Critique Le Monde vert [1962]
Avis critique rédigé par Manu B. le dimanche 25 janvier 2009 à 20h06
Les aventures de Gren et de la morille
"Obéissant à une loi inéluctable, toutes choses croissaient, se développaient dans le désordre et l'étrangeté. La chaleur, la lumière, l'humidité étaient constantes. Elles l'étaient depuis... personne ne savait depuis combien de temps. "Depuis quand...?" "Pourquoi...?" C'étaient là des questions que nul n'avait plus l'idée de poser. Réfléchir n'avait plus de sens. Dans ce monde, un seul problème se posait: croître. C'était le règne du végétal. C'était un monde qui ressemblait à une serre..."
Dans un futur bien lointain, la planète Terre est un vaste monde recouvert de végétaux de toutes sortes. Les formes de vie ont changé depuis que l'Homme n'en est plus le maître: les animaux ne sont plus que de la vermine, face au règne végétal qui a développé toutes sortes de stratégies de survie. Les hommes existent encore, bien que restreints, regroupés en tribus: Lili-yo est une des chefs de l'une d'entre elles, dans un schéma matriarcal qui est la norme aujourd'hui. Mais aujourd'hui, elle doit avec les adultes prendre le chemin des zones élevées du banian et laisser les jeunes prendre leur destin en main...
Brian Aldiss est un de ces auteurs ayant oeuvré pour la new wave, aux côtés de Michael Moorcock. Ecrivain de premier plan des années 60 à 90, on lui doit notamment la trilogie d'Helliconia, sa fresque. Il a aussi écrit Supertoys, Super-état, cryptozoïque, Croisière sans Escale, Frankenstein délivré et à l'est de la vie. De son expérience dans l'armée en 1943 lorsqu'il est allé en Birmanie, il a gardé le goût des forêts tropicales. Le Monde vert fut l'occasion pour lui de coucher sur papier ses souvenirs des étendues vertes à perte de vue dans une histoire à la fois touchante et dramatique. Ce roman/recueil est réédité chez Gallimard Folio SF en février prochain.
Une fois de plus, le futur sur Terre n'est pas bien rose. L'Homme a encore passé la main et sa civilisation si pleine d'inventions, d'innovations et de splendeur, est retombée dans la nuit des âges. Rien ne subsiste de ses oeuvres. Avec le temps, le soleil grossissant progressivement en géante rouge, les mutations génétiques ont fait leurs preuves et ce sont les végétaux qui sont passés au premier plan. Et comme pendant la domination animale de ce milieu, la diversité a fait naître l'intelligence parmi les arbres, les herbes et les algues. Toute une nouvelle stratégie s'est mise en place dans le monde vert, de quoi affecter la planète tout entière.
A l'origine, Le Monde vert est un ensemble de plusieurs nouvelles, fix-up qui en font un recueil. Mais Brian Aldiss a fait en sorte que ces nouvelles forment une histoire complète, dans un ordre chonologique bien précis. Cinq de ces nouvelles ont d'ailleurs été primées pour en 1962: prix Hugo de la nouvelle.
On ne pourra pas nier que le texte a vieilli, d'autant que les conditions physiques d'une telle configuration de la Terre sont impossibles à réunir, mais on se plaît à suivre les pérégrinations de Lily-yo et de Gren (et de la morille!) à travers les enchevêtrements de la forêt (ou plutôt du seul banian qui recouvre tout le continent).
Brian Aldiss y apporte quelques bonnes idées.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Le Monde vert [1962]
Bien que le texte ait pris quelques rides, il reste néanmoins très agréable. Pour le lecteur qui veut se plonger dans une lecture facile et distrayante, Le Monde vert est le meilleur choix du moment.
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