Critique Max Payne [2008]

Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 26 octobre 2008 à 18h46

Un nouveau justicier dans la ville

Il y avait plusieurs raisons de craindre ce Max Payne. Tout d’abord, il est l’adaptation cinématographique d’un jeu vidéo et, pour l’instant, on ne peut pas dire que les récupérations d’univers ludiques aient engendré des œuvres mémorables (du moins dans le bon sens du terme). Ensuite le réalisateur choisi pour l’occasion n’est nul autre que celui qui avait signé l’horrible remake de La malédiction. Deux arguments qui nous laissaient croire qu’il n’y avait pas grand-chose à espérer de ce métrage. Pourtant, au final, après sa vision, je ne serai pas aussi catégorique…

Pour resituer le personnage, sachez que Max Payne était un policier heureux, un mari aimant et aimé, et il était aussi depuis peu père de famille. Mais tout tourna en cauchemar lorsqu’il découvrit sa famille assassinée. Depuis la seule chose qui importe pour Max, c’est retrouver les coupables et venger sa famille.

Produit par 3D Realms (le fameux Duke Nukem c’est eux !) et édité par Gathering of Developers en juillet 2001, suivi d’une séquelle en 2003, Max Payne fut une belle réussite vidéo-ludique (du moins, commercialement parlant). Il est donc peu étonnant de voir le cinéma s’intéresser à cette licence qui, elle-même, en son temps, se voulait porteuses de diverses références cinématographiques. En effet, le jeu baignait dans une atmosphère Matrixienne avec moult effets de « bullet time » et dégageait une forte ambiance « film noir ».



Tout d'abord, il faut reconnaître au film une certaine fidélité à l’esprit Max Payne, et les fans du jeu devraient donc, sur ce point, apprécier l’effort à son juste titre. Bien sûr, le scénariste Beau Thorne (il signe ici son premier scénario) réajuste quelques idées ici et là et en profite pour y apporter une ambiance plus surnaturelle, mais le style et l’esprit sont bien présents. Maintenant cela fonctionne-t-il d’un point de vue cinématographique ? A l’évidence Max Payne (le jeu) tire son efficacité sur des passages construits à partir de clichés cinématographiques. En conservant cette approche, le cinéaste ne peut éviter l’inévitable. Le film souffre en effet d’un taux de prévisibilité énorme. Dès les 5 premières minutes, le spectateur comprend qui est le méchant, qui est le traître, qui mourra (ou pas) et parvient à anticiper les moindres évènements. De plus, dramatiquement parlant, certains ne verront en ce May Payne version cinéma qu’un modeste « Punisher » de plus.

Perçu ainsi, Max Payne peu apparaître comme un échec, pourtant, visuellement, le film m’a enthousiasmé ! Le résultat graphique - lorgnant largement vers Sin City et nous présentant des créatures dignes des « Stryges » de Richard Guérineau - est tellement réussi qu’à tout moment le film est un véritable régal pour les yeux. Jonathan Sela démontre un savoir-faire indéniable dans sa tâche de directeur de la photographie et il est certain que le film lui doit beaucoup. Et comme son travail est appuyé par des effets visuels pouvant amener chaque morceau de péloches à être considéré comme un tableau… Bref, c’est fichtrement beau !

Une illusion graphique qui permet d’ailleurs de ne pas trop s’attarder – du moins sur le moment – sur les différentes incohérences météorologiques comme sur certains problèmes de raccords de plans. Quant à la réalisation de John Moore, faute d’être personnelle et impliquée, elle aura au moins le mérite d’être efficace et assez bien rythmée.

On me dira, qu’en est-il des fameux « bullet time » ? Car Max Payne c’est surtout et avant tout la transposition du « bullet time » cinématographique dans le monde des jeux vidéos (une nouveauté dans le domaine, alors qu’au cinéma l’utilisation de cet artifice date de « Perdu dans l’espace » - certains diront de la grande époque John Woo qui sut utiliser les ralentis comme personne sans pour autant se servir des ordinateurs). Dans le film de John Moore ces effets se font assez rares (tant mieux) et, de plus, ils ne sont pas forcément impressionnants (tant pis).

Le film se voit doté d’un casting au capital sympathie agréable. Mark Wahlberg en tête. Interprétant avec une (appréciable) certaine froideur son personnage, il n’a rien à envier aux autres justiciers vengeurs qui parfois délaissent leur plaque de flics pour aller casser du méchant. De même que l’on prend toujours plaisir à voir le talent de la famille Bridges exprimé sur la toile, comme ici Beau Bridges, au second rôle certes stéréotypé au maximum, mais doté d’un charisme toujours intact. Pour finir, il est bon de noter le come-back d’un Chris O'Donnell qui eut un mal fou à faire oublier sa prestation de Robin. Heureusement pour lui, l’âge lui donne plus de crédibilité et les jeunes femmes ne devraient pas rester insensibles à son regard bleu.

La conclusion de à propos du Film : Max Payne [2008]

Auteur Richard B.
50

Si du côté scénario ce Max Payne cinématographique cumule les clichés et possède un scénario tenant sur une simple feuille de papier, visuellement l’œuvre est remarquablement soignée et ne manque jamais de rythme. En termes d’adaptation de jeu vidéo, Max Payne peut être considéré comme l’une des plus réussies.

On a aimé

  • Très belle photographie
    Des acteurs attachant
    Une bonne ambiance comics-book
    De superbes créatures !

On a moins bien aimé

  • Un scénario ultra léger
    Une réalisation passe-partout
    Un film qui aurait pu - et dû - être plus noir

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