Critique Dingo et Max #1 [1996]
Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 8 novembre 2025 à 09h00
Sad Max
Critique de la version française.
Les années 1990 furent une décennie dorée pour les films d'animation Disney qui enchaînèrent les classiques qui firent de l'ombre à quelques perles moins plébiscitées à l'époque telles que Dingo et Max.
Au départ de ce projet il y a bien évidemment le personnage de Dingo né dans les courts-métrages de Mickey dès 1932 (dans Mickey au théâtre) gagnant son nom deux ans plus tard (dans Le Gala des orphelins) avant de connaître une carrière prolifique durant maintenant près d'un siècle dont une série animée au début des années 1990 : La Bande à Dingo. Ce point de départ au film met en scène les aventures de Dingo et de son jeune fils Max dans un décor très urbain avec un certain succès. A tel point que la production souhait créer un long épisode spécial avant de finalement opter pour un long-métrage au cinéma. Le scénario fut confié à Jymn Magon (ayant travaillé sur la série) aidé de Chris Matheson et de Brian Pimental. Magon transforma un peu le concept de la série en faisant de Max un lycéen au lieu d'un jeune enfant en accord avec les volontés du réalisateur choisi, Kevin Lima. Cet artiste maison travaille sur les classiques d'animation Disney depuis Taram et le chaudron magique (1985) en tant qu'animateur, concepteur des personnages mais aussi scénariste (Oliver & Compagnie, Aladdin) et devient ici pour la première fois réalisateur. Il insista notamment sur le fait de rendre Dingo moins cartoon et sur la relation père-fils compliquée au cœur du film. Le film produit et chapeauté par différents studios d'animation Disney californien fut surtout animé dans ses filiales française (gérées par les frères Paul et Gaëtan Brizzi) et australienne mais pas seulement. Le film était par ailleurs considérée comme une production d'un moindre calibre que les classiques de l'animation de l'époque par Disney. Sa sortie initialement prévue en 1994 fut repoussée d'un an (arrivant à l'été 1996 chez nous) à cause de soucis techniques. Comme le projet fut lancé par Jeffrey Katzenberg alors licencié au moment de la sortie, cela pourrait expliquer son manque de soutien par la firme aux grandes oreilles d'un point de vue marketing. L’accueil critique comme public fut assez tiède avec un résultat 37 millions de dollars au box-office mondial (pour une mise de 17) ce qui représente une paille par rapport aux scores du Roi Lion sorti juste avant. Ce qui n'empêche pas Dingo et Max de jouir d'un statut culte aujourd'hui.

Le film se déroule trois ans après la série animée alors que Max est un adolescent assez typique des banlieues américaines des 90's n'ayant que deux idées en tête : la musique de la superstar Powerline et impressionner la belle Roxanne dont il est éperdument amoureux. Il n'est d'ailleurs plus vraiment en phase avec son père Dingo qui ressent bien que les liens avec son fils ne sont plus aussi forts alors qu'un fossé générationnel se creuse entre eux. Alors que les grandes vacances approchent, Max pirate un discours de son proviseur en se déguisant en Powerline pour en mettre plein la vue à tout le lycée et en particulier Roxanne pensant que pour tout le monde il n'est qu'un moins que rien ayant peur de devenir aussi ringard que son père. Malheureusement pour lui, il se fait convoquer par le proviseur qui appelle son père présentant Max comme un futur criminel. Dingo, souhaitant redresser la situation, suit les conseils de son ami Pat Hibulaire qui lui dit que rien ne vaut un road trip et le camping pour resserrer les liens. Entre temps, Max a réussi à inviter Roxanne avec succès avant d'apprendre qu'il ne pourra pas honorer son rencard. Pour sauver la face, il lui explique qu'il doit traverser les Etats-Unis car il va danser sur scène avec Powerline... Un mensonge qui ne va pas arranger les relations entre le père et son fils.
Si le film n'a pas été un grand succès à sa sortie c'est peut-être parce qu'il est difficile de savoir à qui il s'adresse quand on se retrouve devant son premier acte. L'impression de se retrouver devant un teen movie sauce Disney qui aura du mal à charmer les plus jeunes comme les adolescents tant le film représente un entre-deux difficile à appréhender. Mais dès qu'on s'y fait, le scénario est vraiment plaisant à suivre s'avérant très solide pour un divertissement familial. La relation entre Dingo et Max est évidemment au cœur du film ne cessant d'évoluer s'avérant aussi drôle que touchante. Les personnages sont ainsi bien travaillés avec chacun semblant vivre dans sa bulle entre un père tourné vers le passé et un fils vers le futur faisant qu'ils ne peuvent que s'écarter l'un de l'autre. Cela permet de rendre le road trip plus savoureux avec une dynamique qui change plusieurs fois entre rapprochements et conflit qui ne cesse de grandir. La thématique de la relation entre le père et le fils est ainsi très bien traitée sans pour autant se départir d'un certain classicisme avec une portée évidemment universelle qui aura néanmoins pu laisser les plus jeunes sur la touche.

