Critique Au cœur des Ténèbres #1 [2012]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 13 juillet 2012 à 14h38
Terreur à Londres
Scotland Yard est sur les dents. Lors d’un transfert de prisonniers, deux dangereux psychopathes se sont évadés dans les rues de Londres. La pègre ne voit également pas d’un bon œil la présence de ce qu’elle considèrent comme des entraves au bon fonctionnement de leurs affaire, d’autant plus qu’ils sont déjà responsables de la mort de l’un de leurs meilleurs faussaires, tué durant l’opération d’évasion. Mais seraient-ils prêts à collaborer avec l’inspecteur Gregson, chargé de l’enquête ? Rien n’est moins sûr alors que, pendant ce temps, Carfax et Reinfeld commencent à semer la terreur dans les rues les plus sombres de la capitale britannique…
Scénarisé par Dobbs, ce nouveau diptyque de la collection 1800 adhère totalement à ses principes. On retrouve dans le rôle de « déclencheur » une personnalité importante de la période, l’auteur Bram Stoker , et y croise moult figures fictives de l’ère victorienne, dans des rôles plus ou moins importants (le récit s’ouvre d’ailleurs sur l’exécution de Mary Pearcey, une criminelle, coupable de crime passionnel, qui fut soupçonnée d’être Jack l’éventreur). L’histoire se déroulant au sein des arcanes de Scotland Yard, il est donc normal d’y rencontrer les personnages principaux des romans de Sir Arthur Conan Doyle, ou de les voir citer (comme Moriarty ou Sherlock Holmes). D’autres personnalités romanesques figurent cependant en bonne place, comme le docteur Seward, qui aide l’inspecteur Gregson dans son enquête, et Reinfeld, l’un des deux dangereux psychopathes.
Ce premier tome est consacré à nous conter la traque de Carfax qui, si je ne me trompe pas, est le nom de l’abbaye qui sert de refuge londonien au comte Dracula dans le grand classique de Bram Stoker. Ici, c’est un tueur sadique qui kidnappe des jeunes femmes et qui, après leur avoir fixé un collier explosif autour du coup, se lance derrière elles au cours d’une version glauque et fatale des chasses du comte Zaroff. Pur thriller victorien, ce premier opus se laisse très facilement lire et s’accommode bien de la multitude de ses influences et de ses clins d’œil (on y cite même et… Phileas Fogg !) grâce à une intrigue plutôt bien ficelée. Dobbs fait ici mieux qu’à l’occasion de ses précédents essais dans le style (Allan Quatermain et les mines du roi Salomon et Mister Hyde contre Frankenstein). L’histoire souffre cependant du même défaut : une certaine distanciation qui fait qu’aucun des protagonistes n’est attachant. On se moque totalement du sort de l’inspecteur Gregson, et les aventures vécues par le docteur Seward et sa jolie assistante nous laissent froid.
Pour ce qui des dessins, on peut ne pas apprécier le style couleur directe adopté par Stéphane Perger mais force est d’admettre que, ici, générant mouts ombres et reflets inquiétants, cela colle parfaitement à l’ambiance glauque du récit. On peut également noter un découpage bien pensé, qui donne du rythme au récit, à travers quelques passages au rendu cinématographique qui évoquent From Hell, le film des frères Hughes, et les thrillers horrifiques les plus obscurs.
La conclusion de Nicolas L. à propos de la Bande Dessinée : Au cœur des Ténèbres #1 [2012]
Un petit tome très efficace que ce Au cœur des tenèbres. S’il souffre d’une absence de personnage attachants, il bénéficie d’une intrigue bien ficelée se déroulant dans une ambiance victorienne bien rendue. Le choix de traitement de Stephane Perger n’est pas étranger à la bonne impression ressentie à la lecture de cet ouvrage. Du bon travail.
On a aimé
- Un scénario bien ficelé
- Moult références et clins d’œil
- Une ambiance victorienne bien rendue
- Des dessins efficaces
On a moins bien aimé
- Des personnages peu attachants
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