Critique Megalodon [2004]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 27 août 2010 à 17h27

Le sourire du Megalodon

Une petite équipe de télévision se rend sur une plateforme de forage expérimentale capable d'atteindre des profondeurs jusqu'alors considérées comme utopiques. Après avoir rencontrés les responsables des lieux, les journalistes embarquent dans une cloche de plongée qui les amène au plus profond de l'océan. Là, ils peuvent se rendre compte du travail effectué par l'équipe technique chargée de l'entretien du trépan. C'est alors que le forage crée un passage vers une grotte sous-marine dans laquelle ont subsisté des organismes préhistoriques et des monstres abyssaux (et non pas à Bisseau)...

Au bout de quelques minutes, le temps d'être certain que de l'équipe de trente employés travaillant sur la plateforme on ne verra que cinq gus réunis dans un décor de carton-pâte, le ton du film est donné: Megalodon sera un DTV fauché ou ne sera pas! Ceci dit, à ce moment reste encore à savoir - et l'information est d'importance! - s'il entre dans la catégorie du désopilant nanar ou celle de l'insipide navet.
"Les deux, mon général!", serait-on tenté de dire une fois le générique de fin achevé (ou zappé, sage décision quand l'on sait qu'il dure une bonne dizaine de minutes!).

Ecrit et réalisé par Pat Corbitt (un spécialiste des FX visuels), ce DTV qui mélange sans aucune nuance les éléments d'Abyss et de la franchise Shark Attack bat en effet (un peu) le chaud et (beaucoup) le froid. Ainsi, les séquences où le mégalodon s'en prend à la station et aux submersibles utilisés par les techniciens sont assez divertissantes par leurs aspects ridicules (des bruits de choc non synchronisés avec l'image, des comédiens faisant semblant d'être secoués...) et leurs effets spéciaux perfectibles mais rigolos (comme lorsque le squale géant brise la banquise pour gober un pauvre technicien). Même la scène où l'un des protagonistes se fait agresser par une sorte de sardine préhistorique est assez drôle. Puis, il y a la visite de la grotte sous-marine par les plongeurs, avec ses jolis organismes diaphanes et fluorescents réalisés en CGI. Bref, du spectacle cheap, maladroitement mis en scène, sans grande originalité, mais plutôt divertissant.

Mais pour apprécier la vision de ces séquences qui sont toutes regroupées dans la dernière demi-heure, il va falloir s’armer de patience. Et pas qu'un peu. C'est une épreuve difficile, je ne vous le cache pas (une solution moins pénible est d'en profiter pour faire une petite sieste). En effet, pendant une bonne heure, dans Megalodon, il ne se passe rien. Mais alors strictement rien. Les seules moments de tension sont concentrés dans une séquence où la journaliste est prise d'un aussi soudain que bref mal des profondeurs ("je me sens mal, j'ai envie de vomir, burps!) et dans une autre montrant la plateforme soumise à de petites vibrations sismiques (qui terrifie la fille qui a vomi). C'est dire le climax. Le reste de cette première partie consiste en de soporifiques séquences dialoguées se déroulant dans une cuisine entre des personnages stéréotypés dont les profils ont été piqués dans des films de genre à succès (principalement Alien et Abyss). Vous voilà prévenu, maintenant, c'est à vous de décider si cela vaut le coup de persister et de souffrir... En sachant qu'il n'y aura comme récompense que deux attaques de megalodon et peu de victimes.

Il me faut d'ailleurs vous en parler, de ce requin taille XXXL. Ce fameux carcharodon megalodon qui terrifiait les plagistes durant l'ère miocène, si tant est que les travailleurs amphibiens de l'époque aient bénéficié des congés payés. Déjà honteusement exploitée (vous imaginez, pas de droits à l'image à reverser, comme pour les pubs avec Fernandel!) par Phillip J. Roth (le ridicule Shark Hunter) et la franchise Shark Attack de nos amis de Nu Image (le désopilant Retour du requin tueur), dernièrement vedette d'un nanar DTV (Mega Shark vs Giant Octopus), la bestiole se voit ici représentée par un grand blanc de taille "kolossal" affichant en permanence un sourire carnassier. Le fier animal est assurément bien impressionnant par sa taille et sa robe mais il apparait toutefois un peu emprunté (en fait, si sa modélisation et ses textures ne sont pas calamiteuses, on ne peut en dire autant de son animation, souvent saccadée et irréaliste, qui lui donne parfois un comportement de danseur de hip-hop). Mais le megalodon, philosophe ou crétin, a décidé de faire fi de cet handicap moteur. Un brin joueur, l'animal se jette, tel un jeune labrador, sur toute chose pouvant lui servir de jouet! Il aime tout particulièrement grignoter les sous-marins de poche, et tant pis s'ils ne font pas pouet-pouet quand on les mâchouille. De toute manière, son but est d'arriver à récupérer la petite friandise qui se trouve à l'intérieur de ce Kinder Surprise en ferraille jaune.  C'est d'ailleurs la gourmandise (l'un des péchés capitaux, ne l'oublions pas!) qui causera en grande partie sa perte.

Enfin, pour finir, reste à vous parler du casting. Plongés dans ce néant abyssal thématique et structurel, les comédiens essaient de maintenir leurs têtes hors de l'eau (dans tous les sens du terme). Hélas, quand tous les autres éléments du métrage (scénario, réalisation, mise en scène) s'acharnent à vous appuyer sur la tête, la réussite d'une telle tentative relève de l'exploit... qui n'aura malheureusement pas lieu. Au final,  tous les acteurs finiront par être engloutis dans cet océan de médiocrité et force est d'admettre qu'une fois le métrage achevé, passées quelques heures, il devient très difficile de se rappeler même le visage de ces pauvres gens. Je ne vous parlerai donc pas de la performance dramatique de... euh...zut, j'ai oublié... Dommage pour lui... ou pour elle.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Megalodon [2004]

Auteur Nicolas L.
30

Deux attaques d'un megalodon arthritique, une morsure de baccala du pléistocène, un balai de méduses discos. Voilà tout ce que propose Megalodon, un film où le temps s'écoule en bullet time avant de nous offrir un peu de divertissement cheap dans la dernière demi-heure. Honnêtement, je ne sais pas s'il est besoin que j'en dise plus...

On a aimé

  • Quelques séquences amusantes
  • Le sourire du Megalodon

On a moins bien aimé

  • Un scénario sans intérêt
  • Une première heure insipide
  • Des FX perfectibles
  • Des personnages transparents

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