Critique Cendres [2007]
Avis critique rédigé par Manu B. le mercredi 19 décembre 2007 à 13h47
Cendres
"Je m'appelle Renaud; c'est le nom qu'a voulu me donner mon père, dès qu'il m'a vu sortir du ventre de ma mère. C'était à l'époque où les maris pouvaient encore assister à l'accouchement. Ce temps semble à présent révolu, et personne ne saurait dire exactement pourquoi. Accouche-t-on seulement toujours, quelque part ?..."
C'est à l'occasion des Utopiales 2007 que ce recueil est paru.
Depuis quelques temps, le site ActuSF se veut éditeur en plus d'être un site SF de qualité. Ils ont décidé d'éditer ou rééditer des textes de Roland C. Wagner (HPL, celui qui bave et qui glougloutte) et Thierry Di Rollo en est la nouvelle victime!
Au programme:
- Cendres.
- Jaune papillon
- Les hommes dans le château
- Quelques grains de riz
Avec une couverture réalisée par Daylon (http://daylonmw.com/), Thierry Di Rollo ne pouvait trouver meilleure vitrine pour ce recueil court. Un recueil dont seul les hommes du château est un inédit, les autres textes ayant déjà été publiés dans La Geste et Nestiveqnen.
Cendres est une nouvelle où le pessimisme est pesant, l'histoire se déroulant dans un camp de réfugiés. On devine comment peuvent évoluer les relations humaines dans des conditions extrêmes telles que celles d'un camp coupé du monde. La loi du "chacun pour soi" prend le pas sur le sens civique des gens, sur le sens humain. L'homme se bestialise rapidement lorsque le désespoir devient trop grand. C'est sombre et c'est très fort.
Jaune papillon est aussi un texte assez noir où un vieillard est kidnappé et emmené vers l'endroit qu'il ne faut pas. Cette personne passe par tout un tas de réflexions assez dérangeantes pour le lecteur, Thierry Di Rollo ayant le don de mettre le doigt là où ça fait mal.
La nouvelle les hommes dans le château est cette fois-ci un peu plus glauque mais en même temps plus représentative de ce que l'auteur produit dans ses romans, à savoir: une personne écrasée par un système tentant de s'échapper de sa condition intolérable, et qui finalement bascule au moment où on s'y attend le moins. Et cette fuite est rendue difficile par la tentation de sa propre conscience (est-ce d'ailleurs sa propre conscience?) sous la forme d'une voix dans sa tête. Une voix qui a l'accent de la mort.
Enfin, quelques grains de riz est une nouvelle qui tient particulièrement l'auteur à coeur (on l'entendra dans son interview très prochainement), puisqu'il y parle de la chanson "Eleanor Rigby" des Beatles, une chanson qu'il qualifie de très noire, et qui l'a profondément marqué. D'où le ton sentimental.
On ne peut se tromper sur la qualité de ce recueil, même si la nouvelle n'est pas l'exercice favori de Thierry Di Rollo, un exercice d'ailleurs fort difficile.
La conclusion de Manu B. à propos du Recueil de nouvelles : Cendres [2007]
Ce recueil de quatre nouvelles n'est qu'une lucarne vers les mondes de Thierry Di Rollo. Pour plonger un peu plus au fond de l'univers de cet auteur, n'hésitez pas à vous aventurer dans la profondeur des tombes, la lumière des morts, Meddik et les trois reliques d'Orvil Fischer. Vous n'en ressortirez pas indemnes.
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