Critique Percy Jackson et le voleur de foudre #1 [2006]

Je lis cette saga avec beaucoup de retard, il faut dire que quand on parle de romans pour enfants ou adolescents, je me méfie toujours. D'abord parce qu'il y a une production florissante et ensuite parce que bien que ce soit en général facile à lire, c'est parfois confondant d'ennui tellement tout se ressemble.

C'est sans compter sur Rick Riordan et sa saga des demi dieux grecs.

Percy Jackson est un jeune garçon d'une douzaine d'années, lorsqu'il apprend de la bouche d'une harpie qu'il est un demi dieu il n'en croit pas ses oreilles, il ne comprend pas non plus pourquoi il faudrait qu'il meure de ce simple fait... c'est sans compter une aventure haute en couleur qui l'entrainera dans tous les Etats Unis pour revoir sa mère, récupérer l'arme suprême de Zeus et pour sauver le monde... Rien que ça.

Le film m'avait relativement plu, je ne comprenais pas bien pourquoi un gars de 16 ans paraissait si jeune dans son esprit mais l'action était relativement correcte et il y avait de très bonnes idées. Quand j'ai vu les livres dans la bibliothèque du fils d'un ami, je me suis dit "et pourquoi pas". Et bien il faut dire que je n'ai pas été déçu, d'abord parce que le livre est nettement meilleur que le film. On comprend aisément ce qui a pris la production de choisir de jeunes adultes comme héros (ou de vieux adolescents on va dire ;) ), cela permet de trouver des acteurs déjà formés et qui assureront pour une production qui se doit d'être de standing pour fonctionner et engranger les millions. Par contre en gardant une bonne partie de l'histoire du livre, cela donne un film un peu bancal où l'on ne comprend pas pourquoi le héros est si "naïf". Tout simplement car l'histoire originale conte les aventures d'un jeune adolescent et qu'à 12 ans on est un peu moins armé pour devenir d'un coup un demi-dieu.

Le rythme est bien enlevé, il y a énormément d'humour dans la transcription des mythes grecs dans un monde moderne et les personnages supprimés du film (là encore pour des considérations de production) sont tout simplement géants. La lecture est aisée et franchement on passe un bon moment.

Là où le bât blesse, c'est dans le fait même que ce soit de la littérature enfantine/pour adolescent, les concepts sont martelés un peu trop pour un lecteur adulte et cela se fait sans la finesse évidente d'une Joanne Kathleen Rowling (dans les premiers bouquins de sa saga). L'explication du transfert géographique de l'Olympe sur les Etats-Unis est par ailleurs beaucoup moins naturelle que dans les bouquins de Neil Richard Gaiman (Anansi Boys et American Gods), même si le principe est le même, les dieux suivent la puissance des hommes. Il faut dire qu'ici il ne s'agit pas vraiment d'une réflexion sur la puissance des dieux mais du fait de la formation de Rick Riordan (professeur de lettres classiques) d'une adaptation au monde moderne des mythes et légendes grecques (et seulement grecques)