Critique La Cabane de l'aiguilleur [2008]
Avis critique rédigé par Manu B. le lundi 21 avril 2008 à 13h23
Premier roman fantastique
"Lorsque le train s'arracha des montagnes pour pénétrer dans la vallée gorgée de brouillard, seul L'Os ne dormait pas sur le wagon plat, et c'est lui qui vit le flic de la compagnie de chemin de fer..."
Dans une petite ville du Midwest, Travis Fisher, jeune homme atterrit chez son oncle Creath, qui le recueille, suite à la mort de sa belle-soeur, à condition de travailler dans son usine. Si Travis est contraint de faire des efforts pour s'adapter dans cette petite bourgade où les ragots et les bigots sont légions, sa rencontre avec une autre pensionnaire de la maison de Creath, Anna, pose la question de sa présence dans cette demeure. Et si Travis commence à sortir avec Nancy Wilcox, son caractère ombrageux ressort peu à peu et le mystère s'épaissit aussi un peu plus. Car chacun dans le village y va de sa théorie. A l'autre bout du pays, L'Os devient le compagnon des vagabonds qui vont d'un train à l'autre. Mais l'Appel se fait de plus en plus sentir en lui...
C'est en 1986 que Robert Charles Wilson a écrit et publié son premier roman. Faisant suite à une commande express, l'auteur canadien envoie ses deux premiers chapitres sans avoir une idée précise du déroulement. Ce roman terminera finaliste pour le prix Philip K. Dick en 1986. Un beau parcours pour le premier roman du futur vainqueur du Hugo en 2006, avec Spin. Dans la ligne éditoriale de la coll. Lunes d'encre de Gilles Dumay aux éditions Denoël, Robert Charles Wilson est de nouveau publié avec un gros volume comprenant Mysterium, la cabane de l'aiguilleur et six nouvelles inédites. C'est l'occasion de redécouvrir Mysterium, et surtout le premier roman de cet écrivain devenu aujourd'hui incontournable. Il est réédité aux éd. Gallimard Coll. Folio SF en dévrier 2011.
Pour une oeuvre de jeunesse, le public aurait pu s'attendre à un roman avec de nombreux défauts, sur le plan stylistique comme sur le plan scénaristique, et pourtant l'auteur évite les pièges en écrivant une histoire simple et atypique. Ce qui est frappant, quand on lit la production de Robert Charles Wilson, c'est que la cabane de l'aiguilleur contient déjà la construction et les thèmes récurrents de bon nombre de ses futurs romans. Dans cette ville frappée par la dépression américaine, le sujet principal du roman est déjà le personnage. On y raconte, avec talent déjà, ses doutes, ses états d'âme, ses aspirations. Il y est dépeint avec ses qualités morales comme ses défauts caractéristiques. Travis Fisher est un beau personnage confronté à une réalité qui dépasse son entendement. Cette situation extraordinaire va nous permettre de révéler sa véritable nature. Il y rencontre des protagonistes forts, notamment ce duo Anna-L'Os. Et même si on tombe un peu dans la caricature avec des personnages secondaires comme Greg Morrow, où l'on voit les limites du jeune Wilson, il semble déjà posséder un style, une maîtrise de l'écriture là où d'autres ont entamé leur carrière de manière catastrophique.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : La Cabane de l'aiguilleur [2008]
Au delà du phénomène "premier roman" où la curiosité peut l'emporter sur le reste, la cabane de l'aiguilleur est un bon roman tout court. Pas de quoi rougir, monsieur Wilson.
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