Critique Nous nous reverrons... hier [2005]
Avis critique rédigé par Manu B. le mercredi 18 avril 2007 à 20h53
Retour vers le triste futur
"C'était un jour différent.
En quoi? Il était bien incapable de le dire, tandis que son esprit moulinait mollement pour se rappeler qui il était et où il se trouvait.
Telle fut cependant la première réflexion qui s'insinua dans son cerveau.
C'était un jour différent..."
La fine équipe, c'est Nico, Bob et Capucine. Pratiquement inséparables depuis des années, ils se retrouvent pour l'un des événements de l'année 1999 en france: l'éclipse totale du soleil le 11 août. Ce qui se passe lorsque le soleil commence à être complètement occulté par la lune dépasse l'entendement: Nico se retrouve en plein milieu du débarquement allié, pilonné par les Allemeands du haut de leurs bunkers, Bob se réveille au fond d'une impasse pour se faire finalement cueillir par des soldats allemands de la deuxième guerre mondiale et Capucine reste seule en plein Paris juste avant que la capitale soit bombardée par des milliers d'avions, semant le feu et la fureur partout où le regard porte...
Fabrice et Nicolas sont deux auteurs Français qui pour un premier roman s'y prennent de manière originale puisqu'ils l'écrivent à deux, technique qui se pratique habituellement par les auteurs en fin de carrière... et d'inspiration.
Premier roman et première réussite, ce roman récolte le Prix du public de l'Armée des douze singes 2005.
Mais parlons un peu du roman. Il commence de manière assez légère avec de jeunes personnages d'une vingtaine d'années, plutôt complémentaire: on a le jeune Nico, plein d'allant, un peu intello sur les bords, accompagné du grand et bedonnant Bob, aux coups de boule et de fourchette faciles, et enfin la jolie Capucine, meilleure amie de Nico mais, on en conviendra très vite, dont ce dernier est fou amoureux depuis des années.
Et voilà ce trio transporté dans un autre quand. Et plus particulièrement dans la période la plus sombre du siècle dernier: la deuxième guerre mondiale, pendant l'occupation d'un certain Hitler.
Sauf que, un autre élément vient changer la donne pour les belligérants de cette période puisqu'un homme surgit du futur devient vite le conseiller personnel du triste Führer. Et cet homme détient toutes les connaissances pour contrecarrer les plans des forces alliées afin de remporter la victoire que l'on connaît.
C'est donc un roman à la double thématique que les auteurs ont imaginé. D'une part on a ce voyage dans le temps et la poursuite de cet évadé temporel à travers les décennies, qui n'est pas sans rappeler la patrouille du temps de Poul Anderson, qui pose sans arrêt la question de la boucle temporelle: et si l'on changeait le passé, le présent en serait-il affecté ou bien le passé prendrait il une autre branche pour aboutir à un présent parallèle ?
D'autre part, on a comme une uchronie, projection virtuelle où Hitler a réussit sa domination sur le monde entier, une projection à deux siècles, très sombre et très pessimiste, loin de ce qu'avait imaginé Philip K. Dick dans le maître du haut château, par exemple.
Parions que les deux auteurs se sont beaucoup documentés sur la période de la guerre, car on y trouve de nombreuses scènes réelles (tirées de photographies pour la plupart), d'extraits de discours ou bien de stratégies de batailles. Le résultat est que le lecteur a le sentiment de se trouver dans cette période de tension et de menace, mais dans le mauvais camp.
Toujours est-il qu'en prenant un personnage aussi charismatique, il fallait que nos héros le soient tout autant, voire plus, mais d'une manière sympathique. Ce qu'ils sont finalement. En fait, il faut prendre pratiquement comme une seule entité le duo Bob-Nico qui, se connaissant si bien, ont des dialogues bien rôdés. Les répliques fusent, la façon d'être à côté de la plaque de Bob met bien entendu Nico en valeur, par rapport à Capucine. Les traits sont un peu trop forcés pour être réalistes mais ils détendent sans conteste possible l'atmosphère et apportent la légèreté nécessaire pour ce roman.
D'autant que si le méchant personnage historique est Hitler, il en est un encore plus hideux et plus haineux: l'évadé temporel. C'est lui le personnage le plus fort et le plus marquant.
"Ma truie de mère m'a donné le jour en 2087, tirant mon âme éternelle où elle était bien tranquille vers ce monde de matière écoeurante, via son turérus puant.
[...]
Il est très facile de dépecer quelqu'un, il suffit de pratiquer une incision jusqu'aux muscles, en incluant le derme et la couche sous-sutanée, de saisir les bords de la plaie et de tirer avec précaution."
Un personnage peut-être trop haineux et qui adoucit le portrait du chancelier allemand.
Tous ces éléments combinés en font une histoire pleine de rebondissements, d'humour et d'aventures. C'est presque avec peine qu'on referme ce roman passionnant et savamment conduit.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Nous nous reverrons... hier [2005]
Voici une première oeuvre à quatre mains qui promet quant à l'avenir des deux auteurs. Nous nous reverrons...hier est une oeuvre aboutie sur le plan scénaristique et les personnages rendus sympathiques par un sens de la répartie très à propos nous donne une bouffée d'air dans cette histoire qui se déroule dans l'une des périodes les plus sombres de l'humanité.
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