Critique 2-Headed Shark Attack

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 3 avril 2012 à 22h27

Sushis de pétasses

Dans le cadre d’une sortie ponctuant leur fin de semestre, un groupe d’étudiants, sous la tutelle du professeur Babish, a embarqué sur le Sea King, le joli yacht de la non moins ravissante Laura. Egalement invité à bord, le spectateur ne tarde pas à prendre conscience que la tache de l’enseignant est loin d’être facile. Difficile pour lui, en effet, d’attirer l’attention de ses élèves, des jeunes (et moins jeunes, bonjour le retard scolaire!) adultes qui sont tous plus préoccupés par l’entretien de leur plastique que par l’enrichissement de leurs connaissances. Sans compter que les sujets de distraction de manquent pas à bord, à commencer par la silhouette de madame Babish, une bimbo quadragénaire dont les poses font offices de reflexes conditionnées pavolviens chez les jeunes étudiants males. Les filles, elles, sont plus attirées par l’attirail du marin, comme ce sextant, dont elles caressent précautionneusement la lunette, presque avec tendresse. Oui, je sais, j’ai l’esprit tordu.

Cette gentille croisière éducative (qui, tout compte fait, se résume principalement en des séances de bains de soleil, de festivals de blagues salaces et de roulages de pelles) va prendre un tournant inattendu quand le Sea King se retrouve endommagé par une collision avec un grand squale en mousse. Comme le navire se retrouve immobilisé, avec sa radio bousillée (apparemment le fil de la radio est relié à la coque, enfin, je n’ai pas trop pigé...), le professeur Babish (touquette!) décide d’amener, en canot, toute sa joyeuse équipée sur un atoll situé à quelques encablures de leur position. Mais leurs problèmes sont loin d’être terminés. Débarqué sur l’île, le petit groupe la retrouve désertée. Même le club med’ dressé en son centre a été évacué. Et pour cause: l’atoll est en train de couler! Pas de bol, n’est-ce pas? Et si, de plus, je vous disais que les eaux baignant les lieux sont habités par un requin géant bicéphale?..

A quarante balais, Carmen Electra assure encore bien son rôle de bimbo. Le bustier fièrement rempli et les fesses toujours aussi fermes, elle tient même la dragée haute (entre autres attributs) au parterre de gamines composant le reste du casting féminin de 2-headed Shark Attack. C’est l’un des grands enseignements tirés lors du visionnage de ce direct-to-dvd réalisé par Christopher Ray, fils d’un célèbre réalisateur de séries B. On retrouve d’ailleurs dans ce métrage la plupart des girls ayant dernièrement travaillé pour Fred Olen Ray. Et il y en a pour tous les gouts; blondes; brunes, blacks, asiatiques, et, cerise sur la gâteau des spectateurs les plus coquins, certaines de ces bimbos enlèvent même le haut de leurs bikinis pour se livrer à quelques plaisir saphiques (elles seront d’ailleurs sévèrement punies pour cela, histoire que la morale reste sauve). Le deuxième enseignement, un peu moins excitant, est qu’un nanar à base de requin ressemble à n’importe quel autre nanar à base de requins, que ces derniers soient géants, italiens, amphibiens ou bicéphales.

On retrouve donc ici tous les clichés du genre, à commencer par la nature ridicule des personnages, tous construits à base d’archétypes sommaires. C’est Alerte à Malibu et Beverly Hills transposés dans un univers de thriller animalier. Physiquement, pas de gros à signaler, et encore moins de moches. Tous, étudiants et enseignants, sont des adeptes des salles de gym, des régimes protéinés et fans de silicone. Seuls les marins affichent un physique quelconque, voire disgracieux. Normal, ce sont de pauvres autochtones qui ne parlent même pas anglais. Par contre, s’ils remplissent avantageusement bermudas et bikinis, les étudiants du professeur Babish (Charlie O'Connell, qui se montre ici nettement plus sage que son frère, déchainé sur Piranha 3D) sont tous cons à bouffer du foin... A deux exceptions près: l’athlétique Kate et Paul (David Gallegos), le geek de service. Ce seront d’ailleurs les deux seuls à sortir vivants de cette situation. Encore une fois, la morale est sauve. Kate, interprétée par une dynamique Brooke Hogan, est celle qui, digne fille de son papa (elle est la fille du célèbre Hulk Hogan), prend sérieusement les choses en main, distribue accessoirement des baffes, et mérite assurément de s’en sortir - contrairement au paon de service qui dévoilera toute sa lâcheté avant de finir dans l’une des gueules du monstre. L’autre ne doit sa survie qu’à son statut d’intello.

Dans 2-headed Shark Attack, il y a: un requin gigantesque qui parvient à nager (qui plus est, sans être repéré!) dans cinquante centimètres d’eau; des personnages fuyant le même squale en courant dans l’eau alors qu’un relief se situe à quelques mètres derrière eux; deux étudiants débiles mimant un combat d’épées avec des harpons; un revolver qui fonctionne même après avoir été immergé dans la mer; un tsunami très sélectif (déclencheur d’une hilarante séquence romantique); un atoll qui s’abime dans les flots sans susciter le moindre intérêt de la part de la communauté scientifique... J’en passe et des meilleures (que je vous laisserais découvrir par vous-même). Bref, tout un ensemble de stupidités aptes à divertir l’amateur de nanars. Du coté de la réalisation, on peut également s’amuser de la vision de cette atoll qui, en fonction des plans, change à la fois de taille et de relief. Il est en effet impossible de voir en ces quelques allées bordées de palmiers et ce minuscule quai, auquel est amarrée une frêle embarcation, la majestueuse île numérisée aperçue lors des nombreuses vues aériennes.

Christopher Ray, culotté, appuie le coté nanar de son métrage en accumulant des plans racoleurs sur des babes en bikini que l’on pourrait croire piqué dans un clip ou un catalogue de mode. Un aspect fashion qui se voit appuyé par une bande musicale composée de morceaux de dance music et par le sur-jeu d’une partie des comédiens. Heureusement, le cinéaste compense un peu la présence de ces passages lamentables par l’introduction de nombreux effets gore, rendant son film nettement plus sanglant que ce nous offre habituellement les studios The Asylum. Ray pousse même le zèle en évitant autant que possible les effets numériques (ils sont cependant la majorité), nous offrant quelques scènes horrifiques évoquant quelques perles transalpines comme La Mort au large ou Apocalypse dans l'ocean Rouge. L’amateur le remerciera de cette attention, qui contribue à lui éviter une totale somnolence devant ce produit autrement bien nase.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : 2-Headed Shark Attack

Auteur Nicolas L.
35

Avec Carmen Electra , ex-naïade d’Alerte à Malibu, et le petit frère de Jerry O’Connell en têtes d’affiche, ajoutés à l'aspect insolite de son titre, 2-Headed Shark Attack a de quoi attiser l’attention des amateurs de séries B. Si à cela on ajoute la présence derrière les caméras du fils de l’un des papes de nanar, on pourrait presque considérer cette production The Asylum comme un incontournable. Malheureusement, malgré ses passages gore réjouissants, son scénario absolument débile et son défilé de babes en bikini, le film se trouve être encore bien trop sage pour totalement satisfaire l’audience ciblée.

On a aimé

  • Un défilé de babes
  • Quelques séquences gore sympathiques
  • Une débilité totalement assumée

On a moins bien aimé

  • Un scénario peu réjouissant
  • Une réalisation cheap
  • Trop de passages sans intérêt

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