Critique Nid de coucou [2007]
Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 6 mai 2008 à 13h18
L'île aux enfants et aux monstres méchants
"Casimir: Bonjour les amis! C'est moi, Casimir!
Le choeur: Bonjour Casimir!
Casimir: Je suis bien content de vous retrouver! Nous allons bien nous amuser, j'ai tant de choses à vous raconter!
Dans l'île aux enfants, on glisse sur les toboggans, on joue à trappe-trappe; sur les taches de couleur pastels, les enfants courent, la bande-son fait gazouiller les oiseaux, un faux soleil illumine le kiosque de la piazza. Casimir déambule dans son royaume, il se prend soudain la tête. François, un humain, quitte son cheval à bascule, inquiet..."
Dix-sept nouvelles composent ce recueil. Dix-sept dont certaines ont déjà été publiées chez d'autres éditeurs. Mais ce patchwork, malgré la foultitude de thèmes abordés, malgré le fouillis apparent, a une certaine cohérence. Bien malin qui aurait tablé sur un tel constat s'il avait pris les nouvelles une à une, mais le fait est que chacune apporte une pierre à l'édifice.
Le Gwondanaworld.
Tout commence avec le pétage de plomb de Casimir sur l'île aux enfants. Car ici les monstres gentils, qui ont été chantés pendant des années, ne sont pas aussi sympathiques qu'on le croit. L'histoire est tout autre. Elle se déroule d'ailleurs à une autre époque. D'autant qu'une bataille, une guerre a lieu pour le pouvoir. Elle oppose deux grands personnages: le Grand Coucou et Casimir. Et ce dernier est en fait un monstre sanguinaire, un despote cruel et dénué de sentiments. Le croire gentil dénote notre incapacité à voir le vrai visage du mal. Les dinosaures n'ont d'ailleurs jamais, jamais été gentils. David Calvo nous le prouve par les nombreux témoignages et histoires autour de ce mythe, ce faux conte pour enfants.
Si vous n'avez encore jamais pénétré l'univers déjanté de cet auteur, Nid de coucou risque de vous causer un choc, une révulsion, une attraction morbide, un gloubiboulga d'émotions. Il est de la génération Casimir et nous le montre. A sa manière.
Certaines de ses nouvelles sont extrêmement marquantes. Certains thèmes qu'il aborde touchent le lecteur et le retournent. Comme s'il voulait nous ménager, il caresse soudain dans le sens du poil, puis replonge le couteau là où ça fait le plus mal.
David Calvo est un fou (ou un génie) mais d'une douce folie qui invente ou réinvente la SF, avec des thèmes et un style qui ne ménagent pas ses lecteurs.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Nid de coucou [2007]
Nid de coucou est -une de plus!- une expérience littéraire rare. Parfois un truc de geek, ou un truc de barjot, parfois burlesque et amusant. Nul doute que ce recueil ne laissera aucun lecteur indifférent. Il risque même de devenir mythique à force de casser les mythes. De quoi traumatiser les trentenaires et de ne pas laisser leurs enfants voir les rediffusions de l'île aux enfants.
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