Critique Voisins d'ailleurs [2009]
Avis critique rédigé par Manu B. le mercredi 20 mai 2009 à 17h58
Autre lieu, autre temps
"Il partit se promener au petit matin, avant le lever du soleil. Il dépassa la vieille étable à l'abandon qui tombait en ruines, traversa le ruisseau et gravit le pré en pente où on s'enfonçait jusqu'à la cheville dans l'herbe et les fleurs d'été. Le monde était humide de rosée et la fraîcheur de la nuit s'attardait dans l'air..."
On connaît Clifford D Simak grâce à son chef d'oeuvre Demain les chiens (1952), roman intemporel qui ne reçut aucune récompense car aucun des grands prix (Hugo, Nebula et Locus) n'existait encore. Au carrefour des étoiles (1963), par contre, reçut le prix Hugo du meilleur roman; il est considéré comme l'un de ses meilleurs romans avec Dans le torrent des siècles. Dans le recueil Voisins d'ailleurs, publié aux éditions du Belial', on peut découvrir que l'auteur était aussi doué pour le roman que pour la nouvelle. La grotte des cerfs qui dansent (1981) a notamment été récompensée par les prix Hugo, Nebula et Locus. Rien que ça.
Simak a d'abord été agriculteur avant de se mettre à l'écriture et il n'est pas étonnant de lire dans ses textes une influence de "ce terroir". On constate même que ses héros sont parfois des gens du crû, vivant au milieu de nulle part, possedant le bon sens paysan habituel qui manque souvent aux habitants des garndes villes. Dans le voisin, par exemple, le narrateur voit arriver dans Coon valley un étranger. Le scepticisme et la méfiance font place à la chaleur amicale dès lors que ce voisin n'est pas gênant et fureteur, mais qui se révèle au contraire un grand travailleur. L'auteur y montre une certaine réticence vis à vis de la technologie, des avancées du progrès et en même temps il y fait montre d'une grande humanité, d'une tolérance vis à vis de l'étrange et des étrangers. Il aime revenir aux valeurs traditionnelles. Cela est flagrant dans les nouvelles telles que la maternelle, un Van Vogh de l'ère spatiale. C'est le Simak pragmatique.
Dans la deuxième partie du recueil dont les nouvelles datent de 1974 et après, Simak est moins réticent vis à vis de la technologie, il y est un peu plus rêveur. C'est là qu'il aborde le voyage dans le temps (le cylindre dans le bosquet de bouleaux et la photographie de Marathon), y révélant un futur assez pessimiste. Il y écrit des histoires sur le temps sous plusieurs formes, ce qui peut s'expliquer puisqu'il a alors déjà soixante dix ans. Si la grotte des cerfs qui dansent est remarquable, le puits siffleur est sans aucun doute la plus marquante, quasi une incursion dans le fantastique.
Ce recueil ravira les fans de Simak, mais aussi ceux qui ne le connaissent pas. On y découve d'une part les thèmes chers à l'auteur et d'autre part ses différentes "périodes", tout en nous faisant étalage de son style sobre et remarquablement fluide, avec ce soupçon de poésie qui fait toute la différence.
La conclusion de Manu B. à propos du Recueil de nouvelles : Voisins d'ailleurs [2009]
Voisins d'ailleurs est un beau et cohérent recueil où l'on retrouve les thèmes chers à l'auteur. Un voyage à la campagne ici et ailleurs où le voisin n'est pas ce qu'il semble paraître.
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