Critique Le lagon de Fortuna Tome 1 [2007]
Avis critique rédigé par Lucie M. le dimanche 22 avril 2007 à 20h35
Les dents de la mer préhistorique !
L’action se situe durant les années 90, la plupart des ressources gazières et pétrolières sont épuisées. Cette pénurie déclenche une crise économique mondiale donnant lieu à la propension excessive de grandes entreprises prête à tout pour rechercher et trouver de nouveaux gisements. Leurs prospections se dirigent donc vers le seul endroit encore inconnu de l’être humain : les grands fonds marins. Carthago fait partie de ces grandes entreprises de forage et c’est en 1993, que l’une de leurs équipes de plongeurs découvre une caverne sous-marine très singulière. Cependant, la plupart de ceux-ci ne reviendront pas pour décrire cette immense caverne puisqu’un Mégalodon, grand prédateur préhistorique disparu depuis 5 millions d’années, de 21 mètres de long les dévore avec fureur. Un fait scientifique inattendu qui pourrait révolutionner l’équilibre écologique de notre Terre et remettre en question pas mal de choses. Pourtant, une preuve en image a été ramenée de cette titanesque caverne sous-marine et celle-ci va déclencher un véritable raz-de-marée !
Un premier tome efficace qui ouvre avec faste une nouvelle série de Bds signée Christophe Bec. Toujours bien entouré, le maestro du scénario fantastique sait choisir les dessinateurs avec lesquels il désire travailler. Des choix judicieux qui s’adaptent et collent au scénario comme un gant de velours à une main de fée. Depuis ces derniers temps, Christophe Bec n’arrête pas de créer des scénarios orignaux et accrocheurs ; déjà en 2006 il avait entamé son « dernier » album solo avec Le Temps des Loups puis dès 2007 il avait attaqué la nouvelle année en nous livrant, en compagnie de Stefano Raffaele, le sublime Pandémonium ; histoire terrifiante tirée d’un fait réel américain. Bien sur, la plupart d’entre nous le connaissent déjà grâce à la série Sanctuaire réalisée avec Xavier Dorison au scénario ; une série culte qui fut adaptée librement, depuis peu, en manga franco/belge dans la collection Shogun Seinen des Humanos par Stéphane Betbeder et Riccardo Crosa.
Malgré tout, dans toutes ces œuvres éclectiques, qu’elles soient personnelles ou réalisées en collaboration, des points communs perdurent même s’ils sont abordés de différente manière . Des thèmes récurrents comme l’homme se retrouvant face à des événements titanesques ; qu’ils soient surnaturels ou directement liés au comportement de l’être humain face aux ressources naturelles de notre bonne vielle Terre. Dans Carthago, le rapport qu’entretient l’homme avec la nature est au centre de l’histoire. Un rapport financier qui souille bien évidemment notre planète. Nous sommes donc confrontés à une Terre démunie de la majorité de ses ressources naturelles causant une course poursuite économique d’industries pétrolières désirant en trouver de nouvelle.
L’industrie de forage qui est au centre de l’intrigue se nomme Carthago et elle est administrée par un homme énigmatique portant une cagoule cachant les ravages du feu sur son visage ; celui-là même qui désire plus que tout que cette découverte demeure cachée aux yeux du grand public. Pourtant, ce ne sera pas le seul événement qui déclenchera l'intrigue ; ils seront nombreux et présentés par des sauts dans le temps, judicieux, même si quelquefois le lecteur peut se sentir légèrement perdu. Malgré cela, la construction épisodique de Carthago tome 1 tient la route. Nous retrouverons donc un commando de scientifiques écologistes prêts à tout pour rendre cette découverte publique appelant même à la rescousse une éminente océanologue, un mystérieux collectionneur milliardaire prêt à tout lui aussi pour posséder la preuve de cette étrange apparition, une gamine qui semble posséder des pouvoirs surnaturels liés à l’océan et nous aurons même à faire une seconde découverte survenue bien des années plutôt par un chercheur des fonds marins reconnus dans le milieu.
Bien évidemment, je ne peux vous dresser un portrait simplifié de l’ambiance qui se dégage de ce premier tome de Carthago, Le Lagon de Fortuna. Une ambiance parfois terrifiante quand nous sommes en compagnie des divers personnages dans les fonds marins où d’énormes Mégalodons évoluent avec appétit. Mais je peux facilement vous confier le plaisir que j’ai pris à parcourir ces 56 pages dessinées par Éric Henninot et mise en couleur par Delphine Rieu ; depuis peu sous les projecteurs avec la série de manga franco/belge Lolita HR. Le dessin réaliste de Henninot confère à l’album une teneur encore plus tangible et nous sommes conquis, également, par l’épuration de certaines des cases conférant au scénario encore plus de force. La mise en couleur de Delphine Rieu est admirable elle réussit à faire transparaître une luminosité éclatante aux différentes cases et étoffe avec naturel des scènes se déroulant la plupart du temps en extérieur.
La conclusion de Lucie M. à propos de la Bande Dessinée : Le lagon de Fortuna Tome 1 [2007]
La Lagune de Fortuna est un premier tome révélateur d’une œuvre qui s’annonce complexe où à chaque page tournée notre curiosité est titillée. Christophe Bec réussit encore une fois à nous captiver en nous livrant un scénario traitant du harassement de notre environnement face à la raréfaction de nos ressources naturelles causées par l’homme qu’un événement titanesque va troubler dans ses fondements même. Il collabore avec justesse avec le dessinateur Eric Henninot dont le coup de crayon réaliste colle à cette histoire efficacement et rehaussée par une mise en couleur éclatante réalisée par Delphine Rieu. Je vous conseille de lire ce premier tome de la série Carthago qui conquit de par son rythme épisodique effréné et avec une multidudes d'intrigues qui viennent se greffer à la découverte du Mégalodon.
Acheter la Bande Dessinée Le lagon de Fortuna en un clic
Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Le lagon de Fortuna sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.