Critique Le Secret de Térabithia [2007]

Voici un excellent petit roman destiné aux 10, 11 ans écrits en 1977 par l’auteure anglaise Katherine Paterson et qu’elle imagina pour son fils. L’adaptation cinématographique réalisée par Gabor Csupo est d’ailleurs actuellement projetée dans nos salles obscures. Une adaptation qui a vu le jour grâce aux producteurs du Monde de Narnia. Je dis bien « grâce » puisque cette adaptation de l’œuvre Le Secret de Térabithia mérite fortement d’être connue par un plus large public. C’est en allant voir ce film, très émouvant, que j’ai ressenti le besoin de lire l’œuvre originale. Je ne suis point déçue, car l’adaptation reste très proche du roman même si parfois des actions liées à certains personnages ont été allouer à d’autres.
Une œuvre originale très courte de 190 pages composée de gros caractère qui se lit très vite et qui contient des thèmes forts en émotion. Des thèmes qui peuvent toucher trois fois plus les enfants en croissance physique et surtout émotionnelle. Un subtil roman qui peut très bien être un "outil" instructif sur les différents points forts de la vie et les changements qui s'opère quand les enfants vont vers l'adolescence ou tout simplement quand leur personnalité n'est pas encore abouti.
L’histoire se déroule dans une petite bourgade américaine se trouvant juste à côté de Washington où Jess, élève de C.M.2, va voir sa vie changer de bout en bout grâce à la venue de la pétillante Leslie. Tous deux évoluant dans des milieux sociaux très différents vont s'apporter soutien contre les dures réalités de la vie comme la solitude, la différence face à leurs camarades, la peur des grands de 4ème ou dans la relation qu'ils entretiennent avec leurs parents. Leslie sera surtout l'ange révélateur de Jess et lui apportera confiance en lui en introduisant dans sa vie quotidienne un sentiment de liberté grâce à l’élaboration d’un endroit secret où tous d’eux exprimeront avec foi et conviction leur véritable identité.
« Le simple fait de descendre la colline en direction du bois le remplissait d’une sensation de chaleur et de bien-être à travers tout le corps. Plus il se rapprochait de la rivière à sec et de la corde suspendue au pommier, plus son cœur battait fort. »
Les envolées imaginaires du récit seront très succinctes. Katherine Paterson ne laisse pas les réalités de la vie, déboire et tristesse, passées au second plan par rapports aux moments fictifs pour que le lecteur puisse être très attentif aux sentiments ressentis par les différents personnages. C’est ce qui fait bien évidemment la force de cette histoire. Une belle façon de libérer l’esprit des enfants de comprendre leur univers si fragile face à une dure réalité qui s’impose à eux par différentes manières et sans faire attention à leur sensibilité et leur âge.