Critique Le Trimangre #2 [2013]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 16 octobre 2013 à 16h51

ILS reviennent...

Dans ce deuxième épisode, on retrouve un Giuseppe fortement marqué par les récents et extraordinaires évènements, qui se sont achevés par la mystérieuse disparition de Vito. Le sympathique projectionniste est d’autant plus absorbé par cette affaire qu’il s’est vu «offrir» une autre bobine de film au contenu encore plus incroyable. Fasciné par cette énigme, il a même été jusqu’à acquérir la vieille maison qui lui sert de décors et il ne cesse d’explorer ses moindres recoins à la recherche d’indices.
Quand de terribles nouvelles parviennent du port: un monstre marin aurait attaqué une petite flottille de chalutiers...

Il était difficile, à la fin du tome 1, de dire avec certitude vers quelle direction Eric Stalner allait nous entrainer. Les possibilités de développement étaient en effet nombreuses et l’on pouvait même envisager une sorte de mixage improbable entre le récit d’aventure fantastique et le conte merveilleux. On s’attendait donc à être surpris. Malgré cela, l’artiste parvient quand même à nous étonner! Au final, il nous propose un récit nettement plus spectaculaire et réaliste que prévu, l’élément merveilleux du précédent opus basculant progressivement dans une science-fiction puisant ses racines dans les légendes et la mythologie.

Ce tome 2 de Vito propose donc son lot de monstres redoutables (dont le trimangre du titre) et de séquences d’action. Ici, Stalner, toujours avec une grande élégance de style (quel dessinateur exceptionnel!), nous dévoile pratiquement tous les enjeux d’une intrigue qui voit deux mondes s’affronter. Certains regretteront peut-être de voir s’envoler l’atmosphère pastorale et poétique qui a fait la force du précédent volet (la technique de couleur directe est toutefois conservée, qui fait que l’ambiance conserve un aspect bucolique) mais, de toute évidence, Stalner a décidé de durcir son récit afin de le rendre plus attractif au grand public. Dommage. Cependant, les amateurs de récits poétiques pourront se consoler en constatant que la manière y est, avec des personnages qui gagnent en force (Giuseppe commence à devenir attachant), une belle dynamique dans les passage les plus musclés et une opposition belliqueuse - et millénaire - entre deux partis qui évite le trop plein de manichéisme . Stalner, c’est un fait, maitrise son sujet.

 

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Le Trimangre #2 [2013]

Auteur Nicolas L.
80

Si certains seront déçus de voir Stalner quitter l’onirisme et le merveilleux pour une science-fiction plus moderne, force est d’admettre que le résultat est efficace, à défaut d’être aussi original que prévu. L’intrigue reste intéressante, les personnages gagnent en volume, et l’on assiste à la mise en place d’un  affrontement entre deux factions qui promet d’être très spectaculaire. Le tout est magnifié par le l’élégance de style d’un dessinateur maitrisant parfaitement son sujet.

On a aimé

  • Une intrigue intéressante
    Des personnages qui prennent du volume
    Des dessins magnifiques
    Un univers séduisant

On a moins bien aimé

  • Un aspect merveilleux estompé

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