Critique Des Choses fragiles [2009]

Neil Gaiman est l'un des auteurs britanniques qui ont le plus marqué ces dernières années. Sandman, american gods, anansi boys, neverwhere, Coraline et le très connu (depuis cet hiver) stardust, c'est lui. On le connaît un peu moins pour ses nouvelles, à part peut-être son recueil miroirs et fumée, et pourtant, c'est un formidable nouvelliste. Fragile things rassemble parmi ses meilleurs textes, parfois primés, mais souvent remarquables, vingt sept pour être précis, dont de véritables perles. On compte donc: a study in esmerald, the fairy reel; October in the chair; the hidden chamber, forbidden brides of the faceless slaves in the secret house of the night of dread desire; the flints of memory lane; closing time, going wodwo; bitter grounds; other people; keepsakes and treasures; good boys deserve favours; strange little girls; harlequin valentine; locks; the problem of Susan; instructions; my life; feeders and eaters; diseasemaker's croup; Goliath; pages from a journal found in a shoebox left in a greyhound bus somewhere between Tulsa, Oklahoma and Louisville, Kentucky; how to talk to girls at parties; the day the saucers came; sunbird; inventing Aladdin; the monarch of the Glen.
Comme dans miroirs et fumée, Neil Gaiman nous explique en quelques phrases le contexte de chaque texte, parfois une histoire assez étonnante sur la résurgence d'un autre, un détail sur un dernier. C'est souvent pertinent et instructif et cela permet de comprendre après coup la légitimité de la nouvelle.
Fragile things est un vrai plaisir dans la mesure où ce recueil rassemble des textes de tout poil. On a là un aperçu de toute la palette créative de l'auteur. Il met son talent au service de différents genres de la littérature -souvent le fantastique- avec l'agilité et la dextérité d'un jongleur de mots. Certains sont pleins d'humour, d'autres empreints de mélancolie, des textes un peu plus noirs ou même gothiques. On compte aussi quelques poèmes auxquels je n'ai personnellement pas accroché, tenant presque de l'anecdotique, et aussi un texte pour illustrer un livre de Tori Amos.
Morceaux choisis. Difficile de relater ou d'analyser ici chacune des nouvelles. Pourtant, si un texte vous revient en mémoire six mois après sa lecture, nulle doute qu'il vous a profondément marqué. C'est le cas d'October in the chair: à l'occasion de la réunion des différents mois, Octobre se met à raconter une histoire. Magnifique, tragique. Elle a entre outre gagné le Locus 2003. Celle dont on se souvient aussi est (peut être) keepsakers and treasures décrivant la recherche de la perfection à travers les yeux d'un jeune homme malmené par le destin. Sur un autre plan, la courte nouvelle the flints of memory lane est courte, simple et concise, dont la chute brillante vous fait froid dans le dos. L'histoire de fantômes parfaite. Dans la veine des morts vivants, bitter grounds est aussi marquante que la précédente. Tout comme other people. Le summum de la nouvelle efficace.
Inutile de tout détailler. Le reste est de la même veine, dont how to talk to girls at parties, prix Hugo de la nouvelle en 2007.