Critique Sentinelles #1 [2010]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 30 novembre 2010 à 17h07
Il n’avait pas souhaité la fin des abeilles…
Plus d'un demi-siècle après l'Apocalypse, la petite communauté écossaise d'Applecross vit dans une autarcie sécuritaire. Repliée sur elle-même, la population tente d'oublier les erreurs passées et a banni de son mode de vie de nombreux éléments de l'ancienne civilisation, telle la lecture. Seul Lawrence, un étrange personnage vivant à l'écart du village, tient à conserver les souvenirs de l'ancien temps, avec l'entretien d'une belle bibliothèque. Aussi, quand la jeune Keira, accompagnée de deux garçons, y vole une carte et file à l'aventure, la population le tient pour responsable...
Premier opus de La Zone (qui en comptera quatre), un cycle post-apocalyptique écrit et dessiné par Eric Stalner, Sentinelles nous introduit le personnage de Lawrence et nous invite à suivre un passage pénible de sa vie, où il doit fuir son refuge et retourner en des lieux hostiles qu'il ne pensait plus revoir. L'univers mis en place est de prime abord assez commun (le monde industriel a disparu et la nature a repris ses droits) mais, au fil des pages, l'on se rend compte qu'Eric Stalner pose son récit sur un scénario à la fois extrêmement bien calibré (le flux de lecture est exceptionnel) et doté d'une belle montée en puissance, le dessinateur scénariste ajoutant les éléments au fil d'un récit d'exploration qui, finalement, se révèle bien plus complexe qu'une banale aventure dans un monde post-apo . Le rythme est excellent, le découpage va à l'essentiel tout en restant très fluide. Les explications concernant la situation actuelle est fournie par de très brefs flash-back, matérialisations des souvenirs de Lawrence. C'est à la fois élégant et efficace.
Graphiquement, c'est pratiquement un sans faute. Que cela soit dans la mise en forme des personnages ou dans la représentation de cet univers dévasté aux ruines enfouies sous une luxuriante végétation, le crayonné de Stalner fait en général des merveilles. La planche 22, qui sert également de couverture à cet album, et la planche 51 (la vue sur une gigantesque bibliothèque) atteignent un niveau d'excellence remarquable. Le dessinateur fournit également un excellent ouvrage dans le rendu dynamique. Les quatre planches voyant Lawrence et son puma (baptisé Le Chat) affronter une terrible tempête sont d'une impressionnante efficacité cinématographique. En fait, seuls quelques rares cadres semblent perfectibles, la plupart portant sur des personnages secondaires ou sur le félin (qui semble parfois un peu bizarre).
La conclusion de Nicolas L. à propos de la Bande Dessinée : Sentinelles #1 [2010]
Avec Sentinelles, le cycle La Zone n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière, mais force est de dire que cette mise en train, parfaitement maitrisée par Eric Stalner, est de lecture très agréable et laisse envisager le meilleur pour la suite. Graphiquement, fidèle à sa réputation, Eric Stalner nous offre là encore un travail crayonné d’une grande élégance - notamment dans la représentation des paysages - bien mis en valeur par une mise en couleur d’une belle sobriété.
On a aimé
- Une intrigue qui démarre bien
- Un scénario bien calibré et riche en rencontres
- Une atmosphère post-apo bien rendu
- Une qualité graphique remarquable
On a moins bien aimé
- Quelques dessins perfectibles
- Un cycle en phase de démarrage
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