Critique Le Faiseur d'histoire [2009]
Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 29 avril 2011 à 10h44
Une autre uchronie
"Elle débute par un rêve. Cette histoire, qui peut commencer partout et nulle part, comme un cercle, débute pour moi - et, après tout, cette histoire est la mienne, et celle de personne d'autre, ne pourrait jamais être l'histoire d'un autre que moi -, elle débute par un rêve que j'ai fait une nuit, en mai..."
Michael Young est un très jeune doctorant et aujourd'hui est un grand jour puisqu'il doit rendre sa thèse. Sauf que ce matin, tout va de travers. Sa copine vient de le quitter pour la énième fois, il a une gueule de bois et l'impression que sa journée est mal engagée. Alors qu'il est sur le chemin menant au bureau de son directeur de thèse, la sacoche contenant son manuscrit lâche et les feuillets s'envolent à tous vents. Un vieil homme l'aide pour retrouver les pages. La lecture de quelques lignes de son texte attise la curiosité de celui qui se révèle être un professeur de physique. En effet, le sujet de la thèse étant la jeunesse d'Adolf Hitler intéresse au plus haut point le professeur Leo Zuckermann, juif et obsédé par la Shoah...
Stephen Fry est connu pour ses talents dans de nombreux domaines: cinéma, théâtre, télévision, radio et littérature. Fils d'une mère juive et d'un père physicien, il est allé à Cambridge où il s'est lié d'amitié avec les non moins célèbres Emma Thompson et Hugh Laurie. Son premier roman, the liar, avait déjà lieu à Cambridge. Il réitère l'expérience avec son troisième, Le Faiseur d'histoire réédité aux éd. Gallimard coll. Folio SF, dans une uchronie un peu loufoque. On ne peut dès lors douter de l'authenticité de certains détails.
Effectivement, la description de Cambridge n'aura posé aucun problème à Stephen Fry puisqu'il a lui-même fait ses études dans la prestigieuse université anglaise. Même chose pour la Shoah. Rappelons qu'une partie de sa famille est morte à Auschwitz. Cela n'en fait pas un spécialiste pour autant mais on peut sentir une certaine authenticité et une sincérité dans ce qu'il écrit.
Etonnamment, l'auteur choisit pour héros un jeune homme assez gauche, mal dans ses baskets et auquel on a du mal à s'identifier. Son manque de maturité et de perspective le rendent au final difficilement sympathique, alors qu'il nous était présenté comme un garçon en avance et brillant pour son âge.
La prouesse vient de la deuxième partie allemande où Stephen Fry remplace Adolf Hitler par un leader charismatique, brillant et cultivé. Et si les nazis avaient été dirigés par un tel homme, les Alliés auraient-ils eu le dessus en 1945 ? Rien n'est moins sûr.
L'auteur britannique n'est pas un spécialiste de l'uchronie et du voyage dans le temps et ça se lit. Les thèmes ont été maintes fois abordés et souvent beaucoup mieux traités.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Le Faiseur d'histoire [2009]
Si le roman est globalement divertissant, l'humour aidant à atténuer les sombres évènements de l'Histoire, Stephen Fry n'invente ni n'apporte rien dans le genre qui nous intéresse. Le Faiseur d'histoire n'est qu'une parmi une multitude d'histoires qui décrivent un monde sans Adolf Hitler.
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