Critique Zombie King and the Legion of Doom [2006]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 12 juin 2008 à 14h20

Des lutteurs masqués mexicains, des bimbos et des zombies

Ulysses, le plus réputé des Luchadores, se rend chez ses potes Blue Saint et Mercedes, histoire de décompresser. Le soir, alors qu'il va assister à un combat entre son grand rival Tikki et des zombies catcheurs, des filles sont assassinées sur le parking du club. Evidemment, la police soupçonne immédiatement les zombies domestiques de Tikki mais la vérité est tout autre. En fait, ces meurtres sont le fait de morts-vivants élevés et dressés par un trio diabolique composé de Zombie King et ses deux âmes damnées: la venimeuse French Vixen et le perfide Murdelizer...
Il y a quelques temps, le trublion Jack Black rendait un bel hommage à la Lucha Libre lors de son délirant Nacho Libre (ah, le fameux Esqueleto, je me marre encore en y repensant!). Là, dans ce Zombie King and the Legion of Doom, le réalisateur Stacey Case va encore plus loin dans la récupération puiqu'il va faire opposer ses luchadores à des super vilains (également masqués) et des créatures fantastiques - ici des zombies génétiquement modifiés. On nage donc en plein dans une sorte de revival de ces films des années 60-70, dans lesquels les Santo et autres Blue Demon affrontaient, dans des délires pulps et potaches, des hordes de monstres et de savants mégalomanes. Poussant l'aspect référentiel jusqu'au bout, le cinéaste prend même bien soin de remettre en place le jeu posé et les attitudes de ces anciennes gloires, allant même jusqu'à confier les rôles a des véritables catcheurs (dont le très réputé luchador Rob "El Fuego" Etcheverria). Evidemment, en contrepartie, le niveau d'interprétation en prend un sacré coup.
Mais Zombie King n'est pas seulement un film de luchadores dépoussiéré. Non, car Stacey Case a décidé d'y introduire d'autres éléments de sous-culture, transformant son film en un véritable "orgasmatron" pour nerds et autres geeks. Sa réalisation lorgne en effet de manière insistante vers les productions Troma. Nenettes dénudées, effets gore style grand guignol, gags débiles et musique rock’n'roll sont donc de la fête et transforment le film en un assez jouissif spectacle potache et décousu. Un résultat qui me pousse d'ailleurs à me demander comment George Romero - qui, de plus, devait dans un premier temps le réaliser! - en est arrivé à accepter de produire un film qui se trouve finalement à des années lumière de son univers.


Il n'empêche que, malgré sa crétinerie et son aspect Z assumé, le film réussit à être assez drôle. Un comique de situation, bien entendu, et qui ne fonctionnera que sur les spectateurs ayant des "solides références" dans le domaine (ma chère et tendre s'est endormie au bout d'un quart d'heure). Il faut dire que le déroulement de ce film de zombies entrecoupé de séquences de lucha libre amène une ambiance assez bizarre et, si l'on ajoute le fait que le maquillage des morts-vivants est plus que rudimentaire, cela ne manque pas de laisser perplexe les non-initiés (comme le fait que le luchador n'enlève jamais, mais alors jamais, son masque). Par contre, personnellement, j'ai apprécié. Notamment ce "choc" des cultures qui entraîne souvent des situations cocasses. Par exemple, les luchadores n'étant pas équipés d'armes à feu, la seule solution pour eux de se débarrasser des zombies est de leur arracher la tête... à mains nues! Le tout se faisant évidemment dans des hectolitres de sang factice. Le mélange musical est également assez délirant, les passages de balade mariachi alternant avec les rytmiques plus tendues de la musique rock, et cela dans l'anarchie la plus totale.
Comme je le disais un peu plus haut, l'aspect cinéma indépendant est assez marqué, notamment dans le domaine de la scream queen et de la bimbo. Ici, les tromettes cèdent la place à des filles nettement moins bien roulées mais aussi peu frileuses que les protégées de Lloyd Kaufman - et tout aussi adeptes des derniers piercing et tatoo à la mode. Du coté des effets gore, on sent bien dans leur conception l'aspect low budget mais leur coté grand guignol est suffisamment "criard" pour que l'on fasse fi de leurs imperfections. Enucléations, arrachages de têtes, éviscérations et séquences de cannibalisme agrémentent donc ce métrage entre deux bastons mettant aux prises des mecs et des filles masqués (on pourrait se croire parfois dans un épisode trash des Power Rangers). C'est véritablement n'importe quoi mais c'est réalisé de manière si bon enfant (ce n'est en effet jamais malsain) que cela se passe quand même sans dommage.
Par contre, quelques détails sont agaçants. La voix off, tout d'abord, qui plombe totalement le rythme. Bon, c'est vrai, ce n'est pas gratuit car, ce faisant, Stacey Case vise à rendre hommage à ces films Grindhouse qui étaient friands de cette astuce narrative. Mais dans le domaine de la référence, point trop n'en faut et là, pour le coup, le cinéaste dépasse les limites du raisonnable. Les passages introspectifs sont par conséquent excessivement chiants (heureusement, ils sont assez rares). Puis, il y a le montage, un peu trop décousu et rudimentaire. A l'époque ou les techniques de narration ont évolué vers la sophistication "video-clippesque", ce retour en arrière nous donne parfois l'impression d'assister à un épisode de ces feuilletons brésiliens qui pourrissaient nos petits écrans dans les années 80. Ce qui, je l'avoue, est apte à décourager les plus bissophiles d'entre nous. Et enfin, il y a le doublage français, d'une mollesse absolument insupportable. Heureusement, le DVD de Neo Publishing comprend une piste en version originale 5.1

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Zombie King and the Legion of Doom [2006]

Auteur Nicolas L.
50

Zombie King and the Legion of Doom est une sympathique série Z de luxe. Cependant, amis lecteurs, je vous préviens: il faut être doté d'un fort penchant pour l'humour potache et absurde pour appréhender ce fourre-tout référentiel et bordélique à sa juste valeur. Avec ce film mélangeant l'horreur bis et le film de luchadores, le cinéaste Stacey Case marche à la fois sur les traces d'un Kevin Smith et d'un Peter Jackson. Sans toutefois parvenir à égaler ni l'un ni l'autre, il arrive cependant à offrir aux fans de ce type de films un spectacle délirant et rock’n’roll.

On a aimé

  • Une série Z bien délirante, stupide et potache
  • Une tonne de références bis qui vont plaire aux fans
  • Du gore, des nichons, de la baston

On a moins bien aimé

  • Faut vraiment apprécier l'humour potache
  • Interprétation à la limite de l'amateurisme
  • La voix off, horrible
  • Un montage un peu mou

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