Coup de cœur jeunesse : de l’écolo fantasy
Quand la BD permet une entrée intelligente dans la fantasy
Aux éditions de la Gouttière, on propose un titre jeunesse audacieux : un récit d’écolo-fantasy dans l’air du temps mais à l’humour qui ravira enfants et parents. Le Temps des Ombres est une œuvre en quatre tomes aux thèmes forts comme la maladie et l’écologie. Nous avons découvert le premier volet intitulé le Dernier Printemps, un petit bijou de narration au dessin doux et aux couleurs pétillantes.
Mycène vit dans les Terres des Ombres. Sa cabane est en pleine forêt et elle passe ses journées à chercher et cueillir différentes plantes. Elle espère mettre au point un remède contre l’étrange maladie qui touche ses amis du village d’en-haut. Les malades deviennent comme vides et effacés. Mais ses essais sont infructueux et l’Ancien a disparu. Son seul espoir réside en une plante qu’elle n’a pas encore essayé mais qui ne se trouve qu’au village d’en bas. La voici en route à travers la forêt.
Inutile d’en dévoiler plus mais sachez que le périple de Mycène ne sera pas sans danger, qu’un ancien adversaire devra s’allier à elle et que la menace est bien plus sombre.
Avec ses longs cheveux blancs, Mycène est un personnage plein de vie, attachant et dynamique, une jeune fille intelligente et altruiste. Son nom lui vient d’un genre de champignon au long pied d’ivoire. Ses plantes préférées sont la sauge, le mimosa et le gingembre, preuve qu’elle a du goût. Elle ne sera pas seule dans sa quête et le personnage de Roch, un garçon noir, vif et aux répliques bien sentis. Le duo fera des étincelles. Les ombres affrontées sont effrayantes mais l’humour permettra aux plus jeunes de frissonner tout en rigolant. Les personnages façon esprit de la forêt des Kayayas sont adorables et très drôles. Bref, les personnages sont travaillés et portent l’intrigue.
L’histoire s’annonce plus complexe que prévue et riche en références à l’environnement et aux choix humains, la maladie qui touchent les gens de ce monde fantasy renvoie à des préoccupations actuelles et profondes. L’album permet ainsi une lecture à deux niveaux.
Côté dessin, le trait est rond et adorable, servi par une colorisation vive et de jolies nuances. Le souci du détail est là avec notamment une scène avec des vitraux d’église tous différents et riches de sens. Un cahier en fin d’album détaille des aspects des personnages principaux.
Cet album augure d’une très belle série jeunesse, drôle et intelligente, qui permet une entrée en douceur dans la fantasy et offre une réflexion sur l’environnement qui n’est pas moralisatrice.
Publié le jeudi 16 juin 2022 à 08h00
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