Découvrez le premier roman de fantasy russe
Entre Sibérie et chamanisme

Après avoir été condamné à l’exil dans la toundra glacée de Sibérie, le militant révolutionnaire Vladimir Bogoraz (1865-1936) écrit son récit intitulé le Dragon de Lune en 1909. Il puise l’inspiration dans son expérience de ce territoire hostile et cruel. C’est également un des pionniers de l'anthropologie russe et son roman dépeint l’organisation sociale de la tribu des Anaki avec finesse et précision.

Dans la nuit froide et muette, les Anaki affamés attendent l’arrivée des « Visages Gris », les rennes venus des montagnes. Mais aucun animal ne se montre et les chasseurs reviennent sans nourriture. La tribu se meurt, et ses prières restent sans réponse. La famine est proche.

 Le chaman Youn le Noir en vient à blasphémer de colère. Il se décide alors à s’adresser au dernier des dieux, celui qui engloutit la Soleil avant de la vomir, le redoutable et puissant  Dragon de Lune. Mais son appel n’est pas sans conséquences… bientôt le Dragon exige de terribles sacrifices. Seul un homme sans foi, un chasseur qui ne croit qu’en sa lance pourra le défier.

Ce synopsis évoque les contes nordiques et la Guerre du feu, du moins une préhistoire fantasmée, l'époque de tribus qui se découvrent, de peuples qui dépendent encore des troupeaux. Ce roman de fantasy russe est ancien et sort en français dans la superbe collection des éditions Callidor consacrée aux classiques de l’âge d’or de la fantasy. Poétique, d’une surprenante sensiblité, le récit emprunte son merveilleux aux légendes sibériennes. Ce roman est rafraichissant en cette période estivale par son approche du thème de la jeune fille offerte à l’effrayant dragon. L’édition de très belle facture : couverture à rabats et illustrations intérieures ne gâche rien.