Critique Menace glaciale [2011]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 11 avril 2011 à 17h16
Quand la Terre a un problème de clim
Jack Tate est un climatologue de grande réputation, qui a sacrifié toute sa vie privée par vraie conscience professionnelle. Quand il est témoin d'un étrange phénomène ayant entrainé la mort par refroidissement de tout l'équipage d'un navire scientifique, il en déduit que la récente éclipse solaire pourrait avoir créée une brèche dans la couche d'ozone, ouvrant la troposphère à des colonnes d'air glacial venue de la mésosphère (oui, ça fait beaucoup de machins en sphère, tout ça, du coup, ça fait vachement sérieux). Il en avertit alors ses supérieurs, qui doutent de ses propos (toute évocation de votre expérience professionnelle ne serait que fortuite), n'y voyant qu'un alarmisme exagéré. Evidemment, ils ont tort et la Terre, avec son atmosphère transformée en gruyère, se retrouve rapidement envahie par une multitude de nappes de brouillard gelé qui détruisent toute vie sur leur passage...
Réalisateur touche-à-tout auquel on doit plus d'une cinquantaine de séries B, Brian Trenchard-Smith nous propose ici un spectacle s'inscrivant dans la plus pure tradition du film catastrophe, à commencer par un héros au profil extrêmement classique. Jack Tate (interprété par Michael Shanks, connu surtout pour son rôle du docteur Daniel Jackson dans la série Stargate) est en effet un homme ambitieux et égocentrique, si impliqué dans son travail qu'il en a négligé sa famille. Du coup, quand débute le film, sa femme demande le divorce et sa fille porte sur lui un regard extrêmement critique. Heureusement, comme toujours dans ce type de production, c'est en traversant une épreuve périlleuse que les membres de cette famille éclatée vont se rapprocher pour, à l'occasion d'un ridicule happy end, se retrouver à nouveau réunis. Le final est ici d'autant plus heureux que Jack Tate fut non seulement le premier a découvrir ce terrible phénomène climatique, mais c'est aussi celui qui va trouver LA méthode pour éradiquer le problème (et, du coup, il va sauver le monde d'une nouvelle ère glaciaire). Du coup, Mrs.Tate ne considère plus son mari comme une cloche et le regarde à nouveau avec les yeux de Chimène. Donc, messieurs, si votre chère et tendre ne vous aime plus, vous savez donc ce qui vous reste à faire: premier avion pour Fukushima!
Pour ce qui est du phénomène, il n'est pas besoin d'être un spécialiste en matière de climatologie et de météorologie pour se douter de l'invraisemblance de la chose. De la méthode de détection - un seul satellite radar militaire (et piraté par Tate!) détecte l'existence de cette mortelle nappe de brouillard - aux différentes solutions tentées pour "boucher les trous" dans la couche d'ozone (les militaires ne jurent que par l'usage de missiles, les scientifiques sont comme d'habitude un peu plus subtils), pas grand chose n'est vraiment crédible. D'ailleurs, encore une fois, l'on peut s'étonner du manque d'implication dans l'affaire des cerveaux européens et asiatiques, ces nations ne servant que de repère (avec les habituels plans "carte postale" sur des monuments submergés par le brouillard) visant à marquer l'ampleur planétaire de la catastrophe. Par contre, l'idée de représenter cette glaciation via l'invasion de nappes de brouillard qui transforment toutes les créatures humaines en statues de glace crée son petit effet - la brume ayant toujours une aura mystique et anxiogène. Ainsi, l'arrivée de la nappe sur les côtes de Tasmanie et l'invasion du petit port d'Hubbard n'est pas désagréable à visionner, le cinéphile pouvant même y trouver un petit hommage à Fog, la chouette série B de John Carpenter. Il est d'ailleurs bon de noter que les effets spéciaux numériques sont de meilleure qualité que ceux des téléfilms canadiens Cinetel (on retrouve le québécois Pierre David a la tête de la production, mais ce film repose principalement sur des financements australiens), même si le défi lancé - matérialiser une nappe de brouillard, incruster des gelures sur des victimes et modéliser quelques missiles intercontinentaux - était loin d'être difficile.
Malheureusement, Menace glaciale obéit au cahier des charges de ces petites productions télévisuelles ayant comme thèmes diverses catastrophes naturelles. Quelque soit l'habillage (volcans en éruption, tsunami, gigantesques incendies, tremblements de terre, cataclysmes nucléaires, refroidissement climatique, tournée de Cécile Dion), la structure de ce type de film reste inchangée, présente toujours les mêmes tenants et aboutissants, développe une intrigue aux enjeux mille fois exploités (avec ses décideurs obtus, son antihéros en quête de rédemption affective, ses scènes d'évacuation de population, etc.). Par conséquent, non seulement le téléfilm de Trenchard-smith ne surprend jamais, mais son absence totale de suspense, sa retenue dans le registre horrifique (spectacle familial oblige), sa pauvreté en scènes spectaculaires et le traitement soap de ses éléments dramatiques (comme la jolie collègue en manque d'insuline) le rendent parfois carrément soporifique. Voire souvent.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Menace glaciale [2011]
Genre ultra codifié et usé jusqu'à la moelle, le téléfilm catastrophe ne se retrouve pas renouvelé avec cet Arctic Blast, une réalisation de Trenchard-Smith aux honnêtes qualités intrinsèques mais au contenu vraiment trop peu original pour nous intéresser. Au final, même si l'on a déjà vu bien pire (notamment du coté de chez Cinetel) l'on se retrouve devant un spectacle si prévisible et si sage qu'il en devient rapidement lassant, même pour les fans de Michael Shanks.
On a aimé
- Une réalisation honnete
- Un casting appliqué
- Quelques séquences réussies
On a moins bien aimé
- Un scénario sans surprise
- Une intrigue ultra conventionnelle
- Un traitement très sage
- Peu spectaculaire
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