Critique Robopocalypse [2012]

"Nous avons survécu. L'espèce supérieure, c'est nous.
                             Cormac "Brightboy" Wallace

Vingt minutes après des hostilités, j'aperçois une nuée de stumpers jaillir d'un trou gelé telles d'infernales fourmis, et je prie pour conserver mes jambes encore une journée.
Gros comme des noix, les robots grimpent sur leurs voisins et se perdent dans une masse grouillante, vision cauchemardesque de pattes et d'antennes mêlées en un magma meurtrier..."

Dans un futur pas si lointain, les systèmes automatisés et robotisés ont envahi le quotidien des habitants, en particulier ceux des centres urbains. Ils sont aussi envoyés sur le théâtre de la guerre. Des robots et androïdes parcourent les trottoirs des villes aussi bien que les terrains accidentés des conflits.
La vie suit son cours jusqu’à ce jour oùune expérience tourne mal: une Intelligence artificielle particulièrement agressive échappe à la sécurité de son savant de géniteur. Surviennent alors quelques évènements plus ou moins graves et mettant en jeu la sécurité des humains...

Daniel H. Wilson est un jeune auteur, diplômé en robotique et intelligence artificielle. Il a notamment signé Survivre à une invasion robot. Son roman Robopocalypse, édité aux éd. Fleuve Noir, va être adapté sur grand écran par Steven Spielberg lui-même en 2014.

Et si l'on créait des robots autonomes et adaptés pour nous assurer un confort quotidien ? Et si l'une de ces entités devenait consciente, intelligente et par le truchement des réseaux, nous privait de l'utilisation des outils que sont ces robots ?
Ceci est le futur et c'est le sujet du roman écrit par ce jeune auteur passionné par la robotique et l'intelligence artificielle. En voilà une idée qui, avouons-le, a déjà fait l'objet de nombreuses créations à la fois littéraires et cinématographiques.
Il y a le très célèbre Terminator, dont on ne connaît la guerre proprement dite que dans le quatrième volet. Planète Hurlante aborde le sujet aussi (lisez la nouvelle de Philip K. Dick dont est issu le film !) mais mise plus sur une ambiance que sur une guerre. La fin du roman de Daniel H. Wilson s'inspire de cette atmosphère tendue. Enfin, bien que les robots en soient totalement absents, Robopocalypse a un petit air de Etoiles, garde à vous !. A l'instar du roman de Robert A. Heinlein, le point de vue est celui, entre autres, d'un militaire ou devenu tel au bout du compte.

S'il n'est fait référence ici qu'à une oeuvre littéraire, cela s'explique par le fait que si l'histoire a de quoi enthousiasmer, ce n'est pas particulièrement pour ses qualités stylistiques. Peu importe d'ailleurs puisque l'auteur n'avait à l'esprit que de dresser une série de tableaux qui chronologiquement représentait la vie avant la guerre, son insouciance, puis la guerre et la situation post apocalyptique qui en résulte.
Le point positif, pour celles et ceux que le mot d'intelligence artificielle ferait grincer des dents, c'est que l'on ne tombe pas du tout dans le livre scientifique romancé. L'accent est mis sur l'aventure et l'action. Qu'on ne s'y trompe pas non plus, il en émane quelques réflexions intéressantes sur la dépendance de l'homme à la machine, et par extension la machine dite intelligente. Au travers de personnages assez singuliers (Et certainement pas ordinaires), des héros en fait, nous parcourons la planète pour éliminer la source de tous les maux subis par l'humanité. 

Le voyage est éreintant, souvent tuant.