Critique Time Lapse [2016]
Avis critique rédigé par Richard B. le mardi 18 novembre 2014 à 08h04
Clichés du futur ?
Attention, voici un premier film qui n'est, ni un found footage, ni un truc évoluant autour de nos amis les morts-vivants. Car, oui, force est de constater que depuis quelque temps, les premiers films constitués à partir de budgets ultras réduits, orientés vers le cinéma fantastique, se cantonnaient le plus souvent à ces deux registres. Au point que l'on finit par saturer. Clairement, on en viendrait presque à crier à chaque fois « opportuniste ! », une tentative facile pour entrer dans un milieu et y faire du fric, avec un manque crucial de passion et de créativité. On peut donc déjà saluer l'ambition de Bradley King et son coscénariste Bp Cooper d'avoir pondu une œuvre différente et plutôt originale. Sans pour autant réinventer la roue.
Le pitch de Time Lapse est le suivant : Callie, Finn et Jasper sont en collocation et, en attendant de percer dans des milieux artistiques, vivent de petits boulots ingrats. Un jour, ils découvrent que leur voisin a inventé une machine capable de photographier l'avenir. Chaque jour, la machine donne ainsi une photo représentant un évènement qui va se produire vingt-quatre heures plus tard. Le trio, avide d'un futur qui leur serait plus favorable, va vite chercher à profiter de cette invention tout en essayant de ne pas casser sa continuité.
Avec Time Lapse, on revient à une base saine où l'idée et la fluidité du récit comptent avant toute chose. Pour autant les deux scénaristes ont une totale conscience de leur budget, donc pas besoin d'une caméra jouant la maladie de Parkinson ou de serrer les plans au plus proche possible afin de camoufler le manque d'argent, mais simplement partir sur une logique qui a déjà fait ses preuves. Une unité de lieu, une réalisation assez classique, mais en tout point soignée, de bons acteurs et donc notre fameux script - un minima solide ! Le truc ici : nous faire voyager dans le temps via un simple appareil polaroid (qui reste tout de même une grosse machine bien lourde et encombrante), qui est capable de capturer un endroit et offrir une photo du lieu la journée suivante afin que vous ayez une idée de ce qui va se produire. Aucun effet spécial coûteux, juste une montée en tension brillamment orchestrée. L'idée n'est pourtant pas foncièrement nouvelle puisqu'on retrouve encore cette notion qu' « il n'est jamais bon de jouer avec le temps ». Plus encore, on notera que les bases ne sont pas sans rappeler une structure digne de « La Quatrieme Dimension » (en même temps cette excellente série a quasiment influencé tous les films fantastiques modernes) ou sinon une touche hitchcockienne. Ainsi, l'ombre de Fenêtre sur cour n'est pas loin puisque l'idée réside en tout état de cause de regarder par la fenêtre de son voisin pour voir ce qui si déroule. Puis, impossible de ne pas mentionner tout un lot de films jouant avec le temps et ses dangers tels que L'Effet Papillon, C'est arrivé demain, Minority Report, Primer, Timecrimes et bien d'autres encore. Pourtant, le contexte et l’efficacité sont là ! De plus, l'intérêt de Bradley King n'est pas forcément de jouer avec la notion de temps et de ses paradoxes (l'idée se focalise surtout sur la continuité de celui-ci), même si cela reste globalement crédible et bien ficelé, mais surtout de l’interaction entre les personnages face aux événements. Jalousie, le besoin de se faire une place, en vouloir toujours plus... Tout est bon pour que le trio, en bonne entente au départ, se déchire peu à peu.
S'il y a bien quelque chose à reprocher à Time Lapse c'est le côté artificiel et surtout cliché sur lequel fonctionne le trio. Une fille, deux mecs, un est l'amoureux officiel, l'autre jalouse secrètement. Pour du déjà vu, c'est en effet le cas ! Alors d'un côté on a un artiste (peintre) qui doute de lui en permanence, mais qui est aussi le pendant de l'honnêteté et de l'autre le frérot marginal un peu glandeur sur les bords, mais qui a le don pour convaincre et foutre la merde. Le tout gravite donc autour de cette fille, Callie, qui rêve de se consacrer à l'écriture et d'abandonner son boulot de serveuse. Et si, sur le papier, on peut prendre peur fasse à ces poncifs, à l'écran, à notre grande surprise, cela fonctionne bien. Pas de secret, Bradley King a juste su parfaitement choisir son casting. Danielle Panabaker (Caitlin Snow dans la série Flash, Piranha 3DD), Matt O'Leary (Mother's Day) et enfin George Finn (Tbilisi, I Love You) forment un ensemble particulièrement solide et attachant. Seul regret, la présence annoncée de John Rhys-Davies qui au final revient à une simple anecdote puisqu'il apparaîtra de mémoire que sur des clichés de photographies.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : Time Lapse [2016]
Si Time Lapse est un film plutôt intelligent et jouant, comme son titre l'indique, avec la ligne du temps, ne vous attendez pas pour autant à du grand spectacle et une démonstration d'effets spéciaux. Et si les fondements ne datent pas d'aujourd'hui et que Bradley King et Bp Cooper utilisent quelques formules usitées, ils savent aussi surprendre. En fait, Time Lapse est juste un de ces « petits films » qui cachent plutôt bien leur jeu et se dévoilent comme des découvertes agréables. Inventif, bien joué, bien rythmé et intriguant, bref il y a ici vraiment pas de quoi se plaindre et on espère que le film trouvera sa place sur un marché – où le tape à l’œil à tendance à trop prendre le dessus - de moins en moins évident. Puis, que ça fait du bien de voir un premier film au traitement fantastique sans caméra portée ou de zombies !
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