Critique Nightmare Detective 2

Je ne vais pas commencer ma critique du film par un résumé du scénario, vous le trouverez bien mieux raconté sur la fiche du film. D'ailleurs, je pense que j'en serais incapable. Le scénario très (trop) alambiqué du film n'est pas aidé par une réalisation hachée et très confuse. Le réalisateur alterne les séquences réelles et imaginaire passant de la vie aux cauchemars sans jamais assurer la transition entre les deux mondes. C'est bien de laisser planner le doute de temps en temps, mais quand le spectateur est complètement perdu, la question se pose s'il ne faut pas tout revoir dès le début.

Le début justement, est censé nous montrer l'enfance de ce Nightmare Detective, homme capable de lire dans les pensées et d'enquêter dans les cauchemars des autres. On a peine à rentrer dans l'histoire vu que cette introduction est ennuyeuse, pas franchement mystérieuse et bien loin d'être intéressante. On continue donc en espérant raccrocher à l'histoire un peu plus tard, lorsqu'on y verra plus clair, mais il fait de plus en plus sombre dans le film de Shinya Tsukamoto. Et je ne suis même pas sûr que ceux qui ont vus le premier opus auront les idées plus claires en voyant cette suite.

Il est vrai que le film est loin des clichés sur les apparitions fantomatiques et autres personnages prennant vie dans nos rêves. Il a sa propre vision des choses et ça aurait pu donner un bon film. Le problème c'est que le spectateur n'est jamais, ne serait-ce qu'un peu, assisté, pris par la main et emmené dans une direction précise. On a plus l'impression de subir les évènements sans rien comprendre du début à la fin. Les nombreux aller-retours passé-présent dans l'esprit des protagonistes nous paume encore plus et franchement, si ça avait été un DVD, je n'aurais pas attendu la fin pour le couper.

Les acteurs non plus ne sont pas fameux. La mère du détective est un des personnages les plus difficiles à cerner. Elle a peur de tout, on ne sait pas pourquoi, ni comment. Elle se pend et cet évènement tragique se passe comme une lettre à la poste, avec une banalité presque malsaine. Alors bien sur, les enfants ne font que gémir et pleurer, souvent pour pas grand chose et en tout cas pas aux moments les plus forts émotionnellement. On retrouve ce que j'appelle l'emblème du diable des coréens, cette fille aux cheveux longs et noirs qui avance bizarrement, a plein de tics et de spasmes et gémit à tout bout de champ (voir The Grudge et autres Le Cercle). Les personnages ne semblent vivre qu'au rythme des cauchemars (la nuit donc) et très peu le jour.

Peut-être est-ce une façon d'éviter de tourner en plein jour et donc de montrer les défauts évidents de cadrage, de mise au point et plus généralement de la réalisation. Certains plans sont vraiment du grand n'importe quoi avec une caméra qui ne suit plus rien et ne sert plus à rien. Le peu d'action du film est complètement impossible à suivre tant les plans sont rapprochés et utilisent une focale rendant flou l'environnement éloigné de plus de 20cm du sujet. Bien sur ça tremble fort et on tente de nous faire avoir peur avec des artifices sonores, des musiques stressantes et lancinantes qui ne dupera personne. finalement, la seule chose qui fait peur dans ce film, c'est qu'il y ait une suite.