Critique Mega Shark vs Giant Octopus [2009]
Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 27 décembre 2009 à 16h48
Tromperie sur la marchandise
Les productions Asylum, parviennent toujours à surprendre dans le domaine de l’opportunisme, ne reculant jamais devant rien pour profiter des sorties de «blockbusters» ou bien pour trouver des titres démesurés laissant espérer de franches rigolades… à l’instar de ce « Mega Shark Vs. Giant Octopus». D’ailleurs, en mai dernier, le film avait bénéficié d’un véritable «buzz» dû en particulier à la bande-annonce et son passage complètement surréaliste où le Mega Shark (entendez par là le requin géant) arrive à attraper en plein vol un avion civil ou encore cet autre dans lequel il prend dans ses mâchoires le Golden Gate Bridge. Dès ce moment les effets spéciaux montraient une imagerie de synthèse foireuse, mais auguraient de fortes réjouissances.
L’histoire part sur le concept rabâché de l’expérience ratée (et peu écologique) qui va libérer des glaces deux des plus gros monstres que la Terre ait connue. À peine relâchées, les deux grosses bestioles décident de se séparer pour mettre un peu de pagaille à la fois du côté des États-Unis, mais aussi du côté du Japon (représenté ici par un seul acteur). L’armée qui se trouve complètement dépassée demande l’aide de trois scientifiques qui avaient déjà en amont mené leur petite enquête.
De toute évidence, tout spectateur ayant un minimum d’esprit, sait à quoi s’en tenir avec un film qui porte un titre tel que «Mega Shark Vs. Giant Octopus» et si le scénario tient, bien sûr, sur une feuille de papier toilette, sur ce point il n’y a pas encore tromperie sur la marchandise. Par contre, il y a bien une attente située dans l’idée de combat titanesque entre les deux grosses bestioles et le lot de macchabées qu’ils pourraient laisser sur leur chemin. Peu importe la qualité de la synthèse, on espère juste ici une réalisation un minimum soignée et une certaine générosité dans ce que laissait justement augurer la bande-annonce. Le souci c’est que - justement - le film de Jack Perez (alias Ace Hannah) est outrageusement mensonger. Ceux qui s’attendent à voir plus que la bande-annonce vont devoir revoir leurs exigences à la baisse, puisque les plans sont les mêmes, à ceci près que les images des deux monstres marins sont utilisées à de multiples reprises, et peu importe si elles sont raccord ou pas à l’action. Des problèmes de raccord qui ne s’arrêtent pas aux effets spéciaux puisque le film n’hésite pas à les multiplier, et cela, même dans de simples scènes de dialogues.
Jack Perez s’imaginerait-il dans des productions de Jerry Bruckheimer? Ou encore, se prendrait-il pour Michael Bay ? Si dans les films de Michael Bay il est vrai qu’on peut noter des fautes de raccords, le spectacle est souvent si pétaradant que ces soucis passent souvent inaperçus à l’œil du public, chose qui n’est inévitablement pas le cas ici, le budget ne jouant pas en faveur du téléaste. Comme chez Bay, le réalisateur s’amuse aussi à surdoser son film de couchers de soleil, mais, là encore, ce dernier se montre bien ridicule dans son entreprise puisqu’il n’a ni décors à mettre en valeur, ni grosses machines, du coup il se contente de filmer quelques pauvres mouettes voulant bien passer devant sa caméra. Jack Perez, toujours en manque d’inspiration, a dû se dire aussi qu’en ce moment la série des «Experts» produite par Jerry Bruckheimer, fonctionne plutôt bien et qu’il serait intéressant dans reprendre quelques idées au niveau des séquences d’expertises. Décors du pauvre, cadrage souvent foireux, quelques produits fluorescents, des acteurs qui ne comprennent pas ce qu’ils font (du moins, ils n’en donnent pas l’impression)... et l’imitation est donc une nouvelle fois foireuse. Pour peu on pourrait soupçonner Asylum d’avoir des intérêts chez Bruckheimer pour démontrer à quel point sans budget on n’arrive à rien (heureusement, d’autres sont là pour prouver le contraire).
Bon s’il n’y a pas d’histoire, que les bestioles sont rares, la réalisation médiocre, qu’en est-il des cadavres et du jeu des acteurs? Car bon, il y a tout de même la présence de Lorenzo (le Rebelle) Lamas, donc on peut (aussi pitoyable acteur qu’il soit) espérer le voir mettre des tornioles à 2/3 gars ou encore casser une dent au requin géant (qui sait, tout est permis). Côté taux de mortalité, n’espérez pas en voir sur écran, il parait que les bestioles font de véritables carnages, mais il ne faut le croire ici que sur parole, car à l’écran seule une baleine est mise en morceaux. Quant à notre «rebelle », et bien il se contente de rester debout, de dire ces deux, trois répliques ridicules et essayer de nous faire croire qu’il commande toute une armée, cela grâce à deux figurants en arrière plan. Bref, en plus de jouer mal, il ne donne même pas des baffes! Pour ce qui est du trio scientifique, Deborah Gibson, Vic Chao et Sean Lawlor, ils mettent si peu de conviction dans leur jeu qu’il devient évident qu’ils ne cherchent même pas à faire semblant de bien faire leur travail. Il faut dire que lorsqu’ils ont dû voir le budget et lire leurs dialogues, conscients qu’ils ne pourront guère jouer dans de futurs meilleurs films, ils ont fini par penser qu’il faut bien se nourrir et payer ses impôts. De plus, comme le réalisateur n’était lui-même guère concerné par le projet, personne ne prêtait attention au fait qu’ils ne sont pas crédibles.
La conclusion de Richard B. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Mega Shark vs Giant Octopus [2009]
Énorme fumisterie, « Mega Shark Vs. Giant Octopus» est un mauvais film ! N’importe quel nanar avec des grosses bestioles se montre plus généreux et moins opportuniste que cette production utilisant un «titre» accrocheur, mais dans lequel les créatures mentionnées n’apparaissent que sur quelques plans. Comme le réalisateur ne possède lui même aucun talent, il n’y a que les 2/ 3 plans amusants de la bande-annonce (pour ceux qui ne l’ont pas vu) qui peuvent faire sourire. Le manque de budget n’excuse pas tout!
On a aimé
- Les 2/3 plans déjà dans la bande-annonce
On a moins bien aimé
- le jeu des acteurs
- la réalisation
- les problèmes de raccord
- les monstres quasiment absents
- pas un seul mort visible sur écran
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