Critique Costume Quest [2019]

Critique de la version française

Dans le monde des séries animées il y a celles à rallonge enchaînant les saisons et les épisodes dont on se demande toujours comment ça s'est terminé. Et puis il y a celles beaucoup plus courtes capables de nous offrir une réelle fin comme Costume Quest.

Si vous souhaitez les informations les plus complètes possibles sur la genèse de la série alors nous vous conseillons de lire le début de la critique de la saison 1. Car Costume Quest fait partie de ces séries qui n'ont tellement pas soulevées les foules qu'elles n'ont connu qu'un relatif anonymat lors de leur production et leur diffusion suivi d'un cruel oubli ensuite. Ce qui fait que les informations sont assez difficiles à trouver. On imagine que les créateurs de la saison 2 sont les mêmes que pour la saison 1 à savoir une série animée traditionnellement par les Américains de Frederator Studios avec Will McRobb et Bryan Caselli servant de showrunners. Une seconde saison toujours produite par Amazon pour sa plate-forme de streaming Prime et qui arriva sur nos écrans en octobre 2019, époque d'Halloween oblige. Une seconde saison qui est là pour mettre un terme héroïque aux événements racontés dans la première saison.

La seconde saison de Costume Quest se déroule directement après les événements de la première alors que les 4 jeunes héros (les jumeaux Wren & Reynold, Lucy et Everett) de la ville de Auburn Pines sont toujours en guerre contre des monstres souhaitant mettre la main sur l'usine de nougat car cette friandise que l'on trouve dans les mines en dessous de la ville leur donne une force surpuissante. Des monstres dont certains se cachent parmi les humains grâce à des enveloppes corporelles dont leur chef Bob. Ce dernier réussit à parasiter une cérémonie annuelle censée apporter prospérité à la ville. Il en rend responsable la vieille directrice de l'usine de nougat Oona et fait organiser des élections se présentant évidemment comme candidat. Le nougat lui permettra ainsi de créer une armée capable de dominer le monde. Le problème étant que Oona semble incapable de s'ouvrir auprès des habitants pour se rendre populaire cachant aussi un lourd secret. Il en va de même pour Reynold qui est le seul à savoir que Norm, le fabricant de costumes magiques leur donnant le pouvoir de vaincre les monstres, est un gentil monstre. Une situation qui le met en décalage avec ses amis et surtout sa sœur. Il leur faudra beaucoup de courage pour contrecarrer les plans de Bob tout en devant aussi affronter leur quotidien...

La seconde saison de Costume Quest est bien plus feuilletonnesque que la première qui, mise à part ses premiers épisodes, se concentrait plus sur une thématique/un monstre par épisode. L'intrigue principale prend ici clairement les commandes en respectant néanmoins le format de la première saison à savoir 6 épisodes de 25 minutes divisés en deux parties mais en y rajoutant un long épisode final de 30 minutes qui offre une réelle conclusion. L'histoire voit donc nos 4 jeunes enfants être plongés au milieu d'un affrontement entre les monstres dirigés par Bob face à Oona & Norm qui l'ont déjà affronté il y a une centaine d'années. On en apprend donc plus sur les origines des montres, de l'usine, de la ville comme des costumes permettant à ceux ayant vraiment apprécié la première saison d'être royalement servis. Et sans offrir une intrigue incroyable et innovante, l'ensemble tient correctement la route et on se prend au jeu pendant les différents épisodes qui installent efficacement le décor pour un affrontement final assez dantesque qui contentera largement les amateurs de séries animées destinées à la jeunesse mélangeant action et bons sentiments. Les révélations sont bien distillées et chaque personnage a le droit à son moment de gloire les rendant attachants. 

Malgré cette intrigue plus soutenue, la série n'hésite pas à aborder de nombreuses thématiques qui sont des messages assez simplistes et remplis de bon sens à destination des enfants. Le principal concerne évidemment la distinction entre l'apparence et les actes où méchants et gentils monstres obtiennent ces adjectifs à cause de leurs actions avec la parabole de l'apparence humaine prise par certains monstres fonctionnant ici pleinement. L'épisode 6 centré sur le passé de Norm et Oona entre pleinement dans cette thématique et s'avère assez touchant réussissant à donner plus de poids à l'intrigue principale tout en lui offrant une petite respiration dans le passé. Mais la série permet aussi à ses jeunes héros de grandir en les confrontant aux tracas de leurs âges que cela soit les jumeaux Wren & Reynold devant cesser leurs chamailleries puériles (ép. 5) ou bien Lucy devant comprendre qu'elle ne pourra plus avoir une relation aussi fusionnelle avec sa mère (ép. 2) ou encore Everett apprenant que l’adolescence de son frère n'est pas la fin de leur relation si unique (ép. 3). Tout ceci est intégré dans des récits bien rythmés souvent riches en action comme en humour où les costumes y jouent un grand rôle. On notera que sur cette saison, l'humour est plus adulte, plus mordant rendant la série plus regardable pour les parents sans jamais perdre les enfants.

La direction artistique est la même que la première saison avec ses qualités comme ses défauts. On apprécie toujours autant son aspect certes classique dont les décors qui sont à la croisée de la scène comics indépendante et du livre pour enfants. La ville avec ses lieux iconiques (le parc d'attractions, l'usine...) ainsi que le musée offrent de belles ambiances automnales. On sera encore une fois plus sceptique en ce qui concerne l'apparence des montres éloignée des jeux vidéo dont la série est l'adaptation. Certains aspects sont vraiment grotesques ne ressemblant pas à grand-chose. Pour ce qui est de l'animation, on sent que la série n'a pas eu le plus gros budget qui soit avec souvent quelques astuces plus ou moins cachées pour économiser le travail. Mais dans l'ensemble, l'animation est très correcte pour donner vie aux monstres et autres costumes avec des pouvoirs parfois impressionnant ou assez drôles. Une animation permettant donc quelques folies visuelles assez appréciables. On remarque aussi que les arrières-plans sont ici plus soignés avec quelques gags s'y déroulant. Et puis c'est toujours un plaisir de voir un tel déluge d'action avec des dragons, des montres géants ou encore un Abraham Lincoln d'acier se battant avec sa barbe...

On vous le conseille si vous aimez Costume Quest, Animorphs, Power Rangers...