Critique Creatures The World Forgot [1971]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 6 décembre 2007 à 15h36
Préhistosoporifique…
Sur un vaste plateau en carton-pâte, surmonté de menaçants volcans de polystyrène vit une tribu préhistorique vêtue de carpettes, de bikinis et de tapis de salle de bain ; une tribu sauvage, aux mœurs délurées et aux coutumes cruelles.
Un jour, la punition divine s’abat sur ces sauvages décadents. Eructant des flots de Heinz Tomato Ketchup, les volcans expriment leur colère avec rage, alors que le plateau, se brisant en mille morceaux, engloutit nombre de figurants hirsutes dans les sous-sols du décor.
Se retrouvant sans refuge, les survivants de cette apocalypse mesurée sont alors obligés de migrer. Leur exode va les faire traverser la campagne anglaise, pleine de terribles dangers comme un serpent en caoutchouc affamé ou un mec portant une panoplie d’ours Colargol. Durant ce périple, le chef de la tribu va également courir la gueuse et frayer avec une blonde autochtone. De cette union bestiale, résultat de transes et de danses orientales obscènes, naîtra des jumeaux ; Romulus et Rémus, euh… Mak et Toomak. Veuillez m’excuser de la méprise. Une erreur d’ailleurs peu surprenante, tant les évènements qui vont suivre ne manquent pas de rappeler ceux qui agrémentent la légende des fils de la Louve.
En effet, une lutte pour le pouvoir va éclater entre le fils blond et le fils brun. Après une adolescence au quotidien rendu difficile par une improbable coupe « hair metal » et une compétitivité entretenue par un père plus que sévère, ils finissent par en arriver aux mains et aux porcs-épics dans la gueule. Pour le pouvoir, bien entendu, mais aussi pour les beaux yeux de la vamp norvégienne Julie Ege. Ce combat fratricide va finalement voir le gentil l’emporter sur le méchant, mais ce dernier, grand prince (ou gros dégonflé), décide d’abandonner le pouvoir à son vilain frangin et il quitte le clan avec sa suite.
Creatures The Lost Forgot est la quatrième et dernière production Hammer dans le domaine de la pulp fiction préhistorique. Elle se veut la plus réaliste, plus certainement par manque de moyen que pour matérialiser un désir de véracité historique… elle se contentera d’être de loin la plus nulle et la moins amusante. Car le film, muet, est d’un ennui presque total. On y voit - pendant presque toute la durée du tournage - des blonds et des bruns se grogner dessus en montrant les dents ou en se balançant des caillasses. Et quand ils ne le font pas, ils forniquent hors cadre. En dehors de ça, il n’y presque rien à se jeter sous le mirettes.
Les effets spéciaux sont assez réussis pour l’époque, notamment dans le cas de l’éruption volcanique et du tremblement de terre, mais la réalisation est tellement mal goupillée, avec ces figurants qui se jette volontairement dans des gouffres béants, que l’on y croit pas une minute. Quand à la présence de la faune préhistorique, c’est la misère totale. Le plus gênant est que les auteurs, malgré les incohérences et les approximations scientifiques qui fourmillent dans ce film, ont tenté de supprimer l’esthétique pulp propre à ce type de métrage. Et c’est l’héroïne, incarnée par Julie Ege, qui fait en grande partie les frais de ce choix navrant. Il n’y a qu’à comparer les prestations de Martine Beswick, Raquel Welsh et surtout Victoria Vetri dans les précédents volets pour se rendre compte que le gommage de l’élément « sexy prehistoric woman » est préjudiciable au film. Surtout que certains aspects comme le cérémonial nuptial, vraiment très « exotique » dans le sens victorien du terme, semblent sortir tout droit d’un récit « Pellucidarien » de Edgar Rice Burroughs.
NB: Si vous voulez jeter un œil sur les autres productions Hammer - autrement meilleurs - traitant du même sujet, les voici : Un Million d'années avant J.-C. Prehistoric Women Quand les dinosaures dominaient le monde
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Creatures The World Forgot [1971]
Franchement, Creatures The World Forgot est le film le moins de connu du département préhistorique de la Hammer et c’est vraiment justifié. Ce métrage dégage un parfum d’ennui propre à faire bailler le spectateur le plus insomniaque. Par conscience professionnelle, j’ai tenu jusqu’au bout, mais franchement, cela n’en vaut vraiment pas la peine. Croyez-moi.
On a aimé
- Peut être visionné sans le son
On a moins bien aimé
- Terriblement ennuyant
- Un aspect pulp malheureusement gommé
- Un scénario sans relief
- Une faune minable
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