Critique Last Days of Los Angeles [2011]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 22 octobre 2011 à 01h08
Alien Invasion
C’est un fait. Last Days of Los Angeles continue de prouver une chose: si Asylum ne possède, ni les moyens financiers, ni les talents artistiques pour fabriquer des bons films, ils ne manquent pas de scénaristes imaginatifs, notamment quand il s’agit de surfer fièrement sur la vague populaire créée par les grosses franchises du cinéma hollywoodiens. En effet, cette fois encore, on a affaire à une production profitant du buzz généré par la mise en chantier d’un futur blockbuster. Et comme toujours, lors de l’écriture du script, le scénariste ne connaissait de ce film que son titre, Las Days Los Angeles, et une idée du synopsis; une attaque extraterrestre sur la grande ville de la côte Ouest et la résistance héroïque d’une unité de marines. Il lui a donc fallu broder là-dessus. Au final, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas lésiné sur le fil.
En fait, comme Mark Atkins n’est pas meilleur devin que réalisateur, le scénario de Las Days of Los Angeles apparaît comme étant assez éloigné (et nettement plus fou!) que celui de son prestigieux modèle. On y retrouve bien sûr le groupe de soldats, évoluant dans un Los Angeles envahi par les aliens, mais on peut également y voir une femme ninja exterminatrice de monstres, un alien infiltré particulièrement vicelard, un colonel d’aviation émule de Wyartt Earp (si vous n’avez jamais vu un type tenter de descendre un chasseur alien avec un vieux six coups, Last Days of Los Angeles est apte à combler cette lacune), une créature cthulhienne venue de l’espace, et j’en oublie. En fait, on pourrait résumer le film de Mark Atkins (un fidèle d’Asylum à qui l’on doit de sacrées perles comme Dragonquest: le réveil du dragon, Les Chroniques de Mars ou Merlin et la guerre des Dragons) comme étant un délectable gloubi-boulga de culture geek mariant en vrac des ingrédients empruntés à Independence Day, La Guerre des mondes, Starship Troopers, Rencontres du troisième type, la Chose (si, si!) et une bonne douzaine de vieilles séries B à base d’aliens monstrueux.
Production fauchée oblige, Last Days of Los Angeles n’arrive pas à rendre honneur à son scénario sinon ambitieux, du moins bien foutraque. Le film affiche notamment des décors misérables, avec par exemple une base aérienne de l’Air Force composée d’une vieille baraque de chantier, d’une piste de décollage en terre battue et d’avions de chasse garés en épis comme des voitures dans un parking de supermarché. Les effets spéciaux numériques, réalisés dans un obscur studio roumain, sont généralement à peine dignes d’un jeu vidéo des années 90 (il y en a quand même quelques uns de réussis). Quand aux dialogues, on dirait qu’ils ont été écrits par un gamin de douze ans en situation de retard scolaire. Mais tout cela ne fait pas peur à ce vieux filou de Mark Atkins. Culotté, le cinéaste tente de masquer cette misère en y allant à grands renforts de situations gaguesques qui tire souvent le métrage vers l’autodérision, mais, hélas, ces manoeuvres sont à la fois trop ponctuelles et trop forcées pour être vraiment efficaces.
Devant un tel spectacle, la réaction du spectateur amateur de nanars (les autres ne tiendront pas plus de 10 minutes) va donc balancer entre le rire, l’agacement et l’ennui. Ainsi, s’il pourra s’amuser de voir une ninja girl en tenue de cuir moulante, sortie d’on ne sait où, sauter d’un pont sur un vaisseau alien pour le transpercer de son katana (le plan ralenti où, après avoir détruit le vaisseau, elle avance vers la caméra, une gigantesque explosion noyant l’image derrière elle, vaut également le coup d’oeil), il va régulièrement trouver le temps long, tant est pesante l’absence d’un véritable suspense – le récit est trop stupide pour cela. Heureusement, son intérêt va régulièrement être ranimé par l’irruption soudaine de plans inattendus, fruit d’un scénario débile qui use de tous les moyens pour assurer des rebondissements, quitte à se vautrer dans l’incohérence. Je ne vous en dit pas plus, cela serait trop dommage de vous gâcher la surprise.
En général, Christopher Ray (fils de Fred Olen Ray) et David Michael Latt, les deux responsables des studios Asylum, se débrouillent toujours pour attirer dans leurs métrages un ou deux noms connus. Ici, cela n’est même pas le cas. En effet, sans vouloir dénigrer le professionnalisme des comédiens présents dans Last Days of Los Angeles, force est de dire que Nia Peebles (les séries Walker, Texas Rangers et Les feux de l’amour), Dylan Vox (un spécialiste du nanar avec Titanic II, Super Shark ou Mega Shark contre Crocosaurus) et Gerald Webb (lui aussi, que du bon, avec 2012: Ice Age, Almighty Thor et Reptisaurus), principaux acteurs du film, sont loin de présenter des filmographies très remarquables. Un casting du niveau du reste, donc, qui fait cependant de son mieux pour rendre, en vain, les personnages crédibles.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Last Days of Los Angeles [2011]
Film d’action SF complètement fauché, au scénario stupide et à l’humour foireux, Last Days of Los Angeles ne compense même pas sa misère technique et artistique par un quelconque esprit fun. Il n’y aucune erreur possible, en visionnant ce film de Mark Atkins, l’on est bien devant un produit Asylum. Dans ce qu’ils font de pire…
On a aimé
- Quelques FX
- Parfois drôle
On a moins bien aimé
- Plus navet que nanar
- Un scénario stupide
- Un humour à la peine
- Des FX cheaps
- Des dialogues débiles
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