Critique La montagne ensorcelée [1976]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 17 août 2007 à 15h16
Martiens amnésiques en culottes courtes
Frères et sœurs, Tony et Tia sont des orphelins aux capacités psychiques exceptionnelles. Recueillis dans un douiller foyer, ils essayent tant bien que mal de côtoyer les autres enfants sans trop attiser leur curiosité.
Un jour, ils sauvent un adulte d’un accident. Ce dernier, très intrigué, en vient à penser que les dons de ces enfants pourraient bien être utiles au bon développement des affaires de son employeur…
La Montagne Ensorcelée est l’un des tous derniers représentants de cette vague de films Disney qui ont noyé les écrans américains tout au long des années 60 et durant une bonne partie des années 70. Film jugé à l’époque comme plus familial - comme les autres d’ailleurs - qu’exclusivement réservé aux plus jeunes, cette œuvre de John Hough se veut un récit aventureux rempli de suspens, mais surtout un divertissement innocent et sans prétention.
Directement inspiré d’un roman de Alexander Key, La Montagne Ensorcelée met en scène deux enfants doués d’extraordinaires pouvoirs. Leur origine, qui est inconnue (on la devine quand même un peu), va être découverte progressivement au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, à partir de vagues visions sur leur passé que connaît régulièrement la petite fille mais aussi au moyen d’une révélation un peu ballot dans la deuxième partie du métrage. Arrachés de leur foyer par des adultes peu scrupuleux, ils vont s’enfuir grâce aux pouvoirs empathiques qu’ils ont sur les animaux (un chat espiègle, un gros nounours sympa et un magnifique étalon) et rencontrer au cours de leur cavale un brave papi un peu grincheux.
Ce scénario sous le coude, le versatile et parfois inspiré John Hough (une filmo qui va du excellent Incubus au calamiteux Hurlements IV) met donc en scène, d’une réalisation pépère, une histoire bon enfant, dénuée de toute perversion (même les méchants ne le sont guère) et sentant bon la boisson cacaotée. Inutile donc d’insister sur le fait que cela n’est guère trépidant, d’autant plus que l’on sent peser sur le film les conséquences d’un copieux poids générationnel (une naïveté dans le ton qui aujourd’hui prête à sourire) et que l’absence d’humour (contrairement à l’Espion aux pattes de velours, au Chat qui vient de l'espace , et surtout à la série des Coccinelles) attribue à la narration une couleur un peu scolaire.
Cependant, la vision de cette Montagne Ensorcelée – qui se verra attribuer une séquelle et même une série télé dérivée -, est plutôt agréable à visionner, notamment pour les plus jeunes spectateurs, avec cette ambiance sympathique et récréative. La distribution pèse pour beaucoup dans le climat agréable qui se dégage durant toute la durée du métrage, même si les deux enfants - Kim Richards (la tante de Paris Hilton !) et Ike Eisenmann -, malgré leur grande et précoce expérience, ont parfois du mal à porter le poids d’un film ou ils apparaissent à l’écran pratiquement en permanence, et sans artifices. En fait, leurs petites défaillances sont bien compensées par les prestations, tout en douceur et en subtilité, de ces trois exceptionnels comédiens que sont Eddie Albert, Donald Pleasence et Ray Milland. Qu’ils soient en vieux grognon, en affairiste obsessionnel ou en homme de main désabusé, ils sont tous trois très drôles et bien dans leur rôle.
Au niveau de la réalisation, comme je l’ai dit plus haut, cela n’a rien de transcendant. Cela sent même parfois le téléfilm du dimanche après-midi, le pur produit Club Disney. Cet élément important est vraiment le point faible du film auquel on pourrait ajouter des effets spéciaux approximatifs, notamment lors des séquences de vol montées par superposition d’image. En même temps, on pourrait, sans aucune honte à cela, prétendre que cette faiblesse technique n'en est pas une, tant ces deux aspects donnent au film un tout mignon aspect rétro, une atmosphère conte de fée qui lui sied plutôt bien.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : La montagne ensorcelée [1976]
La Montagne Ensorcelée est un sympathique film d’aventure, mâtiné de fantastique et de science-fiction, destiné aujourd’hui à un public de 7-9 ans. L’histoire est sympa, les enfants bien mignons et les personnages qui gravitent autour d’eux haut en couleur et guère dangereux, dans le plus pur esprit Disney. On ne plus cependant le considérer vraiment comme un film familial, tant l’état d’esprit des gens et les techniques de cinéma ont «évolué » en plus d’un quart de siècle.
On a aimé
- Un spectacle inoffensif et récréatif
- Interprétation de qualité
- Très divertissant
On a moins bien aimé
- Mise en scène un peu démodée
- Scénario et situations parfois très naïfs
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