Critique Toy Story [1996]

Le premier Toy Story revient au cinéma dans une version exclusivement projetée en 3D. À quelques semaines de la sortie du troisième opus, que valent les jouets de Pixar de nouveau sur grand écran ?

Mais que font nos jouets une fois que nous ne sommes plus là? C’est un peu la question à laquelle tentent de répondre Pixar en nous propulsant dans une chambre d’enfant où se trouve une dizaine de petits personnages se réveillant pour nous faire vivre une aventure extraordinaire. Le jour où Andy fête son anniversaire, c’est la panique, chaque jouet ayant peur de se faire remplacer par un tout nouveau. Et c’est un peu ce qui nous amène ici puisque le chef de cette tribu atypique, Woody, voit sa carrière de « jouet préféré » petit à petit s’éteindre, notre cow-boy laissant alors sa place à Buzz, un guerrier de l’espace !

Sorti pour la première fois en 1995, Toy Story se paye donc un retour dans les salles obscures, en mode 3D. Prévu pour l’automne en France (on se demande d’ailleurs pourquoi Disney-Pixar n’a pas sorti le duo juste avant Toy Story 3), soit bien après le troisième épisode qui sortira cet été, doit-on réellement se jeter sur ce duo nouvellement reformé (le 2 sortant une semaine plus tard en France) ?

Car Toy Story, c’est avant tout un concept ordinaire, contenant une aventure... extraordinaire ! Et lorsqu’on le revoit, c’est un véritable plaisir que l’on retrouve après tant d’années passées sans les revoir. Les blagues, l’aventure que l’on nous offre est telle que l’on redevient aisément un enfant. Pixar a toujours su briller dans le domaine de l’animation, et même 15 ans après, on se rend compte que le studio américain a toujours extrêmement bien développé ses films pour qu’ils ne vieillissent jamais. Alors bien sûr, il y a forcément quelques rides, notamment sur les personnages humains qui manquent de détails. Les environnements sont également très peu ouverts contrairement à Wall-E par exemple et au final, malgré un scénario vraiment bien ficelé, on voit énormément de défauts. Certains mettront ce point noir sur le compte de l’expérience cinématographique, et sur la technologie qui a beaucoup évolué depuis...

Du coup, l’on se demande s’il est bien nécessaire de le ressortir au cinéma façon « brut de décoffrage ». Car au delà de l’ajout de la 3D, les créateurs de chez Pixar n’ont pas opéré de gros changements. Pas d’update graphique donc, le film reste tel quel... mais 15 ans plus tard. Pas de quoi fouetter quoique ce soit donc, si ce n’est, comme je vous le disais, pour la version relief de cette redite.

Car c’est avant tout pour sa 3D que Disney-Pixar ressort Toy Story. Et en l'occurrence, étant donné que le film n’a pas été réalisé pour être compatible relief (la technologie n’existant tout simplement pas), ce sont des ajouts minimes parfois inutiles. Quelques personnages par-ci, par-là sont assez convaincants, mais c’est plus gadget qu’autre chose. Disons qu’elle apporte « un plus », pas forcément négligeable, mais pas pour autant indispensable. La 3D devrait être bien plus impressionnante dans Toy Story 3 qui lui, a été réalisé en 3D, ce ne sera donc pas un voile que l’on posera sur le film histoire de surfer sur la vague très juteuse des films en reliefs.