histoire Humaine, cette immense bibliothèque secrète attire, vous vous en doutez bien, les convoitises de tous les criminels et collectionneurs de la Planète. Et c’est le conservateur, assisté de quelques personnes, qui est chargé de protéger son intégrité.
Vous l’avez compris, la série de The Librarian (le titre original) lorgne sans aucun complexe vers Indiana Jones, A la Poursuite du Diamant Vert et autres Alan Quatermain. Et cela dans le plus pur esprit pulp. Ainsi, le premier opus met en scène un duo habituel (cerveau et muscle) propre à ce genre d’histoire qui se retrouve entraîné dans une quête à travers le Globe pour récupérer les différentes pièces composants un puissant artefact. Vous avez, ce genre d’associations de personnes dont tout semble contribuer à les séparer (culture, éducation, ect.), alors que l’on devine pertinemment qu’ils vont finir ensemble. Mais, ce coup-ci, on assiste à une inversion des rôles. Car si Flynn Carson (interprété par Noah Wyle, la star de la série Urgence) endosse le rôle de l’intellectuel un peu distrait et guère téméraire, c’est une femme (en l’occurrence l’actrice Sonya Walger, vue dans Lost) qui incarne le personnage de garde du corps. A la manière d’une Lara Croft, en quelque sorte, mais en plus blonde et sans nattes. Il en découle des situations très naïves mais - je dois l’avouer - que j’ai trouvé assez cocasses. Et même si la méthode n’est pas réellement révolutionnaire (le show télé Sidney Fox est bâti sur le même canevas), je me suis bien amusé à suivre l’évolution des rapports entre les deux personnages (qu’est-ce que je peux être bon public parfois !..).
Le Mystère de la Lance Sacrée va donc entraîner héros et spectateurs dans des tribulations exotiques qui enchaînent des situations tirées par les cheveux, il est vrai, mais qui ont le mérite d’être très mouvementées et pleines de rebondissements. Le ton est léger, l’humour rafraîchissant, et la bonne ambiance qui émane de l’ensemble nous fait oublier les approximations des effets numériques un peu fauchés ainsi que le manque de moyen dans la construction des décors (la jungle amazonienne semble ainsi particulièrement soumise au défrichement).
Bien sûr, ne vous attendez pas à voir de la nouveauté dans ce film. Car le réalisateur Peter Winther a décidé d’adhérer à cent pour cent aux codes du genre. Chamailleries dans le couple à coup de bons mots et de pointes légères, séquences d’émerveillement dans des ruines remplies de trésors enfouis, parcours initiatiques piégés, tribus indigènes, on ne sort guère des sentiers battus. Idem en ce qui concerne les méchants, qui semblent issus tout droit d’une BD. D’ailleurs, leur chef, interprété par Kyle McLachlan, ne rêve que d’une chose : s’emparer de la Lance du Destin pour devenir le maître du Monde ! Dans sa tache, il est aidé par une assistante asiatique (Kelly Hu), experte en arts martiaux. Ce qui, bien entendu, amènera un très amusant combat (un peu court tout de même) entre les deux femmes au cours d’un dénouement qui se voulait spectaculaire mais qui, par manque de moyen, est quand même assez léger.