Critique Revolution

Avis critique rédigé par Andre C. le mercredi 18 février 2015 à 20h24

saison 2 : Une tempête dans un verre d'eau.


D'ordinaire, l'étape d'une saison 2, pour une série calibrée science-fiction ou fantastique, est toujours un moment crucial. Toute seconde cuvée est un seuil à franchir pour qu'un show puisse dévoiler le potentiel esquissé, où les intrigues peuvent décoller et l'univers prenne enfin son envol. Pour toutes ces raisons, on pourrait qualifier les season 2 de « saison de la confirmation », quand les auteurs, maintenant sûrs d'eux, peuvent dorénavant développer à loisir leurs fils rouges.

Bien entendu, je décris là la situation idéale qui devrait justifier l'indulgence de tous les amateurs de science-fiction face aux débuts poussifs des séries du genre. Cependant, les choses n'évoluent pas toujours de cette manière et, nous allons le voir avec Revolution, quand les auteurs cherchent à rebondir, ils peuvent très bien se perdre. En soi, les intentions de s'essayer à de nouvelles dynamiques et d'aborder de nouvelles thématiques sont totalement louable (cela prouve les efforts pour éviter de la redondance), mais encore faut-il garder à l'esprit une idée de cohérence globale.

En effet, à l'issue d'une première saison laborieuse, nous pouvions nous attendre à une cuvée démarrant sur les chapeaux de roue, profitant à plein régime des éléments précédemment posés (la famille Matheson, l'armée de Monroe, les recherches scientifiques qui ont mené au black-out, etc) . Le final est tout de même un cliff-hanger où les personnages en vedette prenaient conscience d'avoir été manipulé : leur tentative pour relancer l'énergie électrique allait se solder par une nouvelle guerre. Si les premières minutes répondent de manière satisfaisante au précédent suspens, on ne s'attend pas, ensuite, à une ellipse de plusieurs mois qui donne à cette reprise des allures de reboot : comme l'an passé, les effets de ladite catastrophe ne sont pas traités « sur le vif », mais après coup, une fois que chacun se soit fait une place dans ce nouveau monde.

Nous pourrions y voir là les conséquences d'un remaniement chez les créatifs de la série. L'année dernière, le créateur, Erik Kryke (celui de Supernatural), était seul aux commandes, mais cette saison, il a pu compter sur l'assistance de Rockne S. O'Bannon (FarScape, Defiance, SeaQuest). Aux premières abords, cette arrivée semblait salutaire (un peu de sang neuf ne peut pas faire de mal), mais au vu du récent passif de O'Bannon, nous y avions au contraire, tout à craindre : l'expérience désastreuse de Defiance aurait dû nous mettre la puce à l'oreille et nous apporter la preuve que O'Bannon n'était pas vraiment l'homme de la situation. En effet, comme par hasard, avec l'arrivée de O'Bannon, nous nous retrouvons avec une description de ce nouveau monde post-apocalyptique est plus convaincante, mais nous perdons énormément d'empathie envers les personnages, un aspect qui faisait auparavant toute la force du show.

Dès lors, alors que Revolution se voit doter d'un nouveau cadre, nous suivons toujours les mêmes personnages (ceux-ci sont, pour la plupart, bien intégrés dans une communauté de survivants et non en marge) et des petits nouveaux font leur apparition ce qui donne lieu à de nouvelles dynamiques au sein de notre groupuscule en vedette : l'ajout le plus notable est sans conteste celui de Stephen Collins, le révérend Camden de 7 à la Maison, ici le père de Rachel Matheson. Globalement, la production design est d'un meilleur niveau (cette fois, le mélange entre western et post-apo est mieux retranscrite à l'image), que ce soit dans la photographie, la mise en scène et l'interprétation, car même Tracy Spiridakos et Zak Orth (les gros points faibles de la série l'an passé) parviennent à trouver leurs marques.

Malheureusement, ce sentiment de progrès ne dure qu'un temps. Avec cette ellipse, l'intention des auteurs est clair, faire table rase de la première année (à quelque exception près, puisque le casting reste le même) pour repartir sur une nouvelle base. Or, le principal souci provient du format même de la série : Revolution n'est pas un procedural show, mais un feuilleton. Dès lors, on se retrouve frustré de voir bon nombre d'éléments mis de côté, sans avoir été exploités alors que la structure des histoires est celle d'un « à suivre » perpétuel, pendant que d'autres font leur apparition et sont mis d'office en avant : sur ce point, la thématique de la nanotechnologie apparaît hors-sujet tant son développement a si peu de lien avec l'intrigue principale, la famille Matheson qui cherche à former une nouvelle rébellion.

De ce fait, cette seconde cuvée de Revolution inspire un sentiment de gâchis. Non pas que les épisodes soient catastrophiques (il y a toujours un ou deux éléments qui parviennent à retenir l'attention) mais ils prouvent l'échec des auteurs à vouloir donner une cohérence sur le long terme. C'est bien simple, en voulant changer de fond en comble le trame de la série, ils perdent le téléspectateur qui n'a plus de point de repère. Le comble est surtout, qu'au final, à force de remanier la configuration du show nous finissons par revenir à une situation similaire à l'an passée : nos personnages principaux se marginalisent pour lutter contre les autorités en place et mener un autre groupe de rebelle. Comme dirait un certain Plissken, plus les choses changent, plus elles restent les mêmes.

La conclusion de à propos de la Série Télé : Revolution

Auteur Andre C.
40

Lors de la première saison, les scénaristes avaient réussi à dépeindre un cadre de plus en plus mystérieux tout en restant proche de leurs personnages. Cette fois, les auteurs préfèrent s'intéressent à de nouveaux fils rouges dans l'espoir de donner un second souffle à l'ensemble, mais perdent de vue les protagonistes et leur motivation, qui sont censés avoir évolué, mais répètent inlassablement les mêmes schémas. Ainsi cette seconde saison, réjouissante au premier abord, devient de plus en plus indigeste, tant les failles deviennent flagrante.

On a aimé

  • Une ambiance post-apocalyptique mieux retranscrite ;
  • Un niveau d'interprétation en nette amélioration

On a moins bien aimé

  • Une tension qui s'étiole au fur et à mesure ;
  • Une nouvelle mythologie qui s'essouffle très vite ;
  • Des personnages qui tournent en rond.

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