En effet, Dingo et Max est un des Disney les moins féerique, exotique ou simplement magique aux yeux des jeunes spectateurs notamment. Le début du film est assez terre à terre avec un aspect fantastique seulement représenté par ses personnages de chiens et autres canidés anthropomorphes tenant surtout de l'être humain. Heureusement, une fois que nos héros sont sur la route, cela devient plus cartoon à travers les différentes arrêts et rencontres effectuées (dont le Bigfoot...) où l'on se rapproche plus de l'essence d'une œuvre mettant en scène Dingo. Des gags visuels qui fonctionnent bien où le paternel en voit de toutes les couleurs. Le film de 75 minutes est ainsi bien rythmé n'offrant aucun ennuie où les séquences mouvementées s'enchaînent parfaitement avec les scènes plus touchantes. La direction artistique du film est solide transformant les banlieues, autoroutes et grands espaces américains en dessin animé de manière convaincante même si cela manque clairement de la folie et de l'ambition dont savait faire preuve Disney à l'époque. Malgré cela, on peut saluer une approche un peu plus rugueuse et sale gosse dans la DA par moments... Le véritable bémol d'un point de vue artistique vient des chansons dont celles chantées par les héros qui sont sans intérêt tandis que celles liées à Powerline assez oubliables en ayant toutefois le mérite d'être entraînantes.
Je ne sais pas si on peut réellement parler de Disney de seconde zone pour Dingo et Max mais cela se ressent néanmoins comparé aux chef-d’œuvres produits par la firme à l'époque. On se retrouve donc plus proche de LLa Bande à Picsou - le film et Le Retour de Jafar que du Roi Lion ou Aladdin en termes de qualités techniques comme d'animation 2D. Ce qui est déjà un bon niveau tant l'ensemble est fluide avec une excellente approche pour chaque personnage et une réelle efficacité dans les scènes comiques généralement « plus physiques » pour les héros. Le talent est clairement là même si on sait la firme aux grandes oreilles capable de mieux. Le réalisateur Kevin Lima s'avère plutôt convaincant sur ce film ayant réussi à apporter une saveur assez différente à ce que Disney proposait au milieu des années 1990. Il réussit à ne jamais perdre de vue sa thématique et maîtrise autant les moments comiques que touchants tout en sachant aménager de belles atmosphères représentant souvent l'état d'esprit de ses personnages à travers des dominantes de couleur notamment. En ce qui concerne les doublages français, ils sont largement repris de la série animée que cela soit le regretté Charlot Gérard Rinaldi en Dingo et Christophe (pas encore Cartman) Lemoine en Max pour un résultat très satisfaisant, sauf peut-être les chansons encore une fois.

On vous le conseille si vous aimez La Bande à Picsou - le film : Le Trésor de la lampe perdue, Le Voyage d'Arlo, les teen movies...
La conclusion de Bastien L. à propos du Film d'animation : Dingo et Max #1 [1996]
Dingo et Max est un divertissement familial qui a souvent du mal à se positionner vis à vis de son public mais qui offre un récit aussi drôle que touchant entre un père et son fils toujours bien rythmé grâce notamment à ses personnages attachants. Une œuvre plaisante comme une capsule temporelle des années 1990 qui n'arrive pas toujours à cacher ses défauts ni son statut de Disney de second ordre. Il mérite néanmoins le coup d'oeil.
On a aimé
- La thématique père-fils bien traité
- Un divertissement familial bien rythmé
- Une réelle qualité d'animation
On a moins bien aimé
- Un entre-deux pas toujours bien géré quant au public visé
- Les chansons
- Un Disney un ton en-dessous des classiques de l'époque
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