Les Chants de Loss en financement participatif
La conceptrice du jeu répond à nos questions...
Début mai, les Éditions Matagot ont lancé un financement participatif pour le jeu de rôle Les Chants de Loss. Deux semaines avant la fin de la campagne, le projet est d'ores et déjà un succès puisqu'avec plus de deux cent participants, le jeu à franchi les 30000€ récoltés. Mais ce n'est pas forcément une raison pour s'arrêter là, car si vous êtes en quête d'une bonne affaire, voire d'un projet sympathique à soutenir, Les Chants de Loss pourraient vous intéresser.
Lossest un monde où créatures mortelles, pouvoirs mystérieux, secrets oubliés et civilisations anciennes côtoient la science de la Renaissance, les merveilles technologiques des génies et des inventeurs, les navires lévitant, les armes à impulsion, les premières machines électriques, et l’effroi des premières expériences sur le vivant.
Créé par Axelle Bouet, Alysia Loretan et Emilie Latieule, Les Chants de Loss ont pour décor la planète éponyme, un monde sauvage et presque vierge, aussi beau qu’hostile. Sous un ciel barré par l’éclat bleuté de la géante gazeuse Ortentia, une constellation de cités-États, d’empires et de nations tribales cohabitent avec une faune démesurée, étrange, merveilleuse et effrayante qui domine le monde sauvage. À l’abri des murs de leurs villes et de leurs villages, les sociétés lossyannes prospèrent sous les frémissements d’un âge d’or de la technologie Da Vinci-Punk.
La source de celle-ci ? Le loss-métal, qui permet de faire léviter les navires, construire les plus fantastiques palais et les plus épaisses murailles, et produire la mystérieuse électricité qui alimente déjà les premières machines-outils et de nouvelles armes. Une ressource qui est plus convoitée encore que le second bien le plus précieux de ce monde : les femmes. Le Loss-métal est plus rare que l’or, bien plus cher, autrement plus sacré... mais il est craint, aussi. Car il est la source du pouvoir des Chanteurs de Loss, qui peuvent, de quelques notes, entrer en résonnance avec lui, contrôler la gravité, l’électromagnétisme, la vie... et défier les dieux. Les Chanteurs de Loss sont rarissimes et ils sont pourchassés. L’Église est sans équivoque sur leur destin : la mort ou l’asservissement.
Les joueurs interprètent des aventuriers venus de toutes les cultures, parfois de la Terre elle-même! Ils sont capitaine, combattant, négociant, chasseur d’artefact, génie ou marin, et ils ont choisi de voyager, d’explorer, de trouver gloire, richesse et Légende. Leurs actions vont changee le monde et les règles : la civilisation lossyanne est sexiste, patriarcale, esclavagiste, injuste et cruelle, mais elle se situe à la croisée des chemins. L’histoire sera écrite avec la Légende de quelques aventuriers curieux, avides ou simplement audacieux, qui auront défié ou transcendé ces règles.
A noter que le l'univers a également été exploité par trois romans (publiés par les Éditions Stellamarris), écrits par Axelle Bouet, l'une des conceptrices du jeu.
Ce mélange d'ambiance et d'influences nous a donné envie d'en savoir un peu plus sur le projet. On a donc contacté Axelle Bouet pour lui poser quelques questions indiscrètes...
SFU : Les romans Les Chants de Loss et le kit d'initiation au jeu sont édités chez Stellamarris. Pourquoi être passé chez Matagot pour faire éditer le jeu dans sa version finale ?
Axelle : Ha mais on lui a demandé, bien avant de contacter d’autres éditeurs ! En fait, c’est Michel Chevalier, le patron de Stellamaris, qui lui-même a avoué : non, je ne peux pas. Le projet était trop ambitieux pour les moyens qu’il pouvait déployer ; pour lui, il fallait vraiment un grand éditeur pour assurer la meilleure qualité possible, le suivi, la production de tous les accessoires, etc… Je pense qu’il aurait sinon dit oui sans hésiter.
SFU : On associe beaucoup les Chants de Loss à toi, mais en fait, vous êtes trois à travailler dessus. Comment est-ce que vous travaillez ensemble ?
Axelle : Ben, sans Alysia [Loretan] et Emilie [Latieule], il n’y aurait tout simplement pas de jeu de rôle. Seule, j’aurais abandonné devant la charge de travail à faire, depuis longtemps. On travaille en réunions de brainstorming, une fois par semaine, pour assurer la création et les premiers jets de rédaction et répartir les sujets que chacune développe. Ensuite, on fait de la vérification et de la relecture, et je sors ma plume pour la rédaction finale, afin que tout ait le même style général. On a créé les concepts et les règles toutes ensembles, les différents peuples pareils, ainsi que leurs civilisations. Emilie et Alysia ont géré seules tout ce qui concerne le chamanisme, et pratiquement tout ce qui aborde Les Chant de Loss en terme de système de jeu. Emilie a aussi pris en main toute la partie équipement et s’est occupé des objets légendaires et des artefacts et la manière dont ils sont abordés. Alysia est la maquettiste attitrée des Chants de Loss : toute la mise en page est de son fait et, enfin, c’est Alysia et Emilie qui sont à la tête de la création et de la rédaction du supplément Armanth.
SFU : Le jeu s'articule pas mal autour de considérations politiques et morale. C'était important pour vous ?
Axelle : Cela dépend à laquelle des trois vous demandez ! Mais un des points communs qui nous relie, c’est que nous voulions que Les Chants de Loss, le jeu de rôle, soit aussi adulte que le sont les romans. Et que le questionnement moral et la mise en abime entre ce que nous (occidentaux du XXIème siècle) pensons et comment pensent les lossyans soit un élément moteur du jeu. Pas facile d’entrer dans un univers où l’esclavage est souvent considéré comme un bienfait social et un art, où le sexisme est une norme si répandue que rares sont les femmes à parvenir à échapper à son carcan, où la plupart de nos notions sur l’humanisme n’ont plus cours… et de s’y adapter ! Mais le monde de Loss, c’est de ce côté-là notre monde passé… voir même contemporain à bien des endroits sur Terre. Ce qui fait réfléchir, tôt ou tard, et se demander si on l’accepte, si on lutte contre et, dans ce dernier cas, comment on fait quand on est seul contre un monde pour qui l’injustice qui nous choque tant est tout à fait normal ! Après, on l’a pas mal répété, ces éléments ne sont pas le sujet du jeu de rôle. Ils ne sont qu’un des thèmes : on peut les inclure, mais on peut aussi les ignorer et n’en faire qu’un décor. Un jeu de rôle peut devenir un outil de message politique ou militant, mais les Chant de Loss n’a pas cette prétention-là et ne prétend à rien qu’offrir un univers riche et merveilleux, envoutant, mais aussi terrible et parfois effrayant. Après, si cela donne à réfléchir à des gens, ce sera tant mieux !
Le jeu est actuellement en financement participatif sur la plateforme Gameontabletop. Il sera édité sous la forme de trois livre A4 couleur (un pour le monde, un pour le système, un pour les secrets). Deux offres sont proposées : une de base à 59€90 et une collector à 129€. Pour les plus tatillon, sachez que les ouvrages ne seront édités en couverture rigide que dans la version collector. A noter, enfin, que la souscription propose en option d'acquérir les trois premiers romans. Bref, si l'univers vous fait de l'oeil, il y a de quoi faire !
Publié le lundi 21 mai 2018 à 09h00
Source : Communiqué de presse
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