Critique Féerie pour les Ténèbres #1 [2005]
Avis critique rédigé par Manu B. le samedi 18 février 2012 à 17h52
Charnaille
"Le crépuscule étend ses rets d'encre et de sang su Caquehan. Une constellation de lampadaires vient de s'allumer dans un frémissement électrique, et une lumière pâle tombe sur le visage érodé de l'officieur de justice Obicion
Qu'il déteste cette lumière! C'est une lumière faite pour les rats... une lumière faite pour des choses pires que les rats, en vérité..."
Les artefacts technologiques, pardon ceux de la Technole, sont en train de contaminer, de polluer, d'envahir le monde. Une plaie venue de l'En-Dessous. Certains en retirent néanmoins des petits à côté, d'autres de quoi subsister. Mais c'est un monde cruel dans lequel a vu le jour Malgasta. Pendant que l'officieur de justice Obicion enquête sur l'horrible meurtre d'une jeune femme à Caquehan, la capitale, elle fait son retour sur l'île de Sponlieu, un cloaque plutôt qu'une ville, séparée du continent par un aqueduc qu'on soupçonne d'être maintenant hanté par un monstre. Mais la femme au caractère bien trempé décide de se rendre au sein même du dispositif pour se faire une idée. Elle ne sait pas encore qu'elle vient de tomber dans un piège et qu'elle va devoir se rendre dans le palais du roi où règnent courtisans et comploteurs...
Fin 2004, rares sont les nouvelles de Jérôme Noirez à avoir été publiées quand il écrit son premier roman Féerie pour les Ténèbres. Il n'en est pourtant pas vraiment à ses débuts d'écrivain - et surtout de musicien (voir son interview dans le Bifrost n°64). C'est en fait son deuxième livre.
Féerie pour les Ténèbres, qui fait partie initialement d'une trilogie est aujourd'hui réédité aux éd. Le Bélial coll. KVASAR en deux volumes regroupant dans le premier ce roman, le sacre des orties (nouveau titre des Nuits Vénéneuses) et une courte nouvelle intitulée Chat écorché ne craint plus l'eau froide. Tout un programme...
On le sait maintenant, l'auteur français n'aime pas la classification et cherche à se dissocier de tout genre. Ce roman en est une preuve flagrante. L'idée est de faire de la fantasy en altérant (Il parle lui-même de "corrompre") le genre, en créant une contre-fantasy. Bon. C'est réussi. Ici la fantasy est oxydée par la technologie.
Ce qui est étonnant, c'est qu'en traversant la Manche, un autre auteur s'est fait connaître en revisitant et en réinventant la fantasy. Ce n'est ni plus ni moins ce que China Miéville (avec un message plus politique mais beaucoup, beaucoup moins drôle) a fait avec Perdido Street Station. Le fait qu'il soit anglo-saxon a dû aider au succès et aux prix.
Avec une imagination débordante, Jérôme Noirez parvient donc à construire un univers cohérent (mais destructuré), un monde "carnavalesque".
Le "duo" improbable Obicion/Malgasta est assez savoureux.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Féerie pour les Ténèbres #1 [2005]
Quand la fantasy est submergée par les artefacts de la modernité, cela donne le premier volet de Féerie pour les Ténèbres, une farce de dark fantasy. Premier roman d'un auteur déjà prometteur...
